Nouvel An amazigh 2964 Nouvel an 2964. Il sera célébré ce lundi 13 janvier 2014. Cet évènement intervient treize jours après le calendrier grégorien. Et à la veille de cette date, appelée «Id n usggwas», «Idh Yennayer», des festivités se déroulent depuis des millénaires dans toute l'Afrique du nord. Mais bien avant ce calendrier, «Yennayer» intervient entre deux cycles solaires, les solstices et les équinoxes. Il marque ainsi une certaine séparation entre la période des grands froids et celle de radoucissement. Et depuis la plus haute antiquité jusqu'à présent, ce calendrier constitue toujours une référence dans le monde de l'Agriculture. Toutefois, malgré cet aspect historique fortement significatif et sa forte connotation identitaire, force est de constater que cette date n'est pas «commémorée» officiellement au Maroc. En d'autres termes, elle n'est pas reconnue officiellement comme date véhiculant une histoire, marquant un évènement, alors qu'elle remonte à la préhistoire et véhicule l'idée du Maroc pluriel et diversifié. L'implication logique de l'article cinq de la Constitution est la reconnaissance de Yennayer comme jour de fête nationale, souligne Ahmed Boukouss, recteur de l'IRCAM (voir entretien en p5). En effet, depuis juillet 2011, avec la validation de la nouvelle constitution, la question qui se posait depuis des décennies quand à l'officialisation de la langue amazighe, devait trouver la bonne réponse... dans la mise en œuvre des dispositions de la loi fondamentale. Celle-ci dispose que «l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception». Cette formule du premier alinéa de l'article 5 de la Constitution de juillet 2011 met ainsi définitivement un terme aux vieilles conceptions qui résumaient et réduisaient l'identité du Maroc à l'arabité et à l'Islam. Aujourd'hui, la question est d'une actualité brûlante. Il va falloir élaborer, examiner, débattre et adopter les projets de loi organique relative à l'amazigh, ses fondements, ses orientations et les domaines de son application, ainsi que la loi organique du Conseil national des langues et de la culture marocaine. Et c'est en fonction de ces lois, comme nous l'avons déjà souligné dans les colonnes de ce journal, que dépendrait la marche du train de l'amazighité sur ses rails. Il s'agit dans ce registre de la situation future de l'amazigh dans les politiques publiques, l'enseignement, les médias, le champ culturel et les services publics en général.