Peut-on encore parler de Charisme des leaders politiques, comme on en a vu, il y a quelques temps, en particulier au sein des partis dits du mouvement national ? En d'autres termes, encore plus explicites, le champ politique national, renferme-t-il encore des sommités charismatiques telles Ali Yata, Abderrahim Bouabid ou encore Allal El Fassi, pour ne citer que ceux-là ? Assurément, on ne saurait répondre par l'affirmative ! D'aucuns rétorqueraient par ceci : le temps de ces zéniths de l'Histoire politique nationale et bien d'autres de leur trempe, est bel est bien révolu. Place aujourd'hui aux exigences de l'institution partisane, axées sur la démocratie interne, diraient-ils,sans ambages. Certes, au temps où vécurent ces pinacles, leur emprise était telle qu'elle s'imprègne dans la «sacralité» que personne ne pouvait « blasphémer ». Mais, au-delà de cet impact charmeur qui, sans nul doute, avait magnétisé des générations de militants de haute facture, la politique avait un sens, un principe, une âme... Qu'en reste-t-il de cet héritage charmeur dont le propos véhément résonne encore dans les locaux et les meetings de telle ou telle entité respective ? A voir l'ignominie d'une certaine postériorité de cette race en voie de disparition, en particulier dans le camp des formations historiques, on en a plutôt la nausée. Ce n'est plus le verbe dextre et véloce qui faisait tressaillir la tyrannie d'antan, mais la déjection infâme qui empestait le champ politique national. On perd le nord et décime, à petits feux, l'éclat politique qui jaillissait dans le« charisme» de leurs prédécesseurs. Le «Zaim» qu'on avait l'habitude de chérir et dont on se procurait, des décennies durant, l'inspiration politique pure pour la descendance, est aujourd'hui synonyme, chez les grands partis nationaux de naguère, de guignol et de hâbleur. Ils ont fini par assassiner le patrimoine dont il devait assurer la notoriété, émousser, à grandes enjambées, leurs partis correspondants et asséner, par-dessus le marché, des revers cinglants à la vie politique nationale, au profit des imposteurs et des dépravateurs, fort soudoyés par le makhzen, sous toutes ses formes, constamment à l'affût de la déchéance des partis à légitimité de l'Histoire et de la Masse. La «Zaama» historique gémit, à présent, sous le carcan des rejetons qui la dévident de son esprit de militance et la dénudent de sa retenue de prestance. Le charisme dont héritent, néanmoins, certains leaders détenteurs de l'Histoire chaste de la politique, est préservée aujourd'hui, par ceux qui arborent le slogan du «Sérieux». Ils sont minoritaire, il est vrai, mais peu importe ; ils sont convaincus de la justesse de leur position et de la progressivité de leur action!