Le projet de service sanitaire permettra de fournir 8400 professionnels de santé aux hôpitaux annuellement, et mobilisera les médecins vers les régions rurales afin d'y exercer pendant deux ans, a indiqué le ministre de la santé, M. El Houssaine Louardi. S'adressant à tous les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers lauréats des facultés et établissements étatiques), ce projet permettra d'ouvrir tous les dispensaires et centres de santé qui accusent un manque en médecins, a précisé M. Elouardi lors d'un entretien publié lundi par le journal «Al Massae». Toujours objet de débat, ce projet permettra de réussir le Régime d'assistance médicale «RAMED», la majorité de citoyens ayant recours aux centres hospitaliers universitaires faute d'autres alternatives, relève M. Louardi. Le ministère veut assimiler ce projet à un stage de terrain avec paiement de salaires au profit des médecins généralistes et spécialistes, a indiqué M. Louardi, ajoutant que les deux années de service seront comptabilisées au niveau du développement de carrière et de la retraite. Par ailleurs, le médecin et le professionnel de santé auront le droit de passer tout concours annoncé, tant au niveau du secteur privé que public, a-t-il fait savoir. Le ministre de la santé a souligné le manque flagrant de ressources humaines aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif, précisant que le Maroc dispose d'une moyenne de 1,51 professionnels de santé pour chaque 1000 citoyens, bien au deçà de la moyenne recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 2,5/1000, soit un déficit estimé à 7000 médecins et à environs 9000 infirmiers. Sur le volet qualitatif, M. Louardi relève une mauvaise répartition des ressources humaines entre les milieux rural et urbain, les chiffres indiquant que 45% des médecins sont concentrés dans l'axe Rabat-Casablanca, tandis que 24% seulement opèrent dans le monde rural. Il en ressort, a-t-il dit, que plusieurs centres de santé et dispensaires ferment leurs portes à cause du déficit en ressources humaines. La stratégie élaborée par le ministère de la santé repose sur le projet de service sanitaire, mais également sur deux autres axes. Le premier axe porte sur l'augmentation du nombre des postes budgétaires jusqu'à un minimum de 2300 postes par an. L'année 2013 a connu l'allocation de quelque 3900 postes budgétaires, y compris ceux attribués aux centres hospitaliers, précise le ministre, tout en admettant que ce chiffre demeure insuffisant. Le deuxième axe de cette stratégie repose sur l'amélioration des conditions de travail. Le succès du «RAMED» et de l'affectation des professionnels de santé dans les régions rurales et éloignées est tributaire de la présence de matériel et équipements de santé nécessaires. Le ministre de la santé a assuré, dans ce sens, qu'une enveloppe d'un milliard de dirhams sera allouée à la distribution des équipements de santé sur l'ensemble des régions du royaume. Néanmoins, M. El Houssaine Louardi a rappelé qu'en matière d'équipements de santé, l'hôpital Hassan II à Fès a occupé la cinquième place au niveau du monde arabe et en Afrique du nord, soulignant que ce classement honorable témoigne de la présence de cumuls positifs dans le domaine de la santé. S'agissant du gel de l'arrêté permettant aux infirmiers issus des établissements privés de passer les épreuves des concours publics, le ministre de la santé a assuré que cette décision fait suite à l'annonce de l'un des concours au profit des lauréats des secteurs privés et publics. L'étude des dossiers suivant cette annonce a démontré qu'un nombre de candidats relevant du secteur privé ne dispose pas de diplôme de baccalauréat et que plusieurs d'entre eux détiennent des diplômes délivrés par des établissements scolaires non accrédités. Par conséquent, a dit le ministre, un gel momentané de l'arrêté a été décidé en vue d'examiner cette question dans l'objectif d'assurer l'égalité des chances entre les différents candidats.