Elles sont quelque 60 millions de personnes à être aujourd'hui réfugiées à travers le monde dans un autre pays que le leur, à cause de la guerre. Pour la seule Syrie, c'est encore plus grave, puisque sur une population de 22 millions d''habitants, 4 millions sont actuellement réfugiés hors de leur pays. Une situation qui oblige l'ONU à réagir d'urgence pour leur trouver des pays d'asile. Une conférence aura lieu le 30 mars prochain à Genève, a annoncé, l'Italien Filippo Grandi, nouveau haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, qui vient juste de remplacer, début janvier, le Portugais Antonio Guterres. Ce sera la première réunion du genre jamais organisée par l'ONU. Si l'Europe ne semble plus prompte à accueillir les réfugiés, contrairement à son attitude d'ouverture suite à la découverte du corps sans vie du petit syrien,Aylan Kurdi, sur une plage turque, l'Europe semble aujourd'hui se replier sur elle-même. C'est cette contradiction qu'a critiqué, hier mardi, le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni. Pour lui, l'UE est en train de revenir aux accords de Dublin qui obligeaient les réfugiés à déposer leurs demandes d'asile dans le premier pays européen où ils mettent le pied, alors que ceux de Schengen prévoient la libre circulation des personnes au sein de l'UE. Or, "plus on défend avec acharnement les règles de Dublin, plus il sera difficile de défendre les accords de Schengen. «Il faut choisir», a dit le ministre italien. Cette remontrance intervient suite à des décisions anti-réfugiés prises récemment par des pays comme l'Allemagne, le Danemark, la Suède... L'Amérique du Nord (USA et canada) a, elle, garanti à l'ONU qu'elle accueillera 35.000 réfugiés syriens.