Le coup d'envoi de la 12e édition du festival international du film transsaharien de Zagora a été donné jeudi dernier. C'est au complexe culturel de la ville de Zagora que le bal a été ouvert en présence d'une brochette d'artistes et des cinéphiles. «Le festival est un carrefour de cultures, de civilisations et d'identité. C'est un amour pour le cinéma, un moyen pour affronter les défis et les contraintes du 7e art». C'est en ces termes que le directeur du festival, Ahmed Chahid, a levé le rideau sur ce désormais incontournable festival. Le rôle du cinéma est de faire sortir le monde des ténèbres, a-t-il enchainé. «Que la caravane de l'art continue d'allumer les bougies de la vie là où il existe l'obscurantisme», a-t-il lancé. C'est sous les rythmes de la troupe locale Roukba que le festival a été ouvert. En signe de reconnaissance et de gratitude aux différentes figures de proue du cinéma, des hommages ont été rendus à l'actrice marocaine Fatima Harrandi, alias Raouya. Avec son regard profond et son charisme, l'actrice a laissé sa touche dans plusieurs films, en l'occurrence de Zéro, Aladin, Casanegra... «C'est un hommage à un parcours si long et une passion infinie pour le 7e art», a-t-elle confié. C'est également un retour aux racines et aux sources. Zagora a honoré ses dignes fils. La ville a rendu hommage à l'acteur international Kamal Moumad, à l'acteur Mohamed Nesrate et au producteur Hassan Bajja. Zagora est une terre de lumières qui aime le cinéma et qui accueille les artistes», a précisé Bajja. Le public était au rendez-vous pour la projection en avant-première du film «les larmes de Satan» du jeune réalisateur marocain, Hicham Jebbari. Cette première expérience du réalisateur plonge le public dans l'histoire d'un ancien détenu politique ayant passé 18 ans de sa vie dans la prison sous la torture d'un bourreau. En sortant, il décide de prendre sa revanche contre ce militaire et essaie de mettre le train de vie de sa famille sur les bons rails. Le périple vers le sud marocain va se transformer en un enfer et un bain de sang. S'exprimant à l'ouverture du festival, l'acteur égyptien et président du jury de la compétition officielle de cette édition, Abdelaziz Makhyoun, a indiqué que la ville de Zagora peut jouer un rôle important pour la promotion et le rayonnement des arts dans les autres régions du Sahara marocain. «Zagora est le centre du rayonnement culturel pour les autres villes marocaines. Je suis très satisfait de la décentralisation de la culture au Maroc», a-t-il poursuivi. La nature fabuleuse marocaine, son architecture et la chaleur de l'accueil des marocains me fascinent, a-t-il conclu.