Plus que quelques jours et le salon international des filières viandes rouges et lait ouvrira ses portes à Casablanca. Cette année, le salon MaroCarne et Milk qui se tiendra du 2 au 4 décembre prochain, intervient dans un contexte particulier. Avec la fièvre aphteuse diagnostiquée dans la région Casablanca-Settat, le salon dérogera à l'une de ses traditions phares. MaroCarne et Milk se tiendra sans bétail. Et pour cause, l'une des mesures préventives avancées par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) contre la propagation de la maladie consiste à réduire sinon à éviter le transport des animaux. C'est mardi dernier que la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar) et la Fédération marocaine du lait (Fimalait) ont tenu une conférence d'annonce du salon. L'évènement, cette année, se contentera d'exposer les équipements, les services, les intrants des filières des viandes rouges et lait. Les bovins et ovins seront aux abonnés absents. Il y a une semaine, rapporte le comité d'organisation du salon à Al Bayane, l'ONSSA a envoyé un communiqué aux fédérations interprofessionnelles pour leur interdire l'exposition du bétail lors du salon. Il faut noter toutefois que les éleveurs seront présents à l'office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) le mois prochain. 1500 d'entre eux issus de plusieurs régions du Royaume prendront part à l'évènement. S'ils ne pourront pas exposer le bétail, ils seront en contact avec les différentes professions de la filière, entre autres les vétérinaires, les équipementiers... Au cours de la conférence de mardi dernier, Ahmed Bentouhami, directeur général de l'ONSSA, a fait savoir que la fièvre aphteuse est aujourd'hui «maitrisée», à l'échelle nationale. Il y'a quelques jours, l'organisme chargé du contrôle sanitaire des aliments a lancé une campagne nationale de vaccination du bétail contre la fièvre aphteuse. Qui plus est, cette semaine encore, le ministère de l'intérieur a proscrit l'abattage du bétail dans les souks hebdomadaires. Une décision pas du tout anodine. A en croire les propos de Bouazza Kherati, président de l'Association du droit des consommateurs qui s'est confié à Al Bayane, 99% des abattoirs du Royaume ne seraient pas agréés par l'ONSSA conformément à la loi 28/07. Seul 1 abattoir à Meknès respecterait les normes sanitaires. Même les abattoirs de la ville blanche, les plus grands du Royaume, sont aussi épinglés. La plupart des abattoirs dateraient de la colonisation, souligne Kherati. L'acquisition de l'agrément certifiant le respect des normes sanitaires serait astreinte à un ensemble de critères dont les moyens techniques, humains, les méthodes de travail, le manuel d'autocontrôle basé sur la méthode HACCP (hazard analysis critical control point) qui est un système d'identification, d'évaluation et de maîtrise des dangers significatifs au regard de la sécurité alimentaire. C'est au ministère de l'Intérieur de prendre les mesures qui s'imposent, car les abattoirs sont construits, gérés et contrôlés par le biais des collectivités et communes, confie notre interlocuteur. Aujourd'hui, la fermeture des abattoirs des souks hebdomadaires est bien accueillie par la profession, notamment l'association nationale ovine et caprine (ANOC) n'est pas sans conséquences. Qu'en sera-t-il de l'approvisionnement futur du marché en viandes rouges ? Et les dommages collatéraux sur les petits fellahs ? Qui se chargera de les indemniser ? A rappeler que le salon MaroCarne et Milk sera marqué par la présence d'une délégation d'exposants de l'Europe et d'Afrique subsaharienne. Ce sont plus de 3000 visiteurs professionnels qui y sont également attendus.