Le projet de loi de Finances a été présenté, mercredi 24 octobre, aux membres des deux Chambres du Parlement. Malgré une conjoncture économique difficile, le gouvernement compte atteindre un taux de croissance du PIB de 4,5 %. Le projet de la Loi de Finances 2013 a été présenté, mercredi dernier, aux membres des deux Chambres du Parlement. C'est au cours d'une séance plénière marquée par une absence massive des députés et un retard d'une vingtaine de minutes que le projet de loi de Finances (PLF) a été présenté, mercredi 24 octobre. Le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, y a tenu d'abord à mettre en relief le contexte difficile qu'impose la crise économique mondiale. « Nous prévoyons que le recul de l'économie mondiale se poursuivra, surtout en Europe, notre principal partenaire, en raison de la crise de la dette et des finances publiques, mais aussi de l'augmentation des prix du pétrole et des matières premières auxquels s'ajoutent les changements politiques que connaît la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord », explique-t-il dans son allocution. Le remède des orientations stratégiques « La dynamique de croissance dans notre pays suit une trajectoire positive (...) grâce aux choix stratégiques visant à soutenir le pouvoir d'achat et à renforcer l'investissement », indique Nizar Baraka, soulignant que le PLF s'articule autour d'une « vision de développement solidaire ». Et dans le cadre des mesures prévues par celle-ci, le Maroc compte réaliser une croissance de 4,5% sur la base d'une récolte agricole moyenne, réduire le déficit budgétaire à 4,8% du PIB et maintenir les avoirs extérieurs à quatre mois d'importations au minimum. Pour y arriver, le PLF prévoit d'encourager encore plus l'investissement producteur d'emplois qu'il soit public ou privé et de promouvoir en particulier les PME qui profiteront d'une baisse d'impôts de 30 % à 20 %. Ce qui coûtera au budget de l'Etat un milliard de dirhams. « Le PLF renforce ainsi le modèle de développement économique et social bâti sur deux piliers essentiels dont le premier est de mettre en place une économie très forte basée sur des actions destinées à l'entreprise, notamment aux PME, que ce soit en terme fiscal, de programmes d'accompagnement et de pouvoir d'achat de ces entreprises », déclare au « Soir échos » le ministre chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi précisant qu'en consacrant 180 milliards de dirhams à l'investissement public, le gouvernement prouve sa volonté de booster la production nationale. Des mesures pour l'emploi Quant aux emplois, le PLF en propose 24 340 postes budgétaires conformément aux besoins les plus urgents pour la gestion administrative. Plus de la moitié (10.800) concerne l'éducation et la santé alors que le reste va aux secteurs de sécurité. Et face à la problématique du chômage de longue durée, le PLF se dirige vers le tissu associatif auquel il promet l'exonération d'impôt pour l'indemnisation mensuelle des stagiaires jusqu'au 31 décembre 2016. Le PLF compte également, dans le cadre de l'Initiative du développement humain, atteindre les objectifs fixés par celle-ci en ce qui concerne la formation et l'intégration des jeunes déscolarisés. 102 projets de formation professionnelle bénéficieront à 60 0 00 jeunes des zones rurales en particulier. Booster l'emploi, c'est aussi dynamiser l'économie par la voie d'un partenariat public-privé. Le gouvernement qui compte lancer « une nouvelle génération d'investissements encourageant ce partenariat », espère plus d'efficacité et un meilleur rendement social et économique en proposant aux deux secteurs d'apporter leur eau au moulin des chantiers publics. Mieux servir la classe moyenne A l'économique s'ajoute le bien-être du citoyen. C'est, aux yeux du ministre chargé du Budget, « le second pilier du développement économique et social qui se consacre au citoyen surtout le plus démuni. Le PLF prévoit des programmes concernant le monde rural, les zones montagneuses et les plus défavorisées avec une action publique concertée et cohérente et intégrée, en plus du développement des programmes sociaux comme le Ramed, Tayssir contre la déperdition scolaire, et le renforcement du fonds de soutien », indique-t-il au « Soir échos ». L'une des priorités du PLF concerne le logement auquel il consacre une enveloppe budgétaire de 4 MMDH. Un nouveau produit immobilier de logements entre 100 et 150 mètres carrés sera destiné à la classe moyenne ayant un revenu inférieur à 15 000 DH. Profitant d'une exonération fiscale (frais d'enregistrement et de notariat pour une résidence principale), ce type de logement ne devra pas dépasser 5 000 DH le m2. Le PLF face à la Caisse de compensation Le PLF 2013 prévoit une charge prévisionnelle de compensation qui fluctuerait entre 45,9 et 49,3 MMDH. Tout dépendra du cours du pétrole brut : 105 et 110 dollars le baril. A 105 dollars le baril, le prix du gaz butane est fixé à 840 dollars la tonne, tandis que celui du sucre brut et du blé tendre seront entre 500 et 300 dollars la tonne, d'après la note de présentation du PLF2013. Si le prix du pétrole est plus important (deuxième scénario), la logique de la cause à effet s'impose par une augmentation du gaz butane à 880 dollars, alors que les prix des deux autres produits demeureront inchangés. La charge prévisionnelle de Caisse pourrait atteindre plus de 200 MMDH pour la période allant de 2013 à 2016, contre près de 123 MMDH enregistrés au titre de la période 2009-2011 si aucune mesure n'est prise. * Tweet * *