Dimanche dernier, en finale de la plus prestigieuse compétition planétaire, un gros imbroglio s'est effiloché, après tant de décades de disette. En effet, l'Espagne, l'une des nations les plus huppées du globe en termes de pratiques footballistiques, avec des sommités légendaires dont le mythique Réal Madrid défrayait toutes les chroniques, n'était pas parvenue, jusqu'ici, à concrétiser ce parcours tonitruant. De tout ce passé glorieux, la péninsule ibérique se contentait des participations finales en veilleuse, alors qu'elle abritait en son sein, des décennies durant, les artisans des merveilles de la balle ronde, depuis les fabuleux Di Stefano, Gento, Santa Maria, en passant par Amancio, Pirri, Velasques, jusqu'aux prodiges contemporains Cruyff, Maradona, Ronaldo, Messi…Après tant de déboires en ce rendez-vous universel, l'Histoire a finalement récompensé ce fulgurant itinéraire, émaillé de conquêtes à l'échelle locale, régionale et intercontinentale. La Roja a donc chassé le signe indien qui la talonnait depuis des lustres, en s'adjugeant le titre mondial tant convoité. La logique des choses s'est alors rendue à l'évidence et a souri, enfin, à ceux qui avaient animé le sport le plus prisé du globe. La logique des choses a voulu que la consécration ait tombé dans les mains des petits magiciens du football, Iniesta, Xavi, Villa, Ramos…, alors que cette même logique avait, auparavant, boudé des pyramides qui avaient fait le bonheur des temples Camp Nou, Bernabeu, Caldéron…Ce soir-là, quand Casillas brandissait le trophée des idoles, c'est tout un parcours jaillissant que le monde entier magnifie en justes gratifications. Cela ne fait, en évidence, que se confirmer, puisque, après la sortie triomphale du taureau, il y a deux ans, en coupe d'Europe des Nations, l'Espagne récidive de la manière la plus éclatante, même si l'ouverture allait infliger des sueurs froides, au terme de cette déconfiture face à la Confédération helvétique. Par la suite, les Espagnols allaient se ressaisir, toujours avec presque le même groupe, à quelques exceptions près (l'absence du catalyseur Senna, la non titularisation du fin technicien Silva et la méforme du baroudeur Torres, bourreau de l'Allemagne en 2008). La machine espagnole conservait toujours son jeu pétri d'automatismes et de mouvements solidaires, tel que confectionnait le Barça, en dépit du passage fluide de relais technique de Aragones à Del Bosqué. Considérée comme quelconque dans sa globalité, la finale de dimanche dernier a quand même tourné, finalement, à l'avantage de l'Espagne, au cours d'un match très serré, rendu encore plus fissuré par les décisions trop approximatives de l'arbitre anglais dont les cartons jaunes fleuves et l'agression peu sanctionnée, commise sur Alonso suscitaient la colère. Cependant, sur l'ensemble de la confrontation, il était bien clair que l'Espagne était fort motivée, malgré l'essoufflement de Villa, fer de lance en deçà de sa verve habituelle. Elle a donc su se frayer le chemin des buts adverses, grâce à l'abattage du virevoltant Iniesta qui mit toute sa vista pour mettre le cuir au fond des filets et déclencher la liesse indescriptible dans son camp. Ce n'est que justice rendue pour une nation de football longtemps mise sous l'éteignoir dans les compétitions internationales de ce calibre. Micro-trottoir Samih. B, 32 ans, ingénieur à Casablanca «Victoria para la Furia Roja» Victoria para la Furia Roja. Andres Iniesta a inscrit le but victorieux pour l'Espagne. Poussée en prolongation par une équipe néerlandaise très agressive, la Roja a finalement remporté la première Coupe du Monde de son histoire grâce donc au but d'Iniesta (1-0). Et c'est vraiment incroyable, quelle joie !! Aussi, il ne faut pas oublier que l'Espagne est maintenant championne du monde, et ce, deux ans après avoir remporté son titre européen. C'est vrai que les Néerlandais doivent voir rouge maintenant mais bon, c'est ça le foot !! Issam. A, 38 ans, Trader à Casablanca «Bravo Andressssssssss » C'était tout simplement une finale inédite avec le but d'Andres Iniesta. Sur son unique tir du match, cet Andres devient sacré buteur. Il restera à jamais l'homme qui a offert le premier titre de champion du monde à l'Espagne. Pour ce but, il devient ainsi le chouchou du public espagnol et même l'héros de tout un peuple ! Dommage pour l'équipe néerlandaise qui arrive pour la troisième fois à la finale sans la remporter. Mais il ne faut pas oublier que les Pays-Bas, bousculés et dépassés ont finalement décidé de «gâcher» la rencontre. Avec des fautes d'antijeu mais surtout une violence trop malsaine caractérisée notamment avec ce pied très haut et honteux de De Jong sur la poitrine de Xabi Alonso. L'arbitre aurait dû sortir plusieurs cartons rouges durant ce match mais il a failli… Yassine. K, 28 ans, cuisinier dans un restaurant «Chapeau bas à Casillas et Andres tambien » La rencontre s'est déroulée dans un climat d'extrême tension. C'est vrai que l'on n'imaginait pas que ce soit Andres qui marque car ce sont plutôt David Villa et Carles Puyol qui se sont démarqués lors du mondial et Frenando Torres était l'auteur du but de la victoire contre l'Allemagne en finale de l'Euro 2008…En tous cas, c'est le résultat qui compte. Iker Casillas, le capitaine de la Roja, a bien mérité d'être élu meilleur gardien de la Coupe du monde et de remporter le gant d'Or pour la première fois de sa carrière. Il a vraiment assuré durant cette finale qui était très corsée avec des Hollandais très très agressifs. L'arbitre aurait même dû sortir le carton rouge plusieurs fois. Mais in fine, Viva la Roja !! Propos recueillis par Meyssoune Belmaâza ******* Pour Mouatassim, un jeune commerçant au célébrissime souk de Derb Ghallef, l'Espagne était l'équipe qui avait le plus de chance de remporter le mondial. Raison invoquée selon lui, l'Espagne est l'équipe qui a remporté la coupe d'Europe et donc avait toutes les chances de son côté pour battre les Hollandais dans cette finale planétaire. Fadi Amrou, ne partagait pas la même vision que notre ami commerçant. En effet, ce jeune casablancais a estimé que l'équipe hollandaise méritait de gagner cette coupe du monde, grâce notamment au fait qu'elle n'a perdu aucun match durant toute la compétition. C'est le même avis que partage Adil, un jeune étudiant de 20 ans. Ibrahim, vendeur dans un kiosque a estimé qu'en effet, c'est l'Espagne qui devait gagner ce mondial, du fait que tous ses joueurs évoluent au sein du Barça et donc, se connaissent très bien et ont une très bonne cohésion entre eux. Même avis de la part de Karim, qui travaille dans la communication et la production, lui a estimé qu'une équipe aussi soudée, qui défend son drapeau national sans aspirations financières, telle l'équipe d'Espagne, ne pouvait que gagner ce mondial et renforcer sa renommée internationale que personne ne nie à présent. Khadija, une jeune fonctionnaire donnait la Hollande comme vainqueur de cette coupe du monde version 2010. Malheureusement pour elle, Paul a eu une fois de plus raison, et c'est la Roja qui emporte la sacre mondial. Pour ce qui est de “Paul”, le très connu poulpe qui donne des pronostiques de grandes exactitudes quant aux issues des matchs, les avis divergent quant à sa capacité de prédire les résultats. En effet, il y'en a ceux qui disent que Paul a démontré une clairvoyance sans faille durant ce mondial et d'autres affirment que ce n'est qu'une question de hasard, rien de plus. De l'avis de la majorité des spectateurs qui ont suivi la finale, l'équipe espagnole était d'un bon niveau, malgré que l'enjeu de cette rencontre et qui était de gagner la coupe, ait un peu empiété sur le niveau général du jeu. Propos recueillis par M.L.