Portrait. C'est l'une des rares femmes à avoir investi, il y a longtemps, le monde du sport. Sa vie, marquée par l'aura de son père, y est pour beaucoup. Son champ d'actions s'étend aussi à l'éducation et au social. Ben Larbi. Derrière ce nom se cache toute une histoire du sport national, mais aussi l'héritage de l‘une des figures emblématiques du football marocain. Ben Larbi, nom attribué généralement au sexe masculin, est, en fait, le surnom de la fille de son père: Samira Zaouli, fille du feu Larbi Zaouli. Et ce n'est pas un hasard, si on lui a donné un tel surnom. Samira, 40 ans, a grandi dans le milieu sportif. « J'étais tout le temps avec mon père, dans ses déplacements, dans ses réunions, dans ses discussions… Cela a beaucoup influencé ma vie et celle de ma famille. J'ai appris beaucoup de choses de lui », se rappelle Samira Zaouli. Cette dernière a découvert le monde du football dès son plus jeune âge. Au début, c'était par amour à son père, pour l'embrasser, ensuite, pendant de longues années. A Hay Mohammadi, on voit en elle Larbi Zaouli lui-même. Comme si ce dernier est encore en vie. Elle est, actuellement, à la tête de l'équipe féminine du TAS, section football. Grande militante de la cause féminine, elle s'est donnée à fond pour développer le sport chez ses semblables. Sous cette casquette, elle a organisé plusieurs tournois, notamment à l'occasion de la fête du trône et la fête de la marche verte. Plus encore, lors des deux rencontres Maroc-Namibie et Maroc-Egypte qui se sont déroulées à Rabat, elle s'est convertie en supporter en compagnie de son équipe féminine. Toujours sur le plan administratif, Samira Zaouli est membre du comité provisoire de l'équipe du football du TAS. « Avec le soutien du gouverneur de la Wilaya de Aïn Sbâa Hay Mohammadi, nous essayons, avec les moyens de bord que l'on a, de faire renaître le club de ses cendres. Le TAS, avec son passé glorieux, ne mérite pas ce déclin », tient à souligner Samira, issue d'une famille de 7 enfants, dont 4 filles. Fonctionnaire dans l'administration de l'enseignement, elle est aussi une femme du social. « Je fais partie des membres de l'association des parents et élèves de l'école de Salahddine Ayoubi », fait remarquer cette dernière. Tout ce travail, Samira, cadette de sa famille, le fait par ses propres convictions et avec beaucoup de sacrifices. « S'engager dans des actions sportives et sociales, s'occuper du foyer et travailler, croyez-moi, ce n'est pas chose évidente. Mais grâce au soutien de mon mari et de ma famille, j'arrive à concilier tout ça. Sauf pour le sport, je n'en peux plus. Il y a beaucoup de problèmes. Et ça perturbe un peu ma vie professionnelle. J'aimerais bien avoir un poste au ministère de la Jeunesse et des Sports », confie la fille de Zaouli. Une partie de sa philosophie de la vie, elle l'a acquise durant les années qu'elle avait passées en compagnie du défunt. «C'était un père et un frère. Il faisait tout, tout seul. C'était l'un des premiers, sinon le premier, à accorder un intérêt particulier aux ressources stables du club. Il était, aussi, un grand défenseur des droits des handicapés, avant même que le sujet ne soit d'actualité », tient à préciser Samira. Tel père, telle fille.