Après le scandale de la viande verte survenu l'année dernière, l'Office nationale de la sécurité alimentaire (ONSSA) a institué un nouveau dispositif de mesures pour assurer la traçabilité des animaux et à déterminer les responsabilités en cas de fraude. Ainsi, la nouveauté cette année concerne le marquage des bêtes par le moyen d'une boucle jaune comportant un numéro de série saisi dans une base de données détenue par l'ONSSA. «Les consommateurs doivent faire preuve de rigueur et de prudence dans le choix du cheptel en s'assurant de l'existence de cette boucle et du numéro de série. Faute de quoi, l'ovin ou caprin n'est pas identifié et ne devra faire l'objet d'un achat de la part du consommateur » déclare l'établissement. Aussi, l'Office a institué l'obligation pour les éleveurs de remettre aux revendeurs un bon de transaction avec le numéro de la CIN, l'adresse, les numéros de série des bêtes vendues. Ce qui permettra de déterminer la responsabilité de chaque intervenant à différents niveaux. D'ailleurs, l'ONSSA a prévu un numéro de téléphone (080.100.36.37) joignable le jour de l'Aïd. Le centre d'appels a pour mission de recevoir les plaintes des consommateurs ainsi que leurs demandes d'informations. Si ces derniers constatent que la viande de leur mouton change de couleur, l'Office dépêche un vétérinaire ou un technicien vétérinaire pour une visite sur place. Le responsable enclenche ensuite une enquête pour déterminer l'origine de l'anomalie en saisissant le numéro inscrit sur la boucle d'identification du mouton. Ce qui permet de remonter jusqu'à l'éleveur. En plus de l'opération d'identification, précise l'ONSSA, d'autres actions ont été entreprises notamment le contrôle des aliments pour animaux à tous les niveaux de la chaîne alimentaire depuis les établissements de production jusqu'aux élevages ainsi qu'à l'importation pour s'assurer de leur conformité, ajoutant que certains fraudeurs ont été interceptés dans certaines régions du Royaume, les Procès-verbaux ont été instruits et transmis à la justice. Il a été aussi procédé à la surveillance des résidus des médicaments dans les viandes pour s'assurer que les médicaments vétérinaires utilisés sont autorisés. Dans ce volet également, des cas de fraudes se rapportant à l'usage de substances non autorisées ont été interceptés. En outre, le contrôle de la qualité de l'eau pour lutter contre les fraudes par usage de substances interdites figure parmi les actions entreprises par l'ONSSA, ainsi que le contrôle des fientes à la sortie et à destination des élevages avicoles. Dans ce sillage, un système de laisser passer vétérinaire a été mis en place par l'ONSSA en collaboration avec la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) et les transporteurs de fientes. En effet, depuis le 1er juin 2018, seules les fientes de volailles accompagnées du laisser-passer vétérinaire peuvent être transportées. A destination des élevages avicoles, le transporteur des fientes avise le service vétérinaire du lieu de destination et ce, pour maîtriser le circuit des fientes de volailles et éviter leur utilisation dans des élevages d'engraissement. A ce jour, plus de 2000 laisser-passer vétérinaires de fientes ont été délivrés. Depuis le 7 août 2018, tout mouvement de fientes est suspendu et plus aucun laisser- passer n'est délivré. L'Office a également assuré le contrôle dans le cadre de commissions locales, des points de ventes, souks et élevages pour rechercher et réprimer les pratiques frauduleuses, notamment la vente d'aliments, de médicaments ou de substances non autorisés. Certains cas d'infractions ont été relevés et des procès-verbaux ont été dressés contre les contrevenants. Plus de 15000 sorties de contrôle en commissions mixtes ont eu lieu de début juin à ce jour.