Selon les statistiques monétaires de Bank Al Maghrib Bank Al Maghrib signale dans son dernier numéro de la «Revue de conjoncture économique, monétaire et financière», une quasi-stagnation du rythme de progression de la masse monétaire et une poursuite de la décélération de celui du crédit bancaire. Ainsi, le taux de croissance annuel de l'agrégat M3 s'est établi à 5% en juin, après 4,9% en mai, tandis que celui du crédit bancaire est revenu à 2,7%, après 3% le mois précédent. L'évolution de la masse monétaire traduit principalement l'accélération des rythmes d'accroissement des monnaies fiduciaire et scripturale, qui ont atteint respectivement 5,2% et 5,5% au lieu de 4,8% un mois auparavant. Cette orientation est attribuable également au maintien de la variation en glissement annuel des placements à vue à un niveau comparable à celui du mois passé, soit 8,7% après 8,6% en mai. En revanche, les dépôts à terme ont vu leur progression annuelle revenir à 4,6%, contre 4,8% le mois précédent, tandis que les titres des OPCVM monétaires se sont contractés de 4,9%. Au niveau des sources de création monétaire, le taux d'accroissement annuel du crédit bancaire a poursuivi son ralentissement pour le deuxième mois consécutif s'établissant à 2,7% en juin après 3% un mois auparavant, ramenant ainsi sa contribution à la croissance de la masse monétaire à 2 points de pourcentage. La ventilation par objet indique que cette décélération concerne l'ensemble des composantes du crédit, à l'exception des prêts à l'équipement, qui se sont accrus de 0,5% en variation annuelle, après une baisse de 2,2% le mois précédent. En effet, les facilités de trésorerie et les crédits à la consommation ont vu leurs hausses annuelles revenir à 1,7% et à 5,8% respectivement, au lieu de 5,2% et 6,5% en mai. Dans le même temps, le rythme de progression des prêts immobiliers a décéléré de 6,7% à 6,4%, reflétant le ralentissement de 9,3% à 9,1% de celui des crédits à l'habitat et le repli de 0,7% des prêts aux promoteurs, après une augmentation de 0,1% en mai. Pour leur part, les créances en souffrance ont enregistré un accroissement de 12% en glissement annuel, contre 11,8% un mois auparavant. Parallèlement, les créances diverses sur la clientèle se sont contractées en juin de 4,9% en glissement annuel, après une baisse de 5,6% le mois précédent. Ralentissement des prêts L'analyse de la structure du crédit par secteur institutionnel fait ressortir un ralentissement du rythme d'évolution des prêts accordés au secteur privé et une accélération de celui des concours destinés au secteur public. Ainsi, les crédits octroyés au secteur privé ont vu leur taux de croissance annuel revenir de 4% à 3,4%, recouvrant une décélération de celui des concours aux sociétés non financières de 2,3% à 0,9%, et une hausse du taux de variation des prêts alloués aux ménages de 6,7% à 7,5%. Concernant les prêts destinés au secteur public, ils se sont renforcés en juin de 6,1% en glissement annuel, après 3,1% le mois passé. Quant aux crédits adressés aux autres sociétés financières, leur encours demeure inférieur de 3,8% par rapport à celui observé un an auparavant, en dépit d'une hausse mensuelle de 5,7%. S'agissant des créances nettes sur l'administration centrale, elles se sont accrues de 14,7% en glissement annuel en juin, contre 20,8% le mois précédent, traduisant principalement, la décélération des créances des autres institutions de dépôts. Pour ce qui est des agrégats de placements liquides, leur taux de progression annuel est revenu de 9,3% en mai à 5% en juin. Cette décélération a été observée au niveau de l'ensemble des catégories de placements liquides. En effet, les bons du Trésor négociables inclus dans l'agrégat PL1 et les titres des OPCVM obligataires ont vu leurs taux de croissance revenir respectivement à 7,8% et à 1,4%, au lieu de 14% et de 2,2% un mois auparavant. Quant aux titres des OPCVM actions et diversifiés, ils ont accusé une diminution de 7,7% en glissement annuel, après celle de 5,6% le mois précédent. Des réserves de l'ordre de 150 milliards DH En dépit d'une baisse mensuelle de 1%, les réserves internationales nettes ressortent en hausse de 4% à fin juin en glissement annuel. Les chiffres les plus récents de Bank Al Maghrib, datant du 9 août 2013, indiquent que l'encours de ces réserves s'est élevé à 149,7 milliards DH, soit une hausse de 4,3% par rapport à la même période de l'année dernière.