Il était bien certain que le plébiscite quasi-unanime dont jouit la nouvelle Constitution, depuis quelques années, a revigoré la scène politique nationale et ravivé le processus démocratique. L'enjeu est donc si délicat que nul ne pourrait se jouer de ce regain de cause salutaire ni hypothéquer cette redynamisation potentielle. Cependant, on s'accorde à dire à propos de certains bonnets inusables des élections ayant jalonné le relief électoral des décennies durant, qu'ils reviennent constamment pour occuper des sièges qu'ils ont semble-t-il, «enregistrés» et inscrit aux services de la «conservation foncière». A force de poursuivre dans cette «charge» souvent entachée de pratiques malsaines, ils n'ont nullement froid aux yeux de placer leur progéniture dans l'arène électorale. Aveuglés par cette mainmise chronique, ils ne daignent pas non plus vomir, sans vergogne, leurs manies infâmes en révélant publiquement leurs manœuvres corruptives à l'égard des électeurs. D'autres connus également pour leurs procédés frauduleux ne trouvent leur salut que dans l'appui flagrant de l'administration territoriale. A l'exception alors d'une poignée de députés qui se dote de crédibilité, la majeure partie de «l'élite» parlementaire est dépourvue de compétences, de probité et de scrupule. Sa contribution aussi bien sous la coupole de l'hémicycle que dans les institutions régionales laisse à désirer. Comment pourrait-on hisser le débat national tant au niveau national que régional pour les grands défis de la nation, avec des habitués infaillibles des élections qui occupent les devants de la scène décisionnelle par le truchement de l'argent sale et le soutien oligarchique? Notre pays est trop précieux pour tolérer en son sein des coquins dépravateurs qui nuisent à son image et entravent son développement. Il est bien évident que ces «bras cassés» fort connus, continuent à exercer leur carcan hégémonique sur la pléiade de jeunes prétendants qui s'étiolent cruellement devant la profusion de l'argent et la prolifération des «techniques» immorales des professionnels de la machine électoraliste. Nonobstant, il faut bien reconnaître que les forces démocratiques et progressistes ne font pas assez pour contrecarrer, avec tous les moyens légitimes, ces dépravations nocives. Dans bien des cas, on croit pouvoir mener la bataille en solitaire devant les ogres des élections, mais on se rend compte que la compétition est inéquitable. Le peuple marocain n'a point validé la loi suprême de la nation pour que des «bons à rien» reviennent en force froisser et émousser cet acquis incontestable.