En pleine période de labour et d'emblavement des terres agricoles, l'offre des semences certifiées sur le marché n'arrive plus à couvrir les besoins. Les quantités préparées par la SONACOS (1.5 million de quintaux) se sont avérées insuffisantes face à l'engouement des agriculteurs. Du coup, les prix des semences ordinaires viennent d'être revus à la hausse. Les retardataires paieront cher. En effet, les fellahs qui n'ont pas encore semé leurs terres n'auront droit qu'aux semences ordinaires dites « semences bon à semer » vendues au prix fort. Une situation qui profite assurément aux autres circuits de distribution qui ont décidé de revoir à la hausse leurs tarifs de vente. Le quintal de semences ordinaires coûte aujourd'hui plus de 400 dirhams contre 325 dirhams/ql pour les semences certifiées (R1 etG4) et subventionnées proposées cette année par la Société Nationale de Commercialisation des Semences (SONACOS). Selon une source auprès de la SONACOS, le manque des semences certifiées varient d'une région à l'autre. D'ailleurs, dit-il, dans les zones dites précoces notamment Chaouia et Doukala-Abda le problème ne se pose quasiment pas. De l'avis de notre interlocuteur, la forte demande enregistrée cette année aussi bien à l'échelle nationale que régionale s'explique par plusieurs raisons. Les conditions climatiques favorables du mois d'octobre et novembre arrivent en tête. Ces conditions ont encouragé les fellahs à recourir de manière massive pour s'approvisionner des semences certifiées et bon marché. Ce qui n'était pas le cas l'année dernière marquée par des conditions climatiques difficiles que ce soit pour le fellah que pour le multiplicateur. La ruée vers les semences certifiées est également tributaire de leurs prix de commercialisation jugés très compétitif. La proximité des points de vente et leur répartition équitable au niveau national expliquent l'intérêt pour les graines de première qualité. Les dégâts causés par les inondations ne sont pas en reste. Aussi, avec les nouvelles variétés qui résistent mieux aux maladies, les semences certifiées constituent, indique Abbas Tanji, chercheur agronome, un facteur de production indispensable et déterminant pour le rendement de la récolte céréalière. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir comment l'Etat pourrait-il améliorer son offre en termes de semences certifiées. L'effort déployé dans ce sens s'avère insuffisant. Les quantités proposées couvrent à peine 14% de la superficie totale (5millions d'hectares) réservée à la culture des céréales. Une offre de 2 à 2,5 millions de quintaux de semences certifiées est vivement recommandée car le besoin est réel...