A. Issou, Al Adl et Mehdi Al Mandjra Finalement, nos confrères français du quotidien Le Monde et ceux de son homologue espagnol El Pais, n'ont pas réussi ce “très bon coup” tant convoité. Le fameux “comité d'officiers libres” s'est révélé un coup de bluff d'un déserteur patenté, A. Issou en l'occurrence, qui semble-t-il, a confondu les ombres et les hommes (en espagnol - pour la petite histoire - on dit ombres !). De ce côté-là, les Espagnols sont restés “ego” à eux-mêmes, et leur donquichottisme intact ! Justement, le fameux Don Quijote de La Mancha, prenait les moulins à vent pour des vaillants cavaliers. Mi-schizophrène, mi-pathétique, le héros de Cervantès, qui a tant nourri les imaginations des deux rives, voulait des ennemis. Coûte que coûte. Même au prix d'une dérision imparable et non moins impitoyable. Mais que la fiction tourne à plein régime, c'est là un cas clinique. Plus encore : quand les médias, certains sont marocains hélas ! avalent ces couleuvres aussi longues que les articles tirés à la ligne. Pis, on a osé narguer une institution, à hue et à dia, et cherché des prétextes aux journaux d'outre-mer. Et voici que s'installe un climat d'hystérie, sémantique pour les férus de la littérature, médiatico-politique pour les journalistes, qui fait de l'infamie le culte le plus prisé. Vous imaginez un peu le tableau : on donne des infos pour en finir avec le journalisme, on se donne la peine d'analyser pour en finir avec la raison. L'insoutenable ne s'arrête pas là. Pour notre malheur et celui de la raison surtout. On caricature son pays au profit d'un avenir obscur. Là-dessus, il se passe toujours quelque chose dans la tête des barbus d'Al Adl. Pas toujours religieusement désintéressés. Leur journal électronique, Rissalat Al Fouttoua a lourdement pêché cette semaine. Cliquez et vous-voilà devant l'absurde. Vous y lisez un brûlot, concocté (à la barbe !) de la réalité. D'abord, le titre “Diplomatie de pacotille”. Ensuite, la révélation : “on aurait espéré que nos gouvernants observent le silence (sic), tant il est vrai qu'ils sont incapables de soutenir les déshérités et les opprimés, tel le peuple palestinien !”. Quiconque instruit des faits, les Marocains le sont sans exception, se souvient encore de ces fleuves humains qui ont investi les rues de Rabat pour clamer, haut et fort, leur soutien indéfectible au peuple palestinien. Se souvient aussi du geste royal recevant Colin Powell en arborant le sigle “nous sommes tous des Palestiniens”. Jean-Jaurès qui n'est pas pour plaire aux poulains du cheikh disait incessamment : “on n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir : on enseigne et on ne peut enseigner que ce que l'on sait”. C'est aussi valable pour Mehdi Al Mandjra. Et ses cassandres statistico-numériques. Il paraît, selon la météorologie futuro-prophétique de notre Medi visionnaire qu'un vent tellurique est en gestation dans les abîmes du Maroc futur. Si l'on croît Mehdi, quelque part dans le pays s'accumulent des nuages noirs et volcaniques et dont les pluies de rage et de sang vont s'abattre sur nous dans… cinq ans. Avec une précision d'horloger, le futuriste le plus rapide a déclaré à un mensuel “Manbar Achabab” qu'un “soulèvement secouera le Maroc. Au mieux, dans cinq bonnes années”. Et nous voilà avertis. Le fondamentaliste de la futurologie le dit en clair, avec un arabe châtié. Toute confusion est donc exclue. Le scientifique qui n'a pas tari d'éloges sur “la démocratie algérienne” (sic), taille en pièce tout le paysage politique, scientifique et culturel marocain. Il stigmatise l'Etat, les partis et les intellos, tire à boulets rouges sur les académiciens, car paraît-il, ils ont osé, ah ! les beaux sentiments, organiser des élections. Libres et transparentes, de surcroît. Or, Mehdi n'aime pas les urnes, ne reconnaît pas leurs résultats. Conséquemment, qu'on cesse de brouiller sa boule de cristal. Un scientifique avéré ne perd pas la boule, c'est dans les normes. La prophétie des Cassandres, quant à elle, restera toujours inscrite dans les “tables de la loi” futuriste. Là aussi l'ordinateur Tamo, comme la fiction espagnole, tourne à plein régime.