Le dialogue social, relancé entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route royale énoncée lors du discours du Trône, peine encore à parvenir à un terrain d'entente entre les deux parties. En effet, les derniers rounds n'ont débouché sur aucun accord, en dépit de la pression du contexte politique lié à la rentrée parlementaire marquée par l'examen du projet de loi de Finances PLF 2019, instrument permettant au gouvernement de décliner sa politique sociale. De même encore, le retard, enregistré en raison des divergences entre l'Exécutif et les partenaires sociaux, interpelle également eu égard au climat social tendu dans le pays. Ainsi, l'offre gouvernementale consistant notamment en une hausse des allocations familiales de 400 dirhams a été rejetée par l'Union marocaine du Travail (UMT) et la Confédération démocratique du Travail (CDT), qui ont fait savoir, selon des sources syndicales, que cette offre reste en deçà des attentes de la classes ouvrière, exigeant des propositions, en termes d'augmentation des salaires, d'amélioration des conditions de travail et de vie, et une réelle volonté politique de concrétiser certains engagements liés à l'accord du 26 avril, en plus du droit sur la grève et la mise en place d'une politique sociale promouvant la justice sociale. Seule l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) a exprimé son intention de valider l'offre gouvernementale, en demandant toutefois de la généraliser au secteur privé. Cet état de fait montre que les divergences entre le gouvernement et les partenaires sociaux demeurent encore de taille. Ce qui aurait poussé le chef du gouvernement à imprimer une autre cadence aux négociations avec les centrales syndicales. Celles-ci sont en effet invitées à la table des négociations au cours de cette semaine. C'est le dernier virage avant les débats, au sein de l'institution législative, autour du PLF 2019, permettant au gouvernement de concrétiser sa politique sociale en prenant en compte les revendications syndicales. C'est dire que les deux parties sont appelées à trouver un terrain d'entente en vue de répondre aux attentes de la population et de poursuivre le dialogue afin de rapprocher les positions et parvenir à un accord favorisant la paix sociale et la justice sociale. C'est ce que recommande d'ailleurs la feuille de route royale : «Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité; il convient de l'instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et je lui dis également qu'il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l'issue de ce dialogue», avait souligné SM le Roi Mohammed VI dans son discours du Trône adressé à la nation le 29 juillet 2018 à parti de la ville d'Al Hoceima.