Puisque le Maroc est toujours en pleine période favorable au bouclage des semis, les dernières pluies enregistrées en fin de semaine écoulée et celles prévues dans les jours qui viennent sont jugées bénéfiques et salvatrices pour les cultures d'automne, notamment les céréales, les légumineuses, les oléagineuses et les plantes sucrières. Ces pluies sont d'autant plus bénéfiques qu'aucun retard n'est également accusé dans les récoltes maraichères, d'agrumes et d'olives. Assurément si tout va bien, on va semer plus de 50% en ce mois de novembre et terminer les semis d'ici à fin décembre prochain, annonce Abbas Tanji, chercheur agronome. Même si les pluies se sont concentrées dans la région du Nord (Saîss, Gharb, Loukous) et l'Oriental, où les précipitations sont plus significatives, les autres régions ont aussi commencé à semer, même s'il n'y a pas suffisamment plu. C'est le cas de la Chaouia, Doukala-Abda, Tadla. Les prévisions météorologiques prévoient la poursuite des précipitations durant cette semaine. Cela incite, souligne notre interlocuteur, tout le monde à accélérer les travaux et rattraper le retard de la première moitié du mois de novembre. Il s'avère que les 45.000 tracteurs disponibles sont insuffisants pour satisfaire la forte demande des fellahs au cours de cette période. Certains parlent même de bousculade pour gagner le temps. Néanmoins, si on se montre rassurant côté déroulement et lancement de la campagne agricole 2013/2014, pour le moment, la sous utilisation des semences certifiées inquiète. Si la SONACOS a fait d'énormes efforts en matière de semences certifiées (une offre de 1,5 million de quintaux disponible sur le marché) elle n'a réussi à vendre, valeur aujourd'hui, que 50% de son offre. Pour cause, la réticence des agriculteurs suite au retard des pluies durant le mois d'octobre. D'aucuns estiment que les précipitations actuelles devront encourager les fellahs à aller s'approvisionner en semences subventionnées. «On a encore 40 jours de période favorable pour terminer les semis», indique Tanji. Pour cet agronome, si la pluie est largement bénéfique pour mener à bien la saison agricole, la clémence du ciel reste insuffisante pour le moment. Des mesures d'accompagnement plus audacieuses seront les bienvenues, propose-t-il. Il s'agit de la formation des agriculteurs, de la promotion et du développement de la recherche agronomique et de la vulgarisation agricole. Il en est de même pour le transfert de technologie et la révision du coût de certains intrants comme les engrais et les pesticides ou encore le gasoil. Il est aussi utile dit-il de contrôler les prix des aliments du bétail et d'encourager pourquoi pas les souscriptions des assurances contre la sécheresse ou les intempéries.