Dominique Strauss-Kahn a été conduit tôt lundi matin devant un tribunal de Manhattan, où il doit comparaître pour agression sexuelle. Alors que la police new-yorkaise cherche des preuves matérielles pour étayer ses accusations contre Dominique Strauss-Kahn. La comparution du patron du Fonds monétaire international, inculpé de tentative de viol sur une employée d'hôtel, prévue dimanche soir a été repoussée à hier lundi pour permettre aux enquêteurs d'effectuer des tests. Visage fermé, encadré par deux policiers et les mains dans le dos, Dominique Strauss-Kahn a quitté dimanche soir le commissariat de Harlem, à New York, où il a été formellement reconnu par la femme de chambre qui l'accuse d'agression sexuelle. Vêtu d'un manteau noir, est sorti du bâtiment en gardant les yeux fixés devant lui. Il est monté dans une voiture grise. Jusqu'à hier matin, on ignorait s'il a été emmené au dépôt du palais de justice de Manhattan ou s'il a été conduit dans un hôpital pour y subir des examens corporels médico-légaux. La comparution de Dominique Strauss-Kahn en audience préliminaire devant un tribunal pénal de Manhattan, avec la lecture de l'acte d'accusation était prévue pour hier lundi, pour procéder à des examens corporels médico-légaux, a annoncé un des avocats du directeur général du FMI, dimanche. "Notre client a volontairement consenti à un examen scientifique et médico-légal ce soir à la demande du ministère public et compte tenu de l'heure nous avons convenu de reporter la lecture de l'acte d'accusation à demain (lundi) matin", a dit l'avocat William Taylor. Taylor, qui s'adressait aux journalistes devant le palais de justice de Manhattan, a ajouté que Dominique Strauss-Kahn "était fatigué mais qu'il allait bien". Son deuxième avocat, Me Benjamin Brafman, a confirmé à l'AP que son client plaiderait non coupable. Il a été inculpé dimanche soir pour tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel new-yorkais. La jeune femme de 32 ans l'a reconnu parmi plusieurs hommes lors d'une séance d'identification. Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont effectué plusieurs allers-retours au commissariat de Harlem dimanche après-midi, refusant de répondre aux journalistes avant la comparution. Le patron du FMI a quitté, les mains menottées dans le dos et escorté par deux policiers, le commissariat de Harlem où il est interrogé par les enquêteurs de l'unité spéciale (Special Victims Unit) de la police de New York depuis samedi soir. Suivant la procédure pénale américaine, l'audience préliminaire, qui intervient habituellement dans un délai de 24 heures après l'établissement des charges, est la première comparution d'un accusé devant la justice. A cette occasion, l'accusé présente le choix de sa défense, soit il plaide coupable, soit il plaide non coupable des faits qui lui sont reprochés. DSK plaidera non coupable. Le président du tribunal procède alors à la lecture des chefs d'accusation qui dans le cas de Dominique Strauss-Kahn sont agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. L'accusation et la défense font alors valoir des arguments sur le maintien en détention du prévenu ou sa remise en liberté, le plus souvent contre une caution. Si l'accusé plaide non coupable, le bureau du procureur procède à une présentation des éléments de preuve préliminaires devant un jury de 23 membres réunis à huis-clos. C'est ce jury qui détermine officiellement les chefs d'inculpation contre le prévenu. Dominique Strauss-Kahn est accusé d'avoir agressé dimanche une femme de chambre âgée de 32 ans dans la suite qu'il occupait à l'hôtel Sofitel de Manhattan. Interrogé depuis samedi soir, il a été formellement identifié par la plaignante lors d'une présentation parmi plusieurs autres personnes. A Washington, la réunion du conseil d'administration du FMI pour discuter de l'arrestation de son directeur général a été reportée en attendant les développements de l'enquête menée par la police de New York. "La réunion d'information informelle prévue du conseil d'administration a été retardée dans l'attente de nouveaux développements à New York", a dit William Murray, porte-parole de l'institution. La déclaration ne précise pas quand cette réunion du conseil d'administration se tiendra.