Qu'adviendra-t-il d'un(e) marocain(e) s'il (elle) enfreindrait la loi ? Certainement qu'il (elle) connaitra toutes les pénibilités et les affres prévues à l'encontre de la transgression de la dite loi. Alors que l'on imagine cette personne arrivant sur une plage et qu'elle commence à construire en dur sur le domaine public maritime, détruisant les dunes littorales et empiétant sur la zone de balancement de la marée. Qu'il amène une grue et qu'un véritable chantier bétonnier s'active au plus vite dans sa besogne au grand jour ! C'est ainsi qu'après le site d'Immi Ouaddar, au nord d'Agadir, c'est le tour de la plage El Haouzia, au nord d'El Jadida, de subir une destruction massive. Certes, on ne peut attendre de ceux qui s'activent à la roulette et au poker menteur de s'occuper aussi d'environnement. Ils répètent à bout de table que « rien ne va plus » pour engranger les profits. C'est leur job. Mais qu'ils respectent la loi du pays. Et surtout que l'on ne vienne pas parler d'encouragement à l'investissement et autres balivernes pour faire admettre un crime contre la nature.Car ; autant l'investissement a besoin d'un état de droit et d'un climat des affaires adéquat, autant le respect de la loi est indispensable pour assurer ces conditions. L'adoption d'une loi au Royaume du Maroc n'a jamais été le fait d'un caprice ou d'une volonté de légiférer pour le plaisir de le faire. L'encadrement de la législation est tel que parfois il faut des années pour qu'un projet puisse être promulgué en tant que loi. C'est le cas de la loi Littoral, la 81-12, promulguée le 16 juillet 2015 et publiée au bulletin officiel numéro 6384 du 6 août 2015. La dégradation de la plage El Haouzia est patente sans que la police environnementale ou autre force de l'ordre ne verbalise !Ni l'autorité gouvernementale en charge de la protection du littoral dans sa mission de développement durable, ni celle en charge de la gestion du domaine public maritime, ni le responsable de l'aménagement du territoire, ni l'autorité locale, ni le conseil communal, ni le moqadem ni le cheikh ne semblent interpellés par cette violation flagrante de la loi. A moins que sous l'effet de soporifiques adaptés, les yeux ne veulent pas voir ce qui se passe sur le littoral du pays bas national ! Le préjudice écologique est majeur. Il faudrait y remédier au plus vite. Les atouts touristiques de la zone côtière doukkalie ne doivent pas être gâchés par un aménagement anarchique. Si l'appétence à manger des sardines grillées ou à gober des huitres se manifeste au bord de la mer, cela n'exige nullement la durcification d'une portion d'un littoral sableux en perpétuelle évolution. La bétonisation de la plage réduit les possibilités d'échanges entre sa partie terrestre et sa partie marine, déséquilibrant ainsi l'environnement littoral et son écologie. L'Etat doit prévenir et réprimer la violation de la loi. Tout un chacun, tout groupe d'intérêts quel qu'il soit, doit être persuadé du respect qu'il doit à la loi. Le gouvernement ne peut rester passif en face des atteintes à l'intégrité territoriale du littoral national. La passivité est mère de faiblesse comme le souligne l'adage populaire. C'est vrai que l'effet psychotrope en relation avec le siège peut rendre décalé ! Tel le cas de ce ministre qui dans son exposé devant une commission parlementaire parle d'amélioration de navigabilité et d'accès au port en rapport avec le dragage de l'estuaire de l'Oum er Rbia, à proximité d'Azemmour ! Pour le profit et la rente, on peut voir un port là où il ne se trouve pas et fermer l'œil sur une construction là où aucune raison ne le permet ! Enfreindre la loi aux dépens de l'environnement, contribuer à la dégradation du littoral voire à sa destruction nécessite une réaction au plus vite pour faire valoir l'intérêt supérieur de la nation. Si contre toute attente rien n'est entrepris pour ce faire ; il reste, avec la plus grande déférence, la sollicitation de la plus haute autorité de l'Etat, Sa Majesté le Roi, pour que le respect de la loi soit effectif et mettre fin à la passivité.