Dominique Strauss-Kahn a été arrêté samedi à New York, accusé d'agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Le point sur l'affaire. Dominique Strauss-Kahn a été arrêté samedi à New York, accusé d'agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Le point sur l'affaire. Selon la plainte de la jeune femme, les faits se seraient passés à 13h (18h heure marocaine), au sein de l'hôtel Sofitel de New York. Rentrant dans la chambre qu'elle croyait inoccupée, la femme de chambre, âgé de 32 ans, se serait retrouvée face à un DSK tout nu, fraîchement sorti de la douche. Celui-ci aurait tenté de l'agresser sexuellement à deux reprises, sur le lit et dans la salle de bain, rapporte le New York Times. « Il s'est approché d'elle par derrière et l'a touchée de manière inconvenante. Il l'a forcée à accomplir un acte sexuel », a déclaré le porte-parole de la police de New York dimanche soir. Après avoir finalement réussi à s'échapper, le jeune femme a averti ses employeurs, qui ont appelé la police. Certains affirment que DSK aurait ensuite précipitamment quitté l'hôtel, oubliant certains éléments personnels, dont son téléphone portable, mais d'autres témoins nient cette version des faits, affirmant que le directeur du FMI est sorti calmement du Sofitel. DSK a finalement été arrêté samedi à 16h30 heure locale, à bord d'un avion Air France, à peine dix minutes avant la fermeture des portes. Il a été conduit dans un commissariat de Harlem, qu'il a quitté dimanche vers 23h (4h heure marocaine), menotté dans le dos. Des examens médicaux (prélèvements d'ADN) ont été effectués sur lui, avec son accord. - « Je n'ai qu'un seul espoir, c'est qu'il soit innocenté et qu'il revienne lavé de tout soupçon », même si « pour la vie politique française, on sent bien qu'il y aura un avant et un après ». Manuel Valls, député proche de DSK. - « En plus de la victime présumée, la femme de chambre, il y a une victime avérée, c'est la France ». Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. - « C'est une bonne nouvelle pour la France et les Français. La vérité c'est que Dominique Strauss-Kahn entretient une relation assez pathologique à l'égard des femmes. Je crois que sa candidature vient d'enregistrer un coup d'arrêt ». Marine Le Pen, présidente du Front National. - « C'est un choc. J'ai appris cette nouvelle bouleversante à propos de laquelle tout reste à vérifier (…) DSK a droit, comme tout citoyen, à la présomption d'innocence tant que les faits ne sont pas prouvés ». Ségolène Royal, candidate à la primaire du PS. DSK a été présenté hier devant le juge, pour rendre officielle l'inculpation pour « agression sexuelle », « tentative de viol » et « séquestration » et décider d'accorder ou non la liberté sous caution. Son avocat, Benjamin Brafman, a déjà affirmé que DSK plaidait « non coupable ». Il risque jusqu'à 25 ans d'emprisonnement. Selon le député de Paris, Bernard Debré, DSK n'en serait pas à son coup d'essai. Interrogé par L'Express lundi matin, le député Debré accuse Dominique Strauss-Kahn de s'être déjà livré à des agressions sexuelles, dans ce même hôtel de New York. « Il faut sortir de l'hypocrisie. Ce n'est pas la première fois que DSK se livrait à ce genre d'agissements au Sofitel. C'est là qu'il descendait toujours. Ça s'est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. Tout le monde le savait dans l'hôtel », s'est exclamé le parlementaire, actuellement en déplacement en Chine. L'information émane de RMC qui a annoncé lundi matin que DSK aurait un alibi. Selon ses avocats, le directeur du FMI aurait quitté l'hôtel à midi, soit une heure avant l'heure de l'agression supposée. Toujours selon des informations de RMC, Dominique Strauss-Kahn aurait en effet ce jour-là déjeuné avec sa fille dans un restaurant new yorkais. Ses avocats promettent «des preuves matérielles et des témoignages de ce déjeuner » Mais le précédent le plus troublant concerne Tristane Banon. En Février 2007, sur le plateau de « 93 Faubourg Saint Honoré », une émission animée par Thierry Ardisson, la jeune journaliste et romancière raconte qu'un homme politique a tenté de la violer. Depuis l'affaire du Sofitel de New York, la vidéo de l'émission tourne sur internet. La jeune femme y précise le nom de son agresseur (Strauss-Kahn) mais lors de la diffusion, le nom avait été couvert d'un long « bip ». La jeune femme aurait contacté Strauss-Kahn pour la rédaction de son premier ouvrage Erreurs avouées, publié en 2002. Selon ses dires, Strauss-Kahn lui aurait donné rendez-vous dans un appartement vide, pour préciser une réponse donnée lors d'un précédent entretien, et dès son arrivée, il aurait commencé à lui faire des avances. « J'ai posé le magnétophone (…) il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, parce qu'il m'a dit : « je n'y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main », et puis après la main c'est passé au bras, et c'est passé un peu plus loin » raconte-t-elle. « Ca s'est très très mal fini, parce qu'on a fini par se battre » poursuit-elle ensuite avant de préciser « Ca s'est fini très très violemment, puisque je lui ai dit clairement « non, non », on s'est battus au sol, pas qu'une paire de baffes, moi j'ai donné des coups de pieds, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'ouvrir mon jean… » Elle précise ensuite « quand on se battait, j'ai dit le mot « viol » pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur ». Tristane Banon affirme avoir constitué un dossier pour porter plainte contre lui, mais s'être finalement ravisé, par peur d'être « jusqu'à la fin de mes jours la fille qui avait eu un problème avec un homme politique ». Suite de l'affaire, la mère de Tristane Banon, Anne Mansouret, élue socialiste, s'est exprimée dimanche sur cette histoire ancienne, passée sous silence à l'époque. Elle a exprimé le regret de ne pas avoir encouragé sa fille à porter plainte et a précisé : « j'en ai parlé une fois avec DSK. Il a dit « je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai pété un plomb » ».