Le mondial 2010 en terre africaine n'a pas déçu. Et les Espagnols qui réalisent une première dans leur histoire footballistique. Le pays hôte, la terre qui a vu naître l'icône Nelson Mandela, a été donc, encore une fois, au rendez-vous avec l'histoire. Il a pu honorablement relever le défi en assurant une organisation de très haute facture à cet événement de stature mondiale. Le spectacle qu'offre le football est unique. Il procure des sensations rares. En plus d'être un événement sportif qui valorise les vertus nobles du sport, il est de plus en plus un méga show qui érige le système de vedettariat au rang de symbole. Il s'agit aussi d'une activité gérée à l'aune des canons du business. Il est par ailleurs remarquable depuis les premiers matches lors du premier tour que deux logiques au moins s'affrontent : la première forgée dans la logique du marché, y compris dans la gestion des sous-produits de l'activité footballistique et des retombées économiques qui les entourent. Il nous suffit de voir la manne que représente la libéralisation des paris sur le foot par certains pays européens à travers le Net. Mais il est intéressant de noter que les grandes vedettes fabriquées dans les antres des agences de marketing et de communication se sont vite consumées sur l'autel de la confrontation physique. Où sont passés ces dieux du ballon rond qui subjuguent les fans de club comme le Barça ? Messie, Drogba, Eto'o et les autres n'ont offert qu'une pâle image de leur performance. Pis encore, au fil des matches, on a assisté à la déconfiture de ce « star système » à travers les déconvenues des équipes de France, d'Italie, du Brésil et de l'Argentine de Diego Maradona etc. La seconde valeur est celle forgée dans le socle des valeurs que prône le sport loin de toute ingénierie du management à savoir : le don de soi, la tolérance, la solidarité, l'excellence et surtout l'esprit d'équipe. C'est ce dernier qui a eu le fin mot de l'histoire lors de ce mondial. Des équipes presque constituées d'anonymes ont tenu la dragée haute à une sommation de vedettes mettant ainsi à mal ce qui devait constituer le rouleau compresseur de cette finale. Les Espagnols et les Hollandais ont fait montre dès le départ de tactiques réalistes et efficaces qui leur ont permis de se qualifier pour la finale. Il faut bien croire que le volontarisme des Hollandais n'a pas suffi avec les détenteurs du championnat d'Europe. L'Afrique a raté une occasion en or, sans jeu de mots, en affichant le profil d'équipes qui se cherchent sans vision ni stratégie.