La campagne agricole démarre dans de bonnes conditions et les semis vont bon train. Néanmoins, les cultures pluviales qui occupent les 2/3 de la surface agricole utile demeurent encore l'affaire des petits fellahs. Trois ans après la mise en marche du Plan Maroc Vert, le morcellement des terres, le manque de subventions et le défaut de formation pénalisent fortement la filière céréalière. Bonne nouvelle pour les agriculteurs. Les labours sont partout. Les semis vont bon train et le ciel s'annonce clément. En effet, des précipitations assez importantes sont attendues à partir de vendredi prochain selon les prévisions météorologiques. Il faut semer rapidement pour tirer profit des pluies d'hiver et éviter la sécheresse de fin de cycle, recommandent les professionnels du secteur agricole. Pour le moment les semis du mois de novembre se déroulent convenablement et n'accusent aucun retard, déclare Abbass Tanji, chercheur agronome. Et d'ajouter que les dernières pluies ont encouragé un bon nombre d'agriculteurs à accélérer la cadence des labours et des cultures dites pluviales à savoir les céréales. Cette situation plutôt favorable touche l'ensemble des régions à fort rendement de céréales, notamment Chaouia-Ouardigha, Fés-Saïss, Khémisset-Zaïre et Doukkala-Abda . Néanmoins, si la campagne agricole 2010-2011 démarre dans de bonnes conditions, les attentes des fellahs restent braquées sur l'activation des mesures préconisées par le département de tutelle pour assurer un bon déroulement de la campagne. Selon Tanji, plusieurs facteurs pénalisent actuellement la filière céréalière qui occupe près des deux tiers (2/3) de la surface agricole utile, soit 5 millions d'hectares. Il faut, dit-il, subventionner les intrants, former les agriculteurs et surtout assurer un bon marché et un bon prix pour la production nationale. D'ailleurs, rétorque ce chercheur agronome, même dans les années qui ont été marquées par une récolte record en terme de céréales, le Maroc n'arrive pas à couvrir ses besoins. Le Marocain consomme, rappellle-t-il, trois quintaux de blé par an et les minotiers préfèrent le blé importé. D'où le recours massif à l'importation à un moment où les prix sur le marché à l'international affichent une nouvelle flambée. Les analystes considèrent que l'élan de mobilisation nécessaire à la réussite de la campagne céréalière ne concerne pas tous les acteurs, seuls les petits agriculteurs semblent s'engager avec volontarisme dans la mesure où leurs revenus essentiels dépendent directement des résultats de la spéculation céréalière. Le problème de la fixation d'un prix rémunérateurs aux producteurs reste posé, de même que la question de l'efficience du dispositif incitatif mis en place à chaque début de campagne.