«Maroc Export». Voilà une structure qui sonne bien aux oreilles. Elle est, bien sûr, chargée de promouvoir ce que le Royaume compte en économie, primaire ou non, pour mieux investir les marchés étrangers. Mais que cache dans les faits une telle structure qui est née des entrailles du fameux CMPE ? Il faut se fier aux constats établis par les opérateurs nationaux qui sont convoyés dans les foires internationales pour pouvoir trancher. Et que reprochent-ils à cette structure toute jeune, mais déjà vieille dans ses pratiques, qui se muscle sur le plan de la communication à outrance ? Primo, qu'elle fait la part belle à « soi » au détriment des secteurs productifs qu'elle est censée promouvoir en premier lieu. La preuve ? Les petits gadgets estampillés « Maroc Export » que l'on enfouit dans des petits sachets aux couleurs du Royaume. Tenez, à l'occasion du dernier Seafood, les professionnels de la pêche et des industries qui s'y rattachent ont été étonnés de voir que le staff dirigeant de Maroc Export ne leur ait pas demandé au préalable de préparer des petits présents à offrir aux visiteurs du stand marocain à cette immense foire mondiale. Car « Maroc Export » qui entend faire sa promotion, au lieu de celle des secteurs qu'elle représente et qui plus est la financent, n'avait nullement besoin de leur contribution. Car la structure en question dispose de ses propres artefacts qu'elle distribue généreusement… Mais le plus grave est de constater que « Maroc Export » ne partage pas les convictions des opérateurs qui voulaient animer le stand marocain autour de la stratégie « Halieutis » qui vise à développer le secteur des pêches. Les industriels voulaient en faire grand cas pour attirer l'intérêt des investisseurs. Un petit séminaire aurait pu faire l'affaire sans que l'on en vienne presque aux…mains. Pourtant, l'information autour de cette animation avait circulé avant que les membres de la délégation marocaine ne fassent leurs bagages. Et la promotion de l'économie marocaine peut se faire aussi, au-delà des produits exposés, par des rencontres pareilles. Imaginez un peu le désarroi des exposants marocains qui tablaient sur une telle animation, sur le site même du salon, lorsque les responsables de « Maroc Export », à court d'idées, leur proposèrent de tout délocaliser vers un des palaces bruxellois ! Mais que voulez-vous, lorsqu'on aime tout ce qui est « trash », on ne compte pas. On paie. Avec l'argent du contribuable, bien sûr. Et last but not least, les opérateurs sont aigris à l'idée de voir l'effort qu'ils entreprennent en terme de promotion tomber à l'eau. La raison est bien simple. Des dégustations sont organisées pour faire découvrir aux visiteurs du salon les délices du Royaume. Mais le plus drôle c'est que ce sont les Marocains et rien que les Marocains que l'on retrouve autour des mets offerts. C'est à croire que la nostalgie prend les nationaux à la gorge une fois les frontières franchies ! Mais là, les opérateurs nationaux restent désarmés face à l'incurie des agents de « Maroc Export ». Car c'est à ces derniers de battre le rappel pour promouvoir le produit Maroc. Assurément, si la stratégie dessinée pour «Maroc Export» est bonne, les tactiques déployées laissent, elles, largement à désirer. Le «Top management» n'a pas de quoi s'offusquer s'il voudrait réellement assurer un « take off» réussi aux exportations marocaines. A charge pour lui de prendre en charge les avis des professionnels qui ont écumé les salons mondiaux. Dur à avaler ? Rien n'est moins sûr si l'on veut bien faire…