Le Front local de suivi de la crise de Samir monte au créneau et envisage de donner plus d'ampleur à son action. Ainsi, les différentes composantes de ce mouvement prévoient de se réunir le 14 juillet prochain à Rabat pour annoncer la constitution d'un large front national pour étendre leur action au-delà de la ville de Mohammedia. Plusieurs associations de la société civile et des partis politiques ont déjà manifesté leur adhésion pour cette initiative, encore en gestation. D'ailleurs, on s'attendrait à ce que plusieurs personnalités politiques nationales s'inscrivent dans la démarche de ce projet, apprend-on de sources confirmées. Contacté par Al Bayane, Abdellatif Belahcen, coordinateur du Front a critiqué sévèrement l'attitude négative du gouvernement face à ce dossier. «Il est inconcevable que l'Exécutif se contente du rôle de spectateur, alors que la crise est bien installée», déclare-t-il à Al Bayane, tout en soulignant que «le gouvernement a été incapable de faire preuve d'ingéniosité en faisant fi des appels des citoyens». «La cité des fleurs se trouve aujourd'hui au bord du gouffre, vu les pertes énormes qu'elle avait subies, sans parler des effets de la crise à l'échelle nationale, engendrés suite à la fermeture de la raffinerie». Sortir de la logique judiciaire De son côté, Houcine El Yamani, SG du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz et Coordinateur du Front syndical a déclaré que l'idée de l'initiative de la création d'un Front national est dû au retard constaté quant au traitement réservé par l'Exécutif à ce dossier, préférant se cantonner dans une logique judicaire. Pour lui, «la justice a dit son mot et la balle se trouve maintenant dans le camp du gouvernement devant agir positivement pour résoudre ce dossier et étant censé avoir plus d'un tour dans ce sac». Abordant dans le même ordre d'idées, le militant syndical a indiqué que la responsabilité du gouvernement est confirmée, car son véritable rôle consiste à faciliter l'opération de vente de la raffinerie et booster l'investissement, conformément à ses engagements devant les électeurs au lieu chanter toujours la même antienne. En fait, selon notre interlocuteur, il existe bel et bien plusieurs scénarios de sortie de crise. Outre le fait de se départir de la logique judiciaire, il prône également la mise en place d'un modèle de gestion mixte. C'est-à-dire, la conversion des créances en investissement, notamment celles de l'Etat. Malheureusement, les décideurs publics n'ont donné aucun signe positif pour faire aboutir cette solution, a-t-il martelé. Nonobstant ces obstacles, le Front syndical ne compte pas rester les mains croisées en privilégiant une nouvelle piste afin de sortir du tunnel, celle de la reprise des activités de la raffinerie sous le contrôle du Tribunal de commerce de Casablanca. D'une manière générale, la reprise de l'activité de la Samir va mettre un terme aux profits immoraux réalisés par certains opérateurs du secteur, s'élevant à 10,5 milliard de DH par ans et par conséquent favoriser un retour à la normal des prix, a-t-il jugé.