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Si Ali, une véritable école de pensée et de pratique politique Nabil Benabellah, secrétaire général du PPS
«Ali Yati, le politique stratège et le visionnaire»
Nabil Benabellah, secrétaire général du PPS «Ali Yati, le politique stratège et le visionnaire» Feu Ali Yata est une personnalité dont le parcours se confond avec celui du Parti communiste marocain (PCM), du Parti de la libération et du socialisme (PLS) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS). De par ses qualités reconnues d'homme politique, de visionnaire et de stratège, il aura marqué de son empreinte non seulement l'histoire du socialisme au Maroc, mais aussi celle de la gauche. J'ai eu le privilège d'avoir connu Si Ali au milieu des années soixante-dix, alors que j'entendais énormément parler de lui à l'époque. Il se dégageait de cet homme hors pair un charisme extraordinaire, une modestie exemplaire et une rigueur implacable au niveau de l'analyse et des positions exprimées. C'était un homme sans confusion sur les principes et qui avait l'art de dégager pour son pays des compromis positifs. J'avais vraiment l'honneur de faire partie d'une génération de militants du parti qu'il a profondément marquée par sa plume extraordinaire. Il nous éclairait à travers aussi bien ses rapports politiques que ses nombreux éditoriaux. Nous veillons aujourd'hui à être fidèles à tous ses enseignements. Khalid Naciri, membre du BP du PPS Ali Yata est un élément fondamental non seulement du patrimoine du PPS mais également de toute la nation Ali Yata est un élément fondamental non seulement du patrimoine du parti du progrès et du socialisme (PPS) mais également de toute la nation. Il a été le premier responsable du parti et également et surtout le fondateur et l'animateur d'une véritable école de pensée et de pratique politique. . Le PPS peut s'en enorgueillir à juste titre de poursuivre son action dans la continuité du legs historique géant de sa militance pour les causes sacrées de la nation et l'émancipation du peuple. Abdelouahed Souhail, membre du BP du PPS «Une figure emblématique de l'histoire politique du Maroc» Difficile de résumer en quelques mots le parcours de Feu Ali Yata. Il s'agit d'un grand homme, une figure emblématique qui a marqué l'histoire politique du Maroc. En fait, j'ai fait la connaissance du feu Ali en 1963, au moment où il était candidat aux élections à l'ancienne médina. En fait, je faisais partie du comité de soutien à sa candidature. J'avais l'honneur aussi de travailler avec lui dans les différents journaux du parti et également dans le bureau politique jusqu'à son dernier souffle. Si Ali avait une caractéristique principale, à savoir son dévouement aux vraies valeurs de l'humanisme et son combat permanent en faveur de la justice sociale et la démocratie. Autre point non mois important, celui de sa grande capacité de diriger le parti avec un esprit collégial aux côtés de Abdellah Layachi, Abdelhadi Messouak, Aziz Belal... pour ne citer qu'eux. Si Ali a eu le mérite d'introduire au Maroc la pensée socialiste ayant pour finalité l'instauration d'une société d'équité, d'égalité et de justice sociale. Il était connu également par son engagement patriotique sincère. Je me rappelle dans les années soixante-dix, quand notre parti était interdit et nos militants détenus dans les prisons, feu Hassan a dit une phrase qui résumait à elle seule la fidélité implacable des communistes marocains à leurs principes : «Les communistes peuvent se nourrir d'herbe et de sable, mais ne trahissent jamais leur patrie». Salem Latafi, membre du BP du PPS «Une école de la pensée politique» Ali Yata est le fondateur du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Il fut également dirigeant du parti communiste marocain (PCM) et du Parti de la libération et du socialisme (PSL). Cela lui a valu plusieurs séjours en prison à cause des ses principes et son combat pour la défense des valeurs de la justice et l'équité. Il faut souligner que c'est grâce à Abdessalam Bourquia, Ahmed El Madi Et Ali Yata que la direction du PCM s'est engagée en faveur de l'indépendance du royaume. Cela veut dire qu'il a joué un grand rôle pour que le Maroc se libère du joug colonialiste. Sous ordre du Résident général, il a été condamné à l'exil, puis emprisonnée à Fresnes et à la Santé en France. Pire, la République française ne l'a autorisé à rejoindre la mère-patrie qu'après intervention de Allal El Fassi, Abderrahim Bouabid et le prince héritier Moulay El Hassan. L'histoire témoigne que c'est grâce à feu Ali Yata que le PCM a pu résister et poursuivre son combat avec bravoure, nonobstant les obstacles et ce contrairement à d'autres pays voisins tels l'Algérie ou la Tunisie. Il est aujourd'hui plus que jamais nécessaire que la Fondation Ali Yata voie le jour. Car Ali Yata, à lui seul, était une école en matière de pensée politique. Qui plus est, il était connu pour ses nobles actions quant à la défense de classes défavorisées. Mieux, de par sa conduite exemplaire, il constitue un modèle pour les parlementaires. Autrement dit, Yata était un homme d'action, à l'écoute permanente des citoyens. Bref, il était souvent convaincu par l'importance de l'action collective dans le paysage politique, sans sombrer dans les discours dogmatiques. Il était doté d'une intelligence politique qui lui est propre et d'une clairvoyance exceptionnelle. Nouzha Skalli, membre du B.P du PPS «Ali Yata, mon père spirituel» «ALI YATA» un nom à la prononciation légère, mais qui évoque un homme qui a pesé de tout son poids sur la marche du Maroc de toute la deuxième partie du 20e siècle. Pendant de nombreuses années de ma vie de militante, on me prenait pour la fille de Si Ali. Tout en corrigeant l'information, je répondais avec un sourire: «Non ce n'est pas mon père, mais c'est mon père spirituel». Un militant d'une grande envergure, un engagement sans limites, une capacité de travail hors du commun, une passion féroce dans la défense des droits des gens, c'est comme cela que j'ai connu Si Ali. Ce militant hors normes faisait trembler les murs quand il prononçait des discours dont il puisait la force du fin fond de ses tripes! Son intelligence vive, et sa culture encyclopédique et polyvalente lui permettaient de battre en brèche ses détracteurs sans appel ! Ainsi, lors du procès du Parti de la Libération et du Socialisme, successeur du Parti Communiste Marocain, alors que le procureur accusait Ali Yata d'avoir, à travers le PLS reconstitué le PCM interdit, en voulant pour preuve le fait que nous continuions au sein du parti à nous appeler «camarade», Feu Ali YAta avait répondu, si le mot «camarade» est réservé aux communistes que dire alors de Dieu qui est appelé «le camarade suprême»? Je n'oublierai jamais aussi l'image de Si Ali déclamant un verset du Coran prouvant que l'Islam est anticapitaliste: «Ceux qui thésaurisent l'or et l'argent et ne les dépensent pas dans le sentier de Dieu, auront un châtiment douloureux». Fondateur et grand dirigeant du PCM, du PLS puis du PPS, Ali Yata savait s'entourer de personnalités d'envergure et attirer au sein du parti des intellectuelles et intellectuels de grande qualité, ce qui a valu au parti de briller par la production d'idées et d'analyses qui continuent à nous inspirer aujourd'hui. Egalement fondateur et dirigeant d'Al Bayane dans ses deux versions arabe et française, Ali Yata avait une plume incisive et a laissé une production intellectuelle d'une grande richesse et d'une grande qualité qui mérite amplement d'être rassemblée et mise à la disposition des chercheurs, des universitaires mais aussi d'une façon générale des générations montantes. Enfin, alors que le Parlement fête ses 50 ans de vie, la mémoire collective des marocains et marocaines ne pourra jamais oublier la qualité des interventions de Si Ali, député de l'ancienne médina de Casablanca, au Parlement. Bien que seul représentant du Parti durant plusieurs années, il constituait à lui seul un véritable groupe parlementaire et faisait entendre sa voix, celle du parti, mais surtout celle des habitants de l'ancienne médina de Casablanca sur toutes les questions sociales, économiques et politiques et il se distinguait tout particulièrement dans la passion avec laquelle il défendait la cause des plus démunis. C'est ainsi que je me souviens de Ali Yata qui avait interpelé, avant l'ère de la société civile, le gouvernement sur le sort des «petites bonnes» provocant une réaction de dérision chez ses collègues : «comment un grand homme comme toi peut-il s'abaisser à parler de questions aussi futiles que les petites bonnes ?»! Surréaliste d'imaginer cela de nos jours ? Certainement! Si Ali repose en paix! Tu es toujours vivant dans nos cœurs. Puisses-tu encore inspirer des générations de dirigeants dans la vie politique de notre pays! Ahmed Zaki, membre du BP du PPS Si Ali était un visionnaire attaché à une pratique politique très responsible Si Ali est l'exemple de l'homme politique qui prend des décisions très réfléchies, mais souvent audacieuses de nature à faire avancer les causes de la démocratie, du progrès et de la justice sociale. Si Ali est un fin observateur de la société. Il est pourvu d'un sens d'analyse très développé qui lui permet de saisir les moments cruciaux où l'engagement politique doit se manifester d'une manière forte pour faire évoluer le processus et la dynamique de changement. Ali Yata est un homme politique doté d'un très grand courage qui lui permet de dire les choses de manière très claire, tout en évitant la langue de bois. Ce qui lui permet en même temps de réaliser le plus souvent un consensus autour de ses idées. Ce n'est pas quelqu'un qui pratique, comme le feraient certains leaders politiques, un autoritarisme mais au contraire il était à l'écoute et parvient à traduire ses idées en propositions et orientations réalisables sur le terrain. C'est ce qui a fait que sous sa responsabilité le PPS a pu parvenir à des résultats vraiment très avancés en matière de dialogue politique au sein des différents secteurs de la société et que les observateurs guettaient souvent ses interventions. Le souvenir que je garde de Si Ali, c'est ce dirigeant assez solide et en même temps très attentif aux idées des ses camarades. Si Ali est un visionnaire qui était très attaché à une pratique politique responsable dans le respect des principes pour lesquels il a toujours combattu. Abdallah Stouky Une destinée de résistance, de luttes et de combats Le choix du titre du dernier livre de Ali Yata est criant de vérité : «Luttes derrière les barreaux». En effet, aucun homme politique marocain - et de loin ! - n'a eu un palmarès d'autant d'incarcérations ou d'emprisonnements. Qu'on en juge plutôt ! Il a connu sous le régime du Protectorat, comme après l'indépendance du Maroc, de nombreux lieux dits de privation de liberté, ainsi que l'on les désigne pudiquement et par litote pour dissimulation. Le leader communiste, en une vie intensément vécue (25 août 1920, naissance à Tanger, zone sous tutelle internationale à l'époque – 26 août 1997, décès à Casablanca dans un accident de voiture), a connu Ghbila de Casablanca, Barberousse d'Alger, Les Baumettes de Marseille, Frèsnes et la Santé de Paris, Derb Moulay Chérif de Casablanca et Laâlou de Rabat... Et je crains peut-être d'en oublier. Toutes ces persécutions régulièrement abattues sur sa tête assoient l'image d'un lutteur infatigable, entêté dans sa posture de militant actif et résolu sur tous les fronts, face au colonialisme franco-espagnol, puis pour la défense des libertés publiques et l'illustration de la dignité populaire dès l'indépendance recouvrée. C'est tout naturellement, après de solides études approfondies d'arabe, qu'il trouve place au sein du groupe nationaliste qui s'intitulait alors Al Hizb Al Watani, qu'il ne quitte, en tout bien tout honneur, que pour rejoindre la mouvance communiste, c'est-à-dire ce qui lui paraissait, en pleine Deuxième guerre mondiale, représenter l'aile de l'avant-garde progressiste politique de sa patrie. D'emblée, Ali Yata tout jeune homme commença par s'emparer de l'outil de la presse essentiellement en langue arabe pour porter le credo et le message qui habitaient ardemment le jeune militant qu'il était. Journaliste, il le demeurera avec constance jusqu'à sa soudaine disparition, stupide, aux allures d'un fait-divers fortuit. Pour rendre compte de cet itinéraire de vie, l'historien curieux n'aura donc qu'à se laisser guider par le fil d'Ariane qu'est la moisson des articles et autres papiers dans Kifah Achaâb, Hayat Achaâb, L'Espoir, Al Moukafih, Al Kifah Al Watani, enfin les deux éditions d'Al Bayane et diverses autres tribunes, éditées toujours dans des conditions difficultueuses - dans l'illégalité et la clandestinité comme dans la précarité née de la répression dès la souveraineté nationale acquise. Même enfermé, Ali Yata a toujours tenu à faire parvenir ses écrits aux imprimeries chargées de confectionner, contre vents et marées, les journaux et publications communistes. Et ce n'est pas seulement parce que l'auteur de ces quelques lignes de tentative d'hommage à l'homme d'exception qu'a été Ali Yata est un journaliste depuis toujours, qu'il veut saluer ici quelqu'un qui fut un prestigieux confrère, mais parce que Ali Yata a été un exemple et un parangon pour toute la corporation. Mais cet intellectuel organique de type national marocain n'était pas seulement un homme de l'écrit - on compte par milliers sa production journalistique : éditoriaux, rubriques, transcriptions de discours, billets, chroniques... - mais il était aussi une voix aux intonations frémissantes de désir impérieux de convaincre les cénacles et les coteries, sans reculer devant la nécessaire conquête des très larges audiences qu'il fallait à chaque fois persuader et galvaniser. Les années soixante et soixante-dix nous gardent dans la mémoire de retentissants échos des envolées inimitables de Ali Yata, tribun hors de pair fougueux et véhément. Registre de haute tenue oratoire où ne se glissait jamais aucune ombre de vaticination démagogique. En tout cas, qui de deux ou trois générations, n'a-t-il pas eu mémoire de cette scansion si particulière aux effets heurtés quoique légèrement chantants et mélodieux avec impact toujours garanti sur les auditeurs. Alors, journaliste et orateur, mais quoi d'autre ? Sûrement un organisateur inlassable et méthodique dont l'obsession a toujours été de monter un parti solide qui puisse être l'avant-garde déterminée et efficace dans le combat politique mené par les masses populaires. Pour ce faire, efficacement et fidèlement secondé par une petite poignée de camarades, Ali Yata suivait le schéma éprouvé du léninisme tempéré par la tradition topique du terroir marocain. Dans tout cela, il mettait une obstination et une persévérance admirables à se rapprocher le plus possible de l'objectif final. Cent fois sur le métier... Déjà à la fin des années quarante et lors des débuts de celles terribles du début de la décennie cinquante, le militant marocain quand on l'expulsait vers l'Algérie colonisée, reprenait inlassablement le chemin d'Oujda pour se rendre à Casablanca au nez de ses ennemis, autant de fois que cela lui était imposé par les autorités étrangères du moment. Il ne dérogera jamais à cette attitude et à ce comportement, même lorsqu'il réintégrera le Royaume quelques années plus tard après le retour d'exil de Mohammed V en l'année finissante de 1955. Khalid Jamai C'est grâce à Si Ali, «mon père» que j'ai survécu à une maladie qui m'a frappé, alors âgé de 15 jours Oui, Si Ali, c'est grâce à lui, qui mérite bien le nom de «mon père» que j'ai pu survivre à une maladie qui m'a frappé alors âgé de 15 jours. Comment ça ? Si Ali était très proche de mon père chez qui il a trouvé cette fibre patriotique qui lui a permis de développer son nationalisme. Il venait souvent chez nous et était donc bien intégré dans la famille pour s'initier aux enseignements du nationalisme, qui allait donner lieu au parti de l'Istiqlal. Après ma naissance, je suis tombé malade, alors âgé de 15 jours seulement. C'était en 1944. Il n'y avait pas d'hôpitaux marocains où je pouvais être soigné, et c'est si Ali, qui portait une autre nationalité, qui avait décidé de m'amener en tant que son fils dans une clinique réservée aux Français pour me faire soigner. Sans cela, je n'aurais peut-être jamais survécu à ma maladie et c'est pour cela qu'il a toujours représenté pour moi un père, à qui j'embrassais la main. C'est l'une des rares personnes avec lesquelles je me comportais ainsi. C'est un grand militant et un nationaliste qui était très proche de mon père, comme en témoigne cette histoire de Serfaty qui ne savait pas où rencontrer Si Ali, qui vivait pendant un certain temps dans la clandestinité. Et c'est mon père qui avait décidé de lui indiquer le lieu. Et c'est encore mon père, un des fondateurs du parti nationaliste qu'est l'Istiqlal qui avait accepté d'être témoin lors de la conclusion de l'acte de mariage de Si Ali avec une femme de nationalité espagnole. Cette relation a trouvé son écho dans l'amitié qui me liait à son fils Nadir Yata, un grand ami qui assurait la fonction de rédacteur en chef du journal Al Bayane au moment où j'étais rédacteur en chef du journal l'Opinion. Si Ali est un modèle à suivre, un nationaliste engagé et un militant infatigable qui défendait avec force les idéaux auxquels il croyait en toute sincérité. Je respectais en lui cette grandeur et ce dévouement à ses idéaux. C'est pourquoi, quand on m'avait demandé un jour au journal l'Opinion d'écrire un article dénigrant Si Ali, j'ai refusé et j'ai dit non devant la surprise de Si Abdelhaq Tazi et M'Hamed Douiri. Pour compléter mon idée, je leur avais dit qu'il vaut mieux que je démissionne s'ils insistaient. Et s'il y a quelqu'un qui a tout hérité de lui c'est bien son fils Nadir Yata, un des grands journalistes dont la disparition prématurée a été une grande perte pour le journalisme marocain. Nadir est un grand monsieur dont j'ai pu mieux apprécier les qualités lors de notre voyage ensemble, à l'initiative de feu Réda Guedira, à New York. Abdelmounaïm Dilami Ali Yata, un grand homme de tous les combats Ali Yata était l'un des grands hommes politiques du Maroc indépendant. Outre le fait qu'il dirigeait le parti communiste marocain, un parti qui ne faisait pas l'unanimité à l'époque, il a su et réussi, en tant que député, à exister en tant que partie prenante du paysage politique au sein du parlement. De par son charisme, sa force d'écoute et de simplicité, sa conviction, ses principes et sa personnalité politique, Il a mené sans répit la lutte pour l'émancipation du Maroc. Il était un homme de tous les combats, toujours proche de ses adhérents mais aussi un fervent défenseur de la justice, de l'équité et de la démocratie. L'intérêt général du pays était toujours son souci majeur. C'est cela qui faisait de lui un grand homme politique. Tout le monde lui reconnaissait ce rôle de grand homme politique. Il a beaucoup donné et laissé derrière lui l'image du militant combatif et dynamique, fortement attaché à la souveraineté du Maroc. Abdellah Gharbi - Si Ali un véritable représentant de la nation - Si Ali entretenait des relations de respect, voire d'amitié avec les Ouléma et les Fkihs, à qui il demandait des avis - Sur le plan international, il était très respecté par les partis communistes et ouvriers ainsi que les mouvements de liberation Parler de Si Ali, que j'ai fréquenté et côtoyé pendant de longues années, ne me parait pas aisé. Car il s'agit de Si Ali, homme d'une capacité extraordinaire, s'occupant à la fois et avec abnégation du secrétariat général du parti, de la confection et du tirage du journal, chef d'atelier de l'imprimerie... s'occupant des problèmes et réclamations des citoyens, pas uniquement au niveau de Casablanca, mais également à l'échelon national... Il était un véritable représentant de la nation au parlement et aux manifestations nationales et internationales. Il jouissait d'un degré très élevé d'analyse et de proposition de solutions. Il soutenait les associations culturelles et sociales... Il permettait aux intellectuels et artistes de publier leurs travaux, voire imprimer leurs écrits sous forme de brochures, livres, articles... Il soutenait la gauche et ses militants dans les moments difficiles, il essayait d'unir et de coordonner les actions permettant de faire avancer le pays. Il encourageait la femme à prendre la responsabilité au sein du parti et dans les organisations de masse et il la défendait dans la société contre la marginalisation et les mauvais traitements. Lors des élections il est présent, il mène lui même la campagne, il fait le porte à porte et il était accueilli par les femmes et les hommes qui lui organisaient des rencontres avec les habitants. Il était à tout moment disponible pour défendre les intérêts des citoyens et d'une grande écoute pour résoudre leurs problèmes. Il entretenait des relations de respect, voire d'amitié, avec les Ouléma et les Fkihs et n'hésitait pas à demander leurs avis sur telle ou telle question. Il avait un respect pour les opinions et idées des autres, tout en tenant à donner son avis et à défendre les principes du parti. Sur le plan international, il était très respecté par les partis communistes et ouvriers ainsi que les mouvements de libération. Il vivait chichement et modestement. Il luttait pour faire sortir les deux journaux d'Al Bayane, malgré les saisies et les interdictions. Pour lui, le journal est un moyen de faire connaître les positions du parti, de dénoncer les injustices sociales, les abus des responsables et faire connaître les luttes ouvrières et faire part des activités des partis frères. Il a à maintes reprises tenu à réunir la gauche, son souhait est de voir le pays édifier une société de démocratie, de justice sociale et de bien être, et de permettre à tous les citoyens de vivre dans une nation libre, prospère et unie. Il espérait aussi voir le Maghreb uni et a toujours milité pour regrouper les partis communistes et ouvriers du Maghreb, comme ce fut le cas une fois a Casablanca (Algériens et Tunisiens) dans le but de mener des actions visant l'unification des peuples du Maghreb dans l'objectif de mobiliser les ressources et les capacités de la région pour le développement et le bien être des Maghrébins. Si Ali était un stratège qui savait lier de manière dialectique l'international au national dans ses analyses et études. Si Ali était exigeant et rigoureux dans son travail. C'est une école de patriotisme, de militantisme et de formation idéologique et politique. Par ses positions et attitudes, il a beaucoup fait pour le pays et le mouvement révolutionnaire et démocratique. M'Barek Tasfi Ali Yata, une véritable école de pensée et de pratique politique Si Ali mérite plus qu'un hommage et plus qu'un colloque Avec son œuvre et ses enseignements, Si Ali représente une grande école de militantisme, de patriotisme et d'humanisme à méditer. Il mérité plus qu'un hommage et qu'un colloque pour en saisir toutes les facettes. En décidant de lui rendre un hommage solennel à l'issue des festivités organisées dans le cadre de son 70e anniversaire, le PPS s'offre l'occasion de réitérer l'engagement de poursuivre la réalisation du projet sociétal de l'un de ses fondateurs et bâtisseurs qui assuma la fonction de secrétaire général pendant des décennies (1949-1997). Tous les témoignages recueillis à cette occasion auprès de ceux qui ont connu l'homme de près ou de loin s'accordent à dire que Ali Yata est un leader qui a rendu de grands services à son parti et à son pays et consacré toute vie durant à faire connaître son parti, ses idées et ses positions pour parvenir à la création d'une société libre plus juste et plus démocratique et respectueuse des droits humains. Rien que pour cela il mérite plus qu'un hommage solennel, selon les témoignages. Evoquant tel ou tel aspect de l'illustre personnalité d'Ali Yata, certains témoignages sont catégoriques: Ali Yata est un homme de sacrifice pour les droits d'autrui. Sa bonté, sa gentillesse, sa politesse, sa soif de justice et ses capacités d'écoute font de lui un homme de grandes qualités humaines qui le distinguent de ses pairs. Pour les militants du parti, Ali Yata est non seulement un militant dévoué et acharné, mais également une icône combattant de la liberté, de la justice et des droits humains. «Son combat et son héritage occupent une place de choix dans le patrimoine du parti. C'est un élément fondamental dans ce patrimoine du parti et du pays qui doit servir de modèle», explique Moulay Ismail Alaoui, qui affirme avoir été très impressionné par l'acharnement de Si Ali dans son travail et la défense de ses idéaux, convictions et positions. D'autres personnalités influentes et faiseurs d'opinion font ressortir d'autres aspects de la personnalité de Si Ali le politique, le nationaliste, le parlementaire, le journaliste, l'écrivain, le penseur et d'autres. Pour le journaliste Khalid Jamai comme pour l'homme d'Etat Abdelouahed Radi, Si Ali est un grand patriote dont les enseignements méritent d'être connus des jeunes générations pour s'en inspirer. Quant au journaliste Abdellah Stouky, il se réfère à l'entame de ses réflexions à la dernière œuvre du défunt « derrière les barreaux», estimant à juste titre que «Le choix du titre du dernier livre de Ali Yata est criant de vérité». Il en a résulté un écrit vibrant d'Abdellah Stouky, et Azizi a promis une deuxième partie. Pour ce qui me concerne, c'est surtout à l'imprimerie du journal Al Bayane où j'ai connu, après mon service civil, Si Ali le journaliste, mais également le directeur, le SG du PPS et l'infatigable travailleur très matinal qui fascine par sa résistance et son dynamisme. C'est avec lui que j'ai appris la confection du journal, mais c'est avec son fils Nadir que j'ai fini par apprécier le métier. L'appel de Si Ali à la réunion du comité de rédaction (IJTIMAÂ Ar-Rifaq), à son arrivée le matin à l'imprimerie, raisonne toujours dans mes oreilles.