Le Parti du progrès et du socialisme rend hommage, ce samedi à Casablanca, à Abdelkrim Benabdallah, membre du Bureau politique du Parti communiste marocain et l'un des principaux dirigeants du «Croissant noir» (Al Hilal Al Aswad), assassiné le 31 mars 1956, soit quelques mois après l'indépendance du Maroc. Cet assassinat a été lié, par des hommes politiques de l'époque, à la position du PCM et du «Croissant noir» sur les pourparlers d'Aix-Les Bains et le contenu de l'indépendance du Maroc ainsi que par la rivalité avec «Al Mounadamma assyria » (Organisation clandestine) dirigée par le Parti de l'Istiqlal. Selon de nombreux témoignages et historiens, Abdelkrim Benabdallah était une figure de proue de la lutte contre le Protectorat et un militant complètement dévoué à la cause marocaine qu'il a épousée depuis sa première jeunesse à Oujda, en compagnie de sa famille venue de Tlemcen où il naquit en 1926. Le défunt adhéra au Parti communiste marocain, alors qu'il était étudiant à l'Ecole supérieure des mines de Paris, en 1947. Avec feus Hadi Messouak et d'autres, il créa, en 1948, l'Union des étudiants du Maroc. En 1949, il rentra au Maroc, à la fin de ses études universitaires (il était le premier géologue maghrébin), et se consacra à la lutte politique et armée contre le colonialisme. Son abnégation au PCM et ses qualités révolutionnaires lui ont vite permis d'émerger en tant que dirigeant politique. En 1952, il est coopté, en même temps que feu Abdallah Layachi, par le Comité central qui les élit au sein de son Bureau politique. A la fin de la même année, il participa à la conférence mondiale du mouvement de la paix à Helinski, où il exprima pour la première fois la voix du Maroc et de la volonté de son peuple à l'indépendance. Avec feu Abdallah Haddaoui et d'autres patriotes non communistes, il créa, en 1953, le «Croissant noir», une organisation de la Résistance marocaine qui a contribué à hâter l'ère coloniale et qui avait fait paniquer les autorités coloniales par des actions armées contre les casernes et les sièges de police ainsi que contre les traîtres à la Patrie. Incarnation, la veuve de Simon Levy, se souvient de cet «homme extrêmement courageux et généreux». Selon des témoignages écrits de l'époque, en 1952, il «abandonna son poste d'ingénieur au Service des mines, son traitement, ses économies qu'il donna à son parti et entra dans la clandestinité». Abdallah Layachi avait résumé la vie du grand dirigeant disparu en ces termes : « Abdelkrim a su lier le travail intellectuel à l'action politique, et l'action politique à la lutte armée, le combat armé à l'action culturelle… Il était le prototype de l'homme absolument fidèle à la cause nationale, aux intérêts des masses démunies … et, de ce fait, un modèle de l'intellectuel révolutionnaire ». Signalons enfin que Abdelkrim était marié à Suzanne Larribère, médecin communiste, et avait deux enfants Mourad et Assia, laissés à bas âge (entre un et trois ans). Aujourd'hui, ils sont de hauts cadres en France et vivent entre Paris et Marseille, après un séjour malheureux en Algérie, où ils étaient persécutés ainsi que leur mère, durant les années 1990, par des mouvements obscurantistes à cause de leurs convictions politiques. Recueillement ce samedi au cimetière «Achouhada» de Casablanca La région de Casablanca du Parti du progrès et du socialisme organise, ce samedi, une cérémonie du souvenir et de recueillement sur l'âme du défunt Abdelkrim Benabdallah, membre du Bureau politique du Parti communiste marocain et l'un des dirigeants du «Croissant noir». Le recueillement aura lieu à 11 heures au cimetière «Achouhada» (Martyrs) de Casablanca, où repose le grand militant assassiné à l'aube de l'indépendance du Maroc, en présence d'une délégation du Bureau politique du PPS et de membres du Comité central