Le Pr. El Housseine Louardi, membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et ministre de la Santé, a réaffirmé samedi dernier, devant les membres du Comité central du parti réunis à Aïn Atik dans le cadre de leur 4e session, que l'objectif derrière l'instauration du Service sanitaire national n'est autre que le droit des Marocains, résidant dans les zones rurales éloignées ou difficiles d'accès, de jouir de tous les services de base en matière de soins et de santé. Et c'est en cela que réside sa préoccupation principale en tant que premier responsable du secteur de la Santé. Après avoir reçu un soutien appuyé et unanime de la part des militantes et militants du PPS, Louardi a expliqué qu'actuellement, le ratio professionnel de santé par habitant est de 1.5 professionnel pour 1000 habitants. Et ce, au moment où l'Organisation mondiale de la santé fixe ce ratio à 2.5 pour 1000. Il a également affirmé que 45% des médecins sont concentrés dans le seul axe Rabat-Casablanca, alors que tout le monde rural dans son ensemble ne recèle que 27% du corps médical. Le déficit abyssal en ressources humaines dans le secteur de la Santé, couplé à la mauvaise et inégale répartition territoriale du personnel soignant, impose de trouver rapidement des solutions idoines, réalistes et logiques, s'est justifié Louardi. Il a ajouté que même si au cours des quatre dernières années, les postes budgétaires attribués à son département ont sensiblement augmenté, il n'en demeure pas moins qu'ils restent très en deçà des énormes besoins en la matière et qui sont le résultat d'un cumul de plusieurs années précédentes. Or, les moyens de l'Etat étant également limités, il va falloir penser à trouver des solutions consensuelles. C'est dans ce cadre, a dit Louardi, que son département a proposé une initiative qui se résume en trois mesures, dont celle du Service sanitaire national. Dans le même ordre d'idées, le ministre de la Santé a fait état des mesures qui seront prises incessamment, et dont l'objectif est de recruter des centaines d'infirmières et infirmiers, en plus de centaines de médecins. Des infrastructures médicales, surtout les dispensaires dans le milieu rural, dont la majeure partie est fermée, seront créées ou réfectionnées. Et c'est dans ce cadre que sera exercé le service sanitaire national. Pour concrétiser ce programme, le ministre a affirmé que des annonces de concours de recrutement ont été effectivement déjà lancées et que cela a été avalisé par le Chef du gouvernement et prévu par le projet de loi de finances de 2016, avec une enveloppe qui est estimée à quelque 1 milliard de dirhams. En ce qui concerne le Service sanitaire national, Louardi a expliqué qu'il s'agit d'un projet que le ministère a publié sur son site, en vue d'ouvrir un large débat et de recueillir les avis des professionnels concernés. Ce projet est ouvert à des amendements, améliorations et autres modifications voire des suppressions. Il suffit juste de proposer une alternative logique et réaliste, pour en faire un projet consensuel. Il a renouvelé à cette occasion son engagement à ce que le gouvernement ne déposera pas ce projet au Parlement tant qu'il n'a pas reçu l'aval de tous les concernés. Pour apporter plus de précisions sur l'actuel projet de Service sanitaire national (SSN), Louardi a fermement démenti les rumeurs et autres informations infondées selon lesquelles les médecins exerçant dans le cadre du SSN auront un salaire de 2000 DH. Remettant les pendules à l'heure, il a précisé que les médecins généralistes et spécialistes qui exerceront dans ce cadre auront, au centime près, les mêmes émoluments que leurs homologues de même échelle et niveau. Mieux, ils bénéficieront de la couverture médicale, du droit de participer à des concours à tout moment. Il a appelé à éviter les informations colportées actuellement sur le SSN, qui sont non seulement infondées mais derrière lesquelles sont tapis des intérêts politiciens. Le SSN est, a-t-il martelé, un projet national qui profitera à de larges couches populaires nationales en milieu rural et zones éloignées du centre. Ce système de SSN n'est pas une nouveauté en soi, car des dizaines de pays de par le monde l'ont déjà adopté, et leur a permis de réaliser des résultats probants. C'est ce qui a amené le ministère de la Santé d'une part, et celui de l'Enseignement supérieur d'autre part, mais aussi le gouvernement à ouvrir un dialogue et des concertations avec les représentants d'étudiants, des professeurs en médecine et tous les concernés afin de réussir ce projet essentiel dans le chantier des réformes de la santé.