Le projet de loi de finances 2015 "n'est pas austère" et "la touche politique y est présente", a affirmé lundi le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid.Ce projet de budget "n'est pas austère", vu une hausse volontariste de 9 pc des crédits ouverts au titre des dépenses d'investissement du budget général et de 25 pc des postes budgétaires avec la proposition de la création de 22.510 postes, a indiqué M. Boussaid qui présentait la réponse du gouvernement sur le PLF 2015 à la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. "Dire que la touche politique est absente dans ce projet n'est pas juste", a-t-il dit, précisant que ledit projet n'a pas été élaboré selon une approche purement comptable, mais plutôt conformément à ce qui a été fixé dans le programme gouvernemental et sur la base de plusieurs référentiels dont les discours de SM le Roi Mohammed VI. Il a exprimé, dans ce cadre, la détermination du gouvernement à faire de l'emploi l'une des priorités essentielles dudit projet à travers d'importantes mesures, notamment la prise en charge par l'Etat, pour une durée de 24 mois et dans la limite de cinq salariés, de la cotisation due par l'employeur au profit de la Caisse nationale de sécurité sociale et de la taxe de formation professionnelle, à condition que l'entreprise ou l'association soit créée durant la période du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019 et que le recrutement du demandeur d'emploi ait lieu durant les vingt-quatre mois à compter de la date de création de l'entreprise ou de l'association. Le PLF 2015, qui propose la réduction de la durée d'exonération accordée aux stagiaires de 36 à 24 mois, exige de l'employeur de s'engager à procéder au recrutement définitif d'au moins 60 pc desdits stagiaires, et ce pour donner une nouvelle dynamique au programme d'insertion des diplômés et corriger certains dysfonctionnements, selon le ministre. Ce projet a aussi pour but d'arrêter, à partir de cette année, l'hémorragie de la dette, qui devrait se stabiliser à moins de 64 pc du PIB, a-t-il précisé, réitérant la détermination du gouvernement à rétablir les équilibres macro-économiques, piliers de la relance économique. Le taux actuel de l'endettement ne constitue aucun danger pour l'économie nationale, a affirmé, pour sa part, le ministre chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi. Le recours à la dette n'est pas négatif en lui-même, mais la problématique réside dans l'utilisation des fonds qui ne peut être saine que si elle est mobilisée pour encourager les investissements, a souligné M. El Azami, faisant savoir que l'emprunt sera destiné exclusivement à l'investissement, à partir de l'année prochaine.