La ville de Zagora vit aujourd'hui l'un des plus grands événements artistiques, en tout cas l'un des plus forts de l'année. Quel plaisir, alors, de déguster un plat aux saveurs du désert et aux couleurs cinématographiques nationales et internationales! L'ouverture en beauté du festival transsaharien dans sa dixième édition a eu lieu mercredi soir au centre culturel de Zagora, en présence d'une pléiade de réalisateurs, acteurs d'ici et d'ailleurs, journalistes, mais aussi de personnalités publiques. «Après dix ans d'existence, indique Ahmed Chahid dans son mot d'inauguration de cette 10e édition, le FIFT de Zagora renoue avec un nouveau concept, notamment en organisant pour la première fois la compétition officielle de longs métrages visant l'amélioration des produits artistiques présentés par le festival afin de promouvoir la région de Zagora sur tous les plans, y compris touristique, social et culturel. C'est une occasion, a-t-il ajouté, de s'arrêter sur l'importance de la culture des minorités dans le monde.» A cette occasion, deux hommages en signe de reconnaissance ont été rendus à deux figures du 7e art marocain et égyptien, en l'occurrence la comédienne marocaine Fatima Khaïr qui a exprimé, au cours de cette cérémonie, sa joie être honorée à côté de l'acteur égyptien Abdelaziz Makhyoun, et sa présence à côté de l'écrivain Tahar Benjelloun dans le jury de la compétition officielle, en indiquant que cet hommage est une motivation pour présenter le meilleur pour son public. De même, un autre hommage a été rendu à l'acteur égyptien Abdelaziz Makhyoun qui a mis, à cette occasion, la lumière sur la richesse de la terre marocaine qui a gardé, selon lui, sa particularité culturelle artistique. «Nous vivons sur une seule terre, celle du grand Sahara qui traverse plus d'une dizaine de pays» a-t-il conclu. Il est à noter que le trophée de Fatima Khaïr a été présenté par la grande comédienne marocaine Naima Lmcharki, ainsi que celui de Makhyoun a été présenté par le réalisateur marocain Hassan Benjelloun. Par ailleurs, un hommage symbolique a été rendu à la troupe folklorique Ragba qui a eu dernièrement un grave accident de la route. Une troupe qui a franchi, grâce à sa danse et aux voix originales de ces artistes, les frontières du Maroc. De son côté, Abdelaziz Khoidir, directeur artistique du festival, a indiqué que malgré la modicité des subventions consacrées à l'événement, surtout par le Comité du soutien des festivals, la volonté, l'amour de l'art, le cinéma et la région sont les motifs fondamentaux de la continuation de l'événement. Dans ce cadre, la région du sud-est marocain constitue, d'après lui, une part de notre identité et un pilier important dans le développement économique et artistique dans notre pays. La salle était pleine. Le public, comme à l'accoutumée, a afflué aussi nombreux pour ne pas rater la rencontre du célèbre prix Goncourt, l'écrivain marocain d'expression française, Tahar Benjelloun qui préside le jury de la compétition officielle de cette édition. «Je suis très heureux d'être là. C'est vrai que Zagora est un peu éloigné géographiquement, mais elle demeure toujours proche, au cœur. C'est une occasion également de rencontre et de découvrir certains artistes que je ne connais pas.» Ce sont là les mots de Benjelloun devant un public assoiffé et passionné du 7e art. Un trophée sous forme d'une clef de la ville de Zagora a été présenté par le gouverneur de la province, Abdelghani Samoudi, à cette grande figure de la littérature marocaine d'expression française. La soirée de l'inauguration a été ponctuée par la présentation des membres des jurys, notamment de la compétition officielle composée du président Tahar Benjelloun, Fatima Khaïr, Abdelaziz Makhyoun. Le jury critique et presse est composé de l'animatrice à la chaîne égyptienne Nile Sat, Bassane Hassan, le critique de cinéma Mohamed Chwika, la journaliste Wafae Bennani, le critique de cinéma Ait Omar El Moukhtar et Ali Oudjan, responsables des magazines à France 24 qui préside ce jury. Le jury de la compétition du scénario est composé de la réalisatrice marocaine Sanae El Younoussi, le scénariste et écrivain marocain Mohamed Arious et l'actrice, ancien membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, Naima Lamcharki qui préside ce jury. Une projection nocturne du film «Youm ou Lila», écrit et réalisé par le jeune Naoufel Berraoui, a ouvert le bal de la compétition officielle. Ce film raconte l'histoire de Yezza, jeune femme quittant son village à la recherche de son mari Lhoucien et le médicament de sa petite fille souffrant d'une maladie. En une journée et une nuit, cette femme naïve a été confronté à toute la complexité d'une ville monstre comme Casablanca.