D'aucuns s'interrogent aujourd'hui de la gestion de la situation dite inquiétante dans laquelle se déroule actuellement la campagne agricole. La sécheresse tape fort depuis le mois de décembre dernier, la moitié des parcelles est sinistrée sans parler du stress hydrique qui commence à se faire sentir dans les zones irriguées. Tous les scénarii prévoient une chute de la production céréalière de plus de 50% par rapport à la saison passée. Les autres cultures sont également touchées à savoir les légumineuses et les oléagineuses. L'on se demande quelle priorité est accordée aujourd'hui par le département de tutelle ou encore par le gouvernement à cette situation critique qui risque de peser lourdement sur la croissance de l'économie et coûter cher au budget de l'Etat. C'est de plus de 40% de la population qu'il s'agit dans le monde rural. La sécheresse frappe à nouveau au Maroc. L'absence des pluies dure depuis plus de quatre mois déjà sans que le département de l'agriculture ne daigne communiquer sur la situation réelle ni et intervenir pour sauver ce qui reste à sauver ou du moins rationnaliser l'utilisation de l'eau des barrages. La situation est stressante et quasi inquiétante. Les prévisions météorologiques n'annoncent aucune arrivée des pluies pendant les dix prochains jours. Le mois de mars affiche des températures assez élevées en cette période de début du printemps censée être marquée par plus de fraîcheur. C'est une campagne agricole ratée et plusieurs milliers d'hectares sont aujourd'hui sinistrés, nous confie une chercheur agronome. D'ailleurs, même si le Nord du Maroc tient encore débout, l'absence des pluies dans les prochains jours augmenterait le stress des agriculteurs. Le cheptel est déjà en souffrance. Dans certaines régions, les fellahs ont décidé de lâcher les animaux dans les champs. La situation est certes inquiétante nous déclare Abbes Tanji, chercheur agronome mais le gouvernement se doit d'agir pour sauver ce qui peut être sauvé. Il rappel que le Maroc subit un cycle de sécheresse depuis le début des années 80. D'où la nécessité d'une adaptation permanente. D'abord, il est question d'encourager les gens à inscrire à une assurance. Il est ensuite question d'utiliser de nouvelles technologies plus adaptées à la sécheresse puisque 90% des cultures se font dans les zones Bour. L'idée est d'introduire des variétés de blé adaptées et de mettre en place des technologies de semi-directes sans par passer par les laboures pour minimiser la vaporisation du sol et réduire les effets de la sécheresse. Bref, il faut aider les agriculteurs à dépasser cette situation difficile et inquiétante pour éviter l'exode rurale, éviter la hausse du coût des aliments du bétail, aider les éleveurs à se procurer le maïs, l'orge, le paille et autre aliment. Il serait aussi intelligent d'interdire certaines cultures grandes consommatrices d'eau telles le maïs et les pastèques. La campagne agricole est ratée en grande partie et ça s'avère coûteux pour le Maroc puisqu'il sera amené à importer plus de produits (céréales, légumineuses…) sachant bien que les exportations agricoles ne couvrent pas les importations agricoles du pays. Malheureusement, qu'ils s'agissent d'une bonne campagne agricole ou d'une mauvaise, on ne gère pas. Le Maroc doit savoir gérer les deux situations, savoir stocker et savoir vendre et commercialiser aussi nos produits agricoles…. Or c'est loin d'être le cas aujourd'hui!