A l'initiative du Front syndical de la Samir, des centaines de salariés, ont pris part, vendredi 1e mars, au sit-in organisé devant l'entrée de la société du raffinage à Mohammedia. Cette manifestation de protestation placée sous le slogan «A bas les politiques de plafonnement et de libéralisation», a été marquée par la présence des représentants locaux de plusieurs formations politiques et acteurs de la société civile non seulement pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs mais aussi pour revendiquer une reprise immédiate des activités de l'entreprise, car selon eux, il s'agit, avant tout, de l'intérêt national. En fait, le dossier de la Samir est la cause de tous les Marocains et non pas seulement de la population de la ville de Mohammedia affirment les dirigeants du Front syndical, en jugeant que l'arrêt des activités de la Samir et la politique de libéralisation des prix n'ont contribué qu'à l'enrichissement des distributeurs d'hydrocarbures au détriment des consommateurs. Houcine El Yamani, coordinateur du Front syndical, a indiqué dans une déclaration à Al Bayane que la situation est aujourd'hui très critique et que le gouvernement doit faire preuve du courage pour faire régler ce dossier au lieu de sombrer dans des atermoiements incompréhensibles. Et de souligner que «la politique de plafonnement n'a aucun sens car elle légitime, en fin de compte, des bénéfices excessives voire illégitimes». Abondant dans le même ordre d'idées, notre interlocuteur note qu'avant la libéralisation des prix, les opérateurs ont réalisées gains allant de 700 à 750DH par tonnes, alors que le gouvernement négocierait actuellement avec eux un bénéfice variant entre 700 jusqu'à 1100DH par tonnes, soit 11MMDH de bénéfices qui sont illégales, étalés sur deux ans. Autrement dit, la loi interdit catégoriquement toute entente illicite sur les prix, assène le militant syndical. Et de poursuivre que le meilleur remède pour faire face à une telle situation est celui de geler la politique de libéralisation et de retourner à la formule de calcul des prix du novembre 2015 afin de réinstaurer une concurrence saine, estime-t-il. Comment ? A l'instar du Conseil de la concurrence, le militant syndical appelle à la réappropriation de l'industrie du raffinage par les pouvoirs publics. Il faut dire, selon notre interlocuteur, que la libéralisation a eu des effets pervers, et qu'il faut réfléchir à d'autres mécanismes plus efficaces. Cela étant, le prix de baril allant de 60 à 70 dollars permet de maitriser parfaitement les prix de vente sur le marché, d'où la nécessité de la création d'une caisse de régulation des prix du gasoil, appelle-t-il. Etant donné que ces derniers années, le prix du baril a connu de forte fluctuation, il est tout-à-fait possible de fixer le prix durant toute une année. En termes plus clairs, quand les prix baissent sur le marché international, le bénéfice réalisé sera destiné à la caisse de régulation, alors quand les cours augmentent, l'Etat pourrait recourir à ce fonds pour équilibrer les prix, sachant aussi que la paix sociale, n'a nullement de prix, conclut-il. Notons au final que le Front syndical envisage d'intensifier son action en envisageant d'organiser un sit-in ouvert au sein de la Samir et qui sera suivi par une évacuation des lieux de l'entreprise, au cas où l'Etat continue à faire la sourde oreille à leurs revendications.