Les vagues humaines qui déferlaient sur les rues d'Alger ont fini par faire céder l'Homme à la chaise roulante. Le camp du président craque sous la colère intense des émeutiers, dans tous les coins du pays. L'ancien natif d'Oujda rend le tablier, annonce sa propre abdication et, de facto, le report des présidentielles. Le peuple s'en exalte, dans la liesse collective. Mais, le délire apaisé, les voisins de l'Est reviennent sur terre, après un succinct voyage aux anges et réalisent les facéties du régime. Ses ténors, sournoisement reconduits aux centres de décision, sont amenés à assurer la continuité du système militariste, sous les décombres de l'ex putschiste du Front National. «C'est du bluff ! Avec ces nouvelles mesures fomentées, à hue et à dia, sans réelle rupture avec l'autocratie en place, on ne fait qu'enduire le baume sur les yeux des néophytes», rétorquait un leader de l'opposition algérienne. Pour une certaine classe politique, l'ancien bourreau du président de l'après révolution ne fait que perdurer son règne et engouffrer le pays dans l'expectative. Son renoncement au perchoir velouté, dicté par la chaise de la dérision, n'est qu'imposture, en vue de décrisper les tensions et remettre d'aplomb les piliers du système ambiant. En fait, le pays du million de martyrs n'est pas au bout de ses peines. Le combat continue pour l'instauration de la démocratie, tout en veillant à la pérennité de la stabilité. Les forces vives en sont conscientes et luttent avec ténacité pour une nation libre et prospère. Le peuple marocain qui a séculairement noué des rapports de solidarité et de communion avec son homologue algérienne ne saurait pas s'émouvoir de ce qui se passe, à seulement quelques mètres de leurs territoires mitoyens, mais arbitrairement verrouillés par le régime des galonnés algérois.