La justice américaine vous rudoie et Sarkozy vous cherche des noises, Sachez M. DSK que vous êtes : vous savez quand vous visionnez une vidéo sur Youtube et qu'on vous propose du contenu équivalent, style, un morceau de Billy Joel pour un clip d'Elton John et ainsi de suite. Contextuellement, l'affaire DSK prête à la relecture d'un classique « grave » d'actualité, «Le journal d'une femme de chambre» d'Octave Mirbeau. L'auteur y raconte comment une gentille soubrette se fraie un chemin dans la «bonne» société en aguichant les maîtres de maison. Une pure jouissance. Premier constat à la vue d'un DSK menotté : Sarko est fini. Le spectacle d'un maître du monde déchu n'est pas écœurant, il est juste attendrissant. La France n'est pas l'Amérique. Ayant comme symbole sportif un coq, les Français ne voient pas d'un mauvais œil les péripéties sexuelles d'un homme politique. Chirac, réglé comme un métronome, quittait l'Elysée chaque soir, même heure, pour se gargariser de vin et de chair jusqu'au petit matin. Mitterrand, charmeur parmi les charmeurs, avait une double vie sulfureuse. Giscard taquinait l'aristocrate dans les salons feutrés de la capitale. N'a-t-il pas «levé» Diana ? Bref, culture latine rime avec érection au pinnacle du prédateur sexuel. Dommage qu'aux US, le schéma est autre. Pour un cigare trempé, Clinton a frôlé l'Impeachement . Trop dur, trop radical, le puritanisme américain est d'un autre âge. Une question se pose : Qu'adviendra-t-il de Dominique..nique…nique ? Très sincèrement, l'empathie suscitée par le spectacle de sa déchéance peut lui valoir la sympathie nécessaire à une réélection. Reste qu'il faille au plus vite qu'Ophélia, la Ghanéenne palpée de trop près, abandonne les poursuites, le portefeuille garni d'une rivière de billets verts. Un mal pour un bien. Pour se présenter à la magistrature suprême, il aurait fallu que DSK interrompe prématurément son contrat de travail avec le FMI. Désormais viré, c'est là un souci de moins. DSK, premier ministre Et puis, rêvons ! Si d'aventure, sa patrie d'adoption, car, natif d'Agadir, son pays d'origine est le Maroc, n'en veut plus, est-il si insensé d'œuvrer à le récupérer ? Soyons clair, depuis le discours du 9 mars, le moteur de recherche national se cherche un Premier ministre. Las, l'ancienne garde fait de la résistance. Il faut compter cinq ou six législatures pour qu'une nouvelle couvée de talents ne disqualifie les éléphants actuels. Or, DSK sera libre de tout engagement. Libre comme l'air chargé de phéromone de la suite 2086. Le bon sens intime qu'on l'approche, qu'on le recrute, qu'on joue la nostalgie de l'enfance pour le ramener au bercail. Un gouvernement de coalition mené par Strauss-Kahn histoire d'inaugurer en grandes pompes l'épisode démocratique, ça n'aurait-il pas de la gueule? Oui mais… nous diriez vous, les ministres technocratiques sont désormais persona non grata. Dont acte. Néanmoins, la solution se balade sous nos yeux. Parachutage express du sieur Strauss-Kahn au RNI et le tour est joué. Imaginez-vous une seconde les prêts colossaux consentis à notre égard par la Banque mondiale et le FMI. DSK, ce n'est ni plus ni moins que l'homme providentiel. Rendez-vous compte, à lui seul, il sort le monde de la crise financière, vole au secours de la Grèce, le tout en se permettant des petits encas olé olé, histoire de recharger ses batteries de grand patron itinérant. D'accord, l'initiative n'aurait pas que des avantages, elle pulvériserait la parité gouvernementale. Des femmes au gouvernement sous la tutelle de DSK, non merci ! Faut que le zouave se concentre car sa mission ne sera pas de tout repos. Ramener des liquidités sonnantes et trébuchantes dans le giron du trésor, sortir l'informel de …l'informel, raviver le tourisme en élisant domicile permanent dans son riad de Marrakech, détaxer les Porsche Panamera, gérer les ego belliqueux des parlementaires, rattraper son retard en théologie islamique auprès de Abdelbari Zemzami… (Peut-être pas tout bien pensé, la proximité de l'Imam XXX est apte à réveiller en DSK la version Sofitel). Vous l'aurez compris, le monde de recyclage et d'efficacité énergétique dans lequel nous vivons, exige que l'intelligence du l'ex-DG du FMI se trouve un vecteur d'expression. Pourquoi pas le Maroc ? Non…vraiment ! Why not ? Réda Dalil