Le service sanitaire obligatoire qui, rappelons-le, est destiné à faire face au manque de ressources humaines et à la répartition inéquitable de ses ressources sur le territoire fournira 8.400 professionnels de santé annuellement. Actuellement, 45% des professionnels sont concentrés au niveau de l'axe Rabat-Casablanca alors que seulement 24% sont présents en milieu rural. Le ministre de la santé veut mettre fin à cette situation en affectant directement les jeunes médecins dans des zones reculées. Ils y exerceront pendant une durée de deux ans. Notons que les deux années de service seront comptabilisées au niveau du développement de carrière et de la retraite. Autrement dit, ces deux années seront comptabilisées dans l'ancienneté requise dans le contrat de 8 ans les liant à l'Etat. Il faut aussi relever que le médecin et le professionnel de santé auront le droit de passer tout concours annoncé, tant au niveau du secteur public que privé. À travers le projet de service sanitaire, Louardi compte ouvrir tous les dispensaires et centres de santé qui accusent un manque de médecins. Au Maroc, le manque de médecins se fait durement ressentir. Selon le ministre de la santé, le Maroc dispose d'une moyenne de 1,51 professionnel de santé pour 1.000 habitants. Des chiffres qui sont bien en dessous de la moyenne recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 2,5 pour 1.000, soit un déficit estimé à 7.000 médecins et à environ 9.000 infirmiers. A ceci s'ajoute la répartition très inégale du personnel soignant dans le Royaume. Les médecins sont concentrés à Rabat et Casablanca. C'est dans ces deux villes que l'on retrouve le taux d'encadrement médical le plus élevé avec 20,3 médecins pour 10.000 habitants à Rabat et 16,1 médecins pour 10.000 habitants à Casablanca. Pour pallier le déficit, un programme de formation de 3.300 nouveaux médecins avait été lancé il y a déjà plusieurs années. Cette stratégie gouvernementale avait pour objectif précis d'améliorer l'indice de la densité médicale pour atteindre 10 médecins pour 10.000 habitants en 2020. Un objectif qui n'a malheureusement jamais été atteint. La nouvelle stratégie de Louardi repose non seulement sur le projet de service sanitaire, mais aussi sur l'augmentation des postes budgétaires et l'amélioration des conditions de travail. Il sera ainsi procédé à une augmentation du nombre des postes budgétaires jusqu'à un minimum de 2.300 postes par an. Dans le but d'améliorer les conditions de travail des professionnels de santé, une enveloppe d'un milliard de dirhams sera allouée à la distribution des équipements de santé sur l'ensemble des régions du Royaume.