C'est reparti. Le dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales a repris, mercredi soir. La rencontre a été consacrée à la présentation des grandes orientations du projet de loi de finances 2019. L'ordre du jour n'a pas été du goût des partenaires sociaux. Ils regrettent que la réunion ait été consacrée à la discussion d'un projet de budget préparé de manière unilatérale par le gouvernement.En effet, les syndicats n'ont pas été consultés avant pour qu'ils puissent faire part de leurs avis. Contacté par Al Bayane, Ali Lotfi, secrétaire général de l'ODT, explique que son syndicat ne s'est pas présenté à la table des négociations en raison justement de l'ordre du jour de la réunion. Tous les signes d'une reprise sous haute tension sont réunis. Ali Lotfi explique «le gouvernement devait convier les partenaires sociaux au lendemain du discours du trône dans lequel le roi a insisté sur la nécessité de maintenir le dialogue social au lieu d'attendre la veille de l'ouverture de la session d'octobre du Parlement». Pour lui, c'est la crainte du discours royal, prévu ce vendredi devant les parlementaires, qui a poussé l'exécutif à se mettre à la table des négociations. De son côté, le chef du gouvernement garde espoir d'aboutir à un accord tripartite. Devant les syndicalistes, il a affirmé à nouveau que le dialogue social représente un choix stratégique pour son gouvernement qui œuvre d'arrache-pied pour le réussir. Cependant, les centrales syndicales ne veulent toujours pas se confiner aux propositions d'El Othmani. Par celles-ci, l'augmentation des salaires de 300 DH pour certains fonctionnaires au moment. Or, les syndicats réclament une hausse générale. La facture risque d'être intenable. Le gouvernement préfère d'ailleurs limiter cette revalorisation des salaires pour contenir le coût d'exécution des dispositions de l'accord tripartite dans une enveloppe de 6 milliards de DH. Pour les syndicats, il n'y a pas que la hausse des salaires, mais d'autres revendications aussi importes. Il s'agit de toutes les priorités relevées dans le dernier discours du trône, en l'occurrence celles liées à l'éducation et à la santé. Celles qui ont été traduites dans le PLF 2019 visent à améliorer les indicateurs sociaux. La priorité est accordée à l'enseignement, la santé, l'emploi et à la protection sociale. Sur le plan économique, le PLF 2019 comporte des mesures destinées à accélérer les délais de paiement. Abdelilah Hafidi, président du groupe CGEM à la Chambre des conseillers, se réjouit de l'engagement pris par le gouvernement pour régler les arriérés de paiement TVA qui pénalisent les entreprises. Toutefois, le conseiller a insisté sur la nécessité d'entreprendre des réformes profondes au niveau du marché de l'emploi, notamment en ce qui concerne la loi organique sur le droit de grève et d'assurer la flexibilité dans les relations contractuelles.