En une seule journée, le Maroc a perdu deux figures emblématiques du football en particulier et du sport en général. Il s'agit de l'ancien président du FUS de Rabat Abdelaziz Slimani qui est décédé dans la nuit de lundi à mardi et de Samira Zaouli, ancienne présidente du TAS de Casablanca, qui a également rendu l'âme, mardi. Ces deux grandes personnalités ont marqué leur temps. Slimani a eu l'honneur de diriger une équipe fussiste de football qui a donné plusieurs grands joueurs internationaux tels Khalid Labied qui a porté le maillot national à maintes reprises en fréquentant trois générations des Lions de l'Atlas, des ténors à l'image de Faras, Acila, Hazaz, Zahraoui, Dolmy... jusqu'à ceux du Mondial mexicain de 1986 avec Dolmy qui a enchainé en compagnie de Bouderbala, Timoumi, Haddaoui, Zaki... De son côté, Samira Zaouli a emboîté le pas à Abdelaziz Slimani pour une expérience unique en son genre. Elle avait pour objectif de réussir le grand défi d'être présidente de son club préféré, le TAS de Casablanca, cher au grand quartier de Hay Mohammadi. Samira pensait allait sur les traces de son père, Larbi Zaouli, père spirituel du Tihad Bidaoui qui animait le championnat national de football dans son âge d'or lors des années 1960, 1970, 1980 et 1990 et en tenant la dragée haute à de grands clubs du Maroc comme le Raja, le Wydad, le MAS, les FAR, le KAC... Mais Samira Zaouli ou la fille de son père comme ont préféré la surnommer plusieurs de ses proches au sein de ses familles, la petite et la grande, allait faire face à des grands obstacles dressés devant le TAS qui manquait surtout des moyens financiers et qui souffrait des conflits entre certains dirigeants du club qui pataugeait en division inférieure. Samira Zaouli qui justifiait bien son surnom de Ben Larbi, appellation attribuée généralement au sexe masculin, a fait ce qu'elle devait faire. Elle a réussi l'essentiel en prenant surtout l'exclusivité d'être la première femme présidente d'un club de football masculin, non seulement au Maroc mais aussi en Afrique et dans le monde arabe. Et ce n'est pas un hasard pour Samira qui a grandi dans un milieu sportif et qui a découvert le monde du football dès son plus jeune âge. Elle a toujours accompagné son père Larbi, dans ses réunions et ses discussions avec les techniciens de foot mais aussi lors des déplacements des joueurs de l'équipe du TAS. C'est ce qui a vraiment influencé la vie de Samira et de sa famille composée de la mère militante, Fatima, qui a enfanté 4 filles Saadia, Amina, Touria et Samira la cadette et 3 enfants, Mohamed, Abdelkrim et Abdelhadi. Seule Samira a attrapé ce virus du foot, aussi bien chez les messieurs que chez les femmes. Membre de la Commission femme et sport au sein du Comité national olympique marocain (CNOM), Samira Zaouli était grande militante de la cause féminine. Elle a également sacrifié sa vie au service du sport chez l'autre sexe féminin. Elle a organisé plusieurs tournois, notamment à l'occasion des fêtes nationales du Trône et de la Marche Verte. C'était vraiment un exploit pour le foot féminin à cette époque où il n'y avait pas de championnat national réservé pour les filles et les dames. Samira l'a fait en commençant l'expérience dans son club pour venir s'éclater à la Ligue Chaouia puis à l'échelon national... En plus du foot, les soucis de Samira s'étendent aussi à l'éducation et au côté social. Fonctionnaire dans une administration de l'enseignement, Samira faisait partie d'une association des parents des élèves au sein de son établissement. Dans l'ensemble, Samira a sacrifié toute sa vie au TAS, au foot, au sport, au social...tout en s'occupant de son travail et de son foyer, ses enfants, ses filles et son époux. Cela, Samir l'a appris grâce à son père Larbi Zaouli.Tel père, telle fille.