La fièvre aphteuse, enregistrée dans certaines régions du Maroc, continue de faire parler d'elle. L'Espagne vient de réagir aux cas enregistrés, notamment dans la région de Casablanca-Settat. Vendredi dernier, le gouvernement espagnol a publié dans le bulletin officiel des mesures restrictives interdisant l'entrée du bétail marocain sur le sol espagnol. La décision est entrée en vigueur samedi 21 novembre. En effet, selon les mesures parues dans le bulletin officiel, le ministère espagnol de l'Agriculture interdit l'entrée des produits animaux en provenance du Maroc vers le préside occupé de Melilla et limite la sortie des animaux et des produits à base de viande. Ces mesures restrictives ne concernent toutefois pas les produits de la pêche et de l'aquaculture, souligne le site électronique espagnol luzdeMelilla.es. Le bulletin officiel indique également que les compagnies aériennes et maritimes opérant entre Melilla et la péninsule devront également éviter le transport des produits d'origine animale dans leurs cargaisons. L'information qui a été également diffusée par la chaine de télé CablemelTV a été reprise par certains médias marocains. Certains sont allés jusqu'à avancer l'idée selon laquelle il s'agissait d'une interdiction par l'Espagne de l'importation de produits à base de viande et du bétail en provenance du Maroc. Une information démentie par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). L'argument massue est que «le Maroc n'exporte pas d'animaux ni de produits animaux vers l'Espagne, ou les pays de l'Union européenne. Nous n'en avons pas le droit». En effet, le Royaume n'exporterait pas ses produits animaliers vers l'Union européenne pour certaines raisons, entre autres le manque de traçabilité dans le cycle de nutrition du bétail au Maroc. «Cette mesure a été prise par l'Espagne alors que le Maroc n'exporte pas vers les pays de l'UE. Nous travaillons depuis un moment sur l'éventualité d'exporter vers l'Union européenne et cela, depuis un moment», a affirmé l'ONSSA à Al Bayane. «Les choses sont sur la bonne voie», rassure l'ONSSA. A l'ambassade d'Espagne au Maroc, il n'est pas question d'une nouvelle décision. «Cette interdiction qui a été publiée au B.O date de très longtemps, quand on a découvert les premiers cas de fièvre aphteuse», souligne l'ambassade à Al Bayane. Qui plus est, cette décision ne serait pas en vigueur uniquement dans la péninsule. Elle serait appliquée dans l'ensemble des pays de l'Union européenne et surtout, au niveau des frontières. Elle concernerait non seulement le Maroc mais également tous les pays d'Afrique et du Maghreb. «Chaque fois qu'il y'a une épidémie de fièvre aphteuse, ces mesures sont appliquées», explique le service de communication de l'ambassade. Les nouvelles mesures publiées au B.O visent à renforcer les conditions sanitaires et de transport des animaux, notamment les chevaux entre les deux pays. Lesdites mesures permettraient non seulement de protéger l'Espagne mais aussi le Maroc, confie t-on à l'ambassade d'Espagne. Au niveau des fédérations marocaines de la profession, la décision de l'Espagne est logique. «C'est normal que les Espagnols se protègent contre cette maladie», déclare-t-on à l'Association nationale ovine et caprine (ANOC). Si jusque-là l'impact de la décision de l'Espagne ne se fait pas voir, certains acteurs craignent un impact sur l'importation marocaine du bétail européen. «Si nous n'exportons pas vers l'Espagne, nous importons beaucoup d'animaux de l'Europe. Et la plupart de ces animaux traversent l'Espagne pour arriver chez nous», explique la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait). Pour la fédération, «si l'Espagne interdit l'importation ou l'exportation d'animaux et de produits agricoles, cela pourrait avoir des conséquences graves pour le Maroc». «Mais pour le moment ce n'est pas le cas», rassure-t-on à la Fimalait. Ce qui n'exclut pas que la fièvre aphteuse pourrait avoir des conséquences sur les activités des éleveurs. En attendant, le secteur se veut optimiste par rapport à l'éradication des foyers de la maladie au Maroc.