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La figure de la constance dans le combat de soixante-dix ans
ALI YATA
Publié dans Albayane le 23 - 12 - 2013


ALI YATA
(Suite et fin)
Ali Yata, le leader communiste, après son retour d'exil, passé depuis quelques années en France, reprenait à Casablanca notamment, où porte-flambeau et symbole, il s'est réinstallé en 1957, avec une activité débordante.
Sur deux fronts, il s'attelait à la tâche méthodique d'organiser son Parti en force combattante qu'il voulait d'avant-garde résolue. Le P.C.M. ne pouvait, sous son impulsion et celle de ses camarades, se résoudre à accepter un quelconque statut d'une mise sous tutelle parce que seulement toléré en quelque sorte, mais, constamment et étroitement, en butte à une surveillance de tous les instants – en danger perpétuel et potentiel de mort.
Cela jusqu'en 1960, lorsque sous un gouvernement considéré comme se réclamant de la gauche, fut prononcé par une juridiction d'appel sa dissolution et désormais donc en proie à une répression «légale», faisant de Ali Yata et de ses camarades dirigeants, cadres ou militants de base des citoyens de seconde zone, ne jouissant pas de la plénitude de leurs droits politiques.
Ce P.C.M., dont une délégation, avant l'indépendance avait été reçue très officiellement par le sultan, le chef Commandeur des Croyants Mohammed ben Youssef. Cette audience mémorable avait semblé alors, après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, devoir intégrer définitivement le «Parti Communiste Marocain» dans le concert normal du paysage politique du pays, alors encore sous sujétion protectrice française avec une sous-location concédée arbitrairement à l'Espagne.
Ce coup très sévère et inique avait été porté très injustement à une organisation qui avait été ainsi formellement mise hors la loi, en compagnie, il faut le souligner du Parti Nationaliste Istiqlal, en 1952. La Résidence française occupante avait décerné ainsi aux Communistes marocains, à son corps défendant, un brevet manifeste et évident de patriotisme actif et dynamique. C'était une manière de signe d'un l'hommage du vice colonialiste à la vertu nationaliste.
Pourtant moins de dix ans après la tentative française de tuer ce qui apparaissait comme étant l'expression de l'aile progressiste hardie dans l'aire nationale, que le nouveau pouvoir du Royaume indépendant crut le moment venu d'étrangler le noyau du communisme marocain.
Les arguments de l'accusation publique étaient un chapelet qui ne convainquait raisonnablement pas grand monde. En tout cas personne d'honnête et de foncièrement intègre. En pleine période de guerre froide planétaire, l'anti-communisme sévissait offensif et prégnant, le Maroc n'échappant pas pour sa part à l'influence néfaste de ce mouvement réactionnaire vigoureux.
Seul point positif durant cette période est la confirmation de la nationalité marocaine de Ali Yata par un dahir royal promulgué par le Souverain Mohammed V, dont ont pu bénéficier également le ministre de la Cour Maâmerie et le résistant Abdelkrim Khatib. Cela mit un terme à une méchante et persistante rumeur malveillante lancée par les autorités colonialistes françaises tendant à dénier à ce patriote radical, né à Tanger, sa marocanité parce qu'ils le considéraient comme sujet algérien arguant que son père, de par sa naissance en Algérie, était « sujet français » aux yeux de la France qui considérait alors ce pays frère et voisin comme une partie dite indissoluble de son Empire.
Le mot d'ordre désormais qui marqua surtout les années soixante était de faire effort, considérablement et intensément, pour faire recouvrer au Parti fondé autour de Ali Yata dans les toutes les premières années quarante la pleine légalité pour qu'à visages découverts, ses adhérents, militants et sympathisants puissent, sur la base de la légitimité historique, reprendre une vie politique normale à l'instar des autres éléments qui composaient l'arc idéologique et politique national.
Avec les Abdeslam Bourquia, Abdallah Layachi, Hadi Messouak, Aziz Belal, Simon Lévy, Chouaïb Riffi et bien d'autres militants responsables de haut vol, le combat avançait avec toujours à leur tête le pugnace, constant et infatigable Ali Yata. Se creusait le sillon qui, quelques décennies plus tard, après des nombreuses péripéties, émergeait à la lumière l'exclusion subie par cette organisation nouvelle et vigoureuse et vive qu'était le «Parti de la Libération et du Socialisme» le P.L.S., qui s'éployait son l'activité tous azimuts dans le cadre d'une construction rénovée, acceptée sur la base d'une monarchie constitutionnelle apaisée et ouverte qui faisait peur.
C'est l'esprit de Ali Yata, le combattant inébranlable, tenace et impavide qui gagnait la partie en remportant malgré tout apparemment la bataille décisive de la clarté et de la rigueur dans la fidélité aux principes fondamentaux constitutifs.
L'histoire du Parti de Ali Yata n'a pas été un long fleuve tranquille, loin s'en faut, sans toutefois qu'il soit vrai d'affirmer qu'il ait connu des tourments incommensurables ou même profondément éprouvants. Certes, il y a eu des moments difficultueux dans le parcours tout le long de ses annales. Au bout du compte, aujourd'hui, alors que pointe le début de l'année 2014, le bilan (provisoire) est globalement plutôt positif. Et on peut constater, en toute objectivité, que les troupes du P.P.S. ainsi que ses instances dirigeantes approuvent, avec une joie non dissimulée, l'idée et le projet de reprendre le fil communiste qui semblait rompu après le début de la décennie cinquante, le Parti reprenant et assumant publiquement depuis lors son itinéraire pluri-décennal originel qui partait de la source communiste pour aboutir à l'étape exaltante actuelle.
Ce nous paraît ici être l'illustration du triomphe des idées pérennes semées par Ali Yata, l'éducateur pédagogue qui, par une inlassable action a pu post-mortem faire réaliser, si j'ose dire, la construction du P.P.S., fleuron aujourd'hui dans le paysage politique national moderne. Car c'est l'œuvre du maître qui peut être appréciée avec quelque fierté et beaucoup de reconnaissance à l'endroit de celui à qui a été rendu l'hommage mérité organisé récemment dans cette métropole même de Casablanca qui a bruissé, longtemps et longtemps, des échos de l'activité foisonnante et passionnée de ce lutteur infatigable et persévérant.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que Ali Yata fut, de toujours et depuis le début de sa vie politique, le vigilant tireur d'alarme pour la nécessité de faire échec aux complots impérialistes et autres et pour la résistance décisive face aux tentatives de pérenniser le dépècement du territoire national au Nord, au Sud et à l'Est du Royaume. Sans esprit chauvin ou attirance passéiste d'aigreur nostalgique, il s'était toujours agi pour lui de faire réparer les injures d'un passé outrageusement léonin faites à sa patrie jusqu'à l'iniquité qui a consiste à voir l'Espagne franquiste occuper, jusqu'à la Marche Verte en 1974, le Sahara Occidental marocain. Dans tous les types d'action, qu'elles soient politique, diplomatique ou de recherche historique. Ces entreprises diverses et multiples sous la houlette du meneur patriotique sont trop connues pour qu'il soit nécessaire de revenir dessus.
Le point d'orgue fut pour nous cette image du vaillant marcheur à travers cette étendue du désert saharien forçant en compagnie de l'avant-garde des 350.000 volontaires forçant les tracés de la frontière factice que voulaient imposer à l'infini les colonialistes de Madrid, aidés plus qu'implicitement par de faux frères renieurs de promesses exprimées.
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Ali Yata a mérité amplement de sa patrie par ses idéaux de justice sociale et politique, grâce à son aura et à son charisme – à son prestige personnel aussi. Il a été un phare qui a toujours indiqué la voie juste et droite, grâce à un pragmatisme souple de bon aloi qui restait avec constance dans le respect fidèle au champ de la doctrine originelle fondatrice qu'est le matérialisme dialectique historique démocratique.
Cet homme, qui a laissé un souvenir si puissant, qui a eu maints adversaires sûrement, mais qui n'a jamais eu d'ennemis irréductibles dans une hostilité venimeuse dans l'exécration, parce qu'il n'a pas connu lui ce qu'on appelle la haine. Tour à tour affable ou véhément, Ali Yata restera dans les mémoires – dans les mémoires de tous – comme un homme de grande envergure et d'une trempe remarquable qui mérite assurément qu'une fondation nationale à son nom, ambitieuse dans ses objectifs lui soit consacrée à lui et à l'immensité féconde de son œuvre.
La direction du «Parti du Progrès et du Socialisme» s'honorerait grandement de prendre rapidement une telle initiative qui marquerait la fidélité et l'attachement à l'homme-patrimoine qu'est Ali Yata.
Ce n'est pas là, bien sûr, notre revendication exigeante, mais un vœu dont nous espérons chaudement, ardemment la mise en chantier rapide.


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