L'Organisation démocratique du travail (ODT) vient de porter plainte à l'international contre le gouvernement Benkirane. L'ODT a ainsi saisi l'Organisation internationale du travail (OIT) accusant l'Exécutif «d'abus de pouvoir, de discrimination et de violations des conventions ratifiées, des droits syndicaux et humains». Dans une lettre datée du 31 mai, le syndicat dirigé par Ali Lotfi explique les raisons qui l'ont poussé à prendre une telle initiative. «Après plusieurs démarches et tentatives légales effectuées auprès du gouvernement marocain pour la légitimité de négociation et de dialogue social, le gouvernement actuel a malheureusement choisi la politique de fuite en avant et la prise de décision de façon unilatérale. Nous avons décidé de présenter cette plainte conformément à la constitution de l'OIT», lit-on. L'ODT va encore plus loin en accusant le cabinet Benkirane de violation de la Constitution de 2011 ainsi que les conventions internationales relatives au travail et aux libertés syndicales, ratifiées par le Maroc. «Aujourd'hui, on constate de plus en plus sous ce gouvernement des violations flagrantes de l'exercice effectif des libertés syndicales, le gel du dialogue social national, le fonctionnement des institutions consultatives tripartites nationales et les institutions représentatives du personnel au sein de l'entreprise ne sont que des vitrines à exposer à l'occasion du 1er Mai», ajoute la même source. Dans la même lettre, les responsables de l'ODT pointent également du doigt les disparités salariales qualifiées de flagrantes, la faiblesse de la protection sociale, le non-respect du code du travail et la discrimination des salaires entre les hommes et les femmes. «En agissant de la sorte, le gouvernement viole les engagements auxquels il a souscrit en signant la charte et les conventions et les principes de l'OIT. Et face à cette situation, nous sollicitons de votre juridiction une condamnation ferme du gouvernement marocain de rétablir les droits socio-économiques des travailleuses et travailleurs marocains», conclut la lettre signée par Ali Lotfi. Pour rappel, l'ODT était le relais syndical du Parti socialiste (PS) qui a depuis fusionné avec l'USFP (Union socialiste des forces populaires), opposition parlementaire. En plus d'être secrétaire général de l'ODT, Ali Lotfi est également membre du bureau politique du parti de la rose. A noter enfin que ce syndicat ne fait pas partie des cinq centrales syndicales les plus représentatives associées par le gouvernement au dialogue social.