El Jadida Synonyme du début des vacances, coïncidant avec le mois sacré de Ramadan, la saison estivale représente une véritable épine dans les pieds de la police et lui constitue un casse- tête terrible. En effet, cette période est connue pour être une période noire où le crime, dans ses différentes formes, se multiplie et se propage partout. Consciente de cet état, la police locale, se basant sur une banque de données, a mis en place un plan d'action et tout un dispositif préventif et sécuritaire, notamment dans les zones déclarées zones d'insécurité, pour assurer, de jour comme de nuit, la sécurité des personnes et des biens dans une stratégie globale de sécurité plus qualitative, plus respectueuse des partenaires et, surtout, plus attentive aux attentes des populations. Cette stratégie s'inscrit dans un cadre opérationnel rénové englobant tous les différents services de police. Un grand déploiement et un accroissement de la présence policière composée de patrouilles spécifiques et associées dans les zones à grande concentration, notamment dans les marchés publics et au port, sont observés. Ainsi, on voit des agents de police en uniforme et en civil assurant des patrouilles de surveillance ainsi que l'ensemble des moyens techniques mobilisés dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité au niveau des marchés, donc, et des établissements financiers et de nuit, au niveau des places publiques et grandes artères, tel que le Front de mer au centre-ville d'El Jadida. Au poste de police de la gare routière, un officier et des éléments de la police judiciaire assurent, désormais, un contrôle des arrivées et des départs des personnes. Un pointage des individus suspects s'effectue sur place. La police montée opère, de son côté, des rondes permanentes à la plage et, plus particulièrement, dans les péréphéries de la cité où l'accès des véhicules de la police est très difficile. Beaucoup de types marginaux ou recherchés ont été appréhendés. Les populations de ces douars, nouvellement rattachés à la ville d'El Jadida après le nouveau découpage administratif, se déclarent plus sécurisés qu'auparavant. La nuit, ce sont de nouvelles équipes policières qui opèrent. Les éléments de la police de la circulation veillent au grain sur la circulation qui devient suffoquante en cette période. Une attention particulière est accordée aux voisinages des mosquées où affluent, en grande masse, femmes et hommes pour la prière d'Attarawih. Ces moyens préventifs, basés sur un système moderne d'analyse pour élaborer son plan d'intervention sur terrain, se sont révélés, d'après des sources policières, concluants et efficaces dans la lutte contre la petite criminalité. Puisqu'aucun grave forfait n'a été enregistré pour le moment. Toute altercation est très vite maîtrisée avant qu'elle ne dégénère et devienne un drame. Surtout à l'approche du Ftour. La présence de ces agents de sécurité, en masse, fait réfléchir plus d'un voleur avant de ne chercher à commettre son forfait. Mais on ne peut dire que le conseil municipal facilite la mission de la police. Le problème des parkings, qui n'a pas été toujours réglementé, pose moult tracas et ennuis, à la fois, aux véhiculistes et aux policiers. Des individus, vêtus de gilets et de casquettes, se pointent partout dans les artères de la ville, même dans celles où le stationnement est interdit, pour « agresser », sans aucune pudeur,les automobilistes. Il arrive à ces derniers de se voir pénalisés pour s'être permis d'avoir stationné dans un lieu interdit sur conseil d'un faux gardien de parkings. Les autorités provinciales et locales sont appelées à réagir pour combattre cette arnaque dont sont victimes les citoyens en usant de tous les moyens que leur confèrent leurs statuts. On ne peut taire, également, ces voitures de dépannage privées utilisées par les policiers pour le remorquage des véhicules roulants et qui opèrent sans autorisation municipale. Où vont ces recettes faramineuses adaptées par ce propriétaire priviligié de ce service ? **** El Jadida Une ville qui se ruralise Il n'y a rien à dire. C'est une conviction inébranlable. Le lobby du commerce informel est- il si puissant pour que les autorités n'arrivent pas à l'éradiquer ? Qui en tire les ficelles ? Quelques autorités locales ? Le conseil municipal ? Des éléments des forces auxiliaires ? Ou ce sont tout simplement ces commerçants informels qui persévèrent jusqu'au point d'imposer leur diktat ? La situation est abasourdissante et il ne devrait rester telle quel. Car les maux causés sont très profonds et font si mal au commerce organisé, à la ville et à l'Etat marocain à tous les niveaux. Tout d'abord, le commerce organisé s'acquitte de droits vis- à- vis de la régie municiple et du fisc. Or face à cette invasion des «ferrachas» et des marchands ambulants qui érigent domicile juste devant des commerces légaux provoquent une concurrence déloyale. Etalant, souvent, les mêmes produits, ils les liquident à un prix en deça des prix affichés par les commerçants légaux. Bien sûr, ces marchands illicites ne versent, à part les billets de 10 et 20 DH filés à ceux censés les combattre, rien ni à la municipalité ni aux services des impôts. Aussi se permettent- ils de vendre leurs marchandises à des prix bas que le citoyen adopte. Cette situation insoutenable et inacceptable a fait que plusieurs marchands légaux frôlent la faillite et la prison à cause des dettes qu'ils ne peuvent honorer auprès de leurs fournisseurs et du fisc. L'Etat marocain demeure un grand perdant puisqu'il est privé de recettes très importantes. Le plus souvent, ces commerçants, se voyant non protégés par les pouvoirs publics, recourent, eux aussi à l'illicite pour s'en tirer. Conséquence. C'est le centre-ville qui en paie les pots cassés. C'est d'abord la propreté de la ville qui reçoit un mauvais coup. Un tour très tôt le matin fera découvrir au promeneur le ravage causé par ces inconscients. Une véritable décharge publique et la puanteur dans certaines places. Notamment là où on vend les sardines et autres poissons. Les maisons limitrophes ne se permettent plus d'ouvrir leurs fenêtres pour aérer et ensoleiller leurs intérieurs. La nuit, on n'a pas l'impression d'être dans la perle de l'Atlantique. La saleté est partout La crasse devant les snacks, en particulier à la place Mohamed V, fait honte et écoeure. La collecte de leurs déchets ne s'opère que vers le coup de midi ! De l'insensé et de l'insouscience parce que la société privée chargée de cette tâche n'a pas cru bon renforcer son parc véhicules pour couvrir toute la ville à des heures acceptables. Les cafetiers envahissent la totalité des trottoirs. Certains ont même osé, pour immuniser le territoire conquis illégalement, établir des constructions. Les «ferrachas», bénéficiant d'une autorisation municipale, pour des raisons électorales disons-le vite, passent de sales bâches de fortune pour protéger leurs marchandises. Les gargotiers de différentes bouffetances douteuses occupent quasiment le centre-ville et liquident en toute impunité leurs menus dans des conditions n'ayant rien d'hygiéniques. Tout cela pas loin du patrimoine mazaganais déclaré par l'ONU patrimoine universel ! Est-ce encore El Jadida qui émerveillait ? Est-ce cette Reine qui ensorcelait jadis ? Est-ce site touristique qu'on veut être international ? Mon œil ! El Jadida est désormais un centre rural. Son centre-ville en témoigne. Il ressemble, de plus en plus, au souk de Sebt Douib qui souffre de son état lamentable. Il est temps que les différents responsables des autorités provinciales et locales assument les devoirs pour lesquels ils sont nommés. On ne pourrait tolérer de leur part aucune excuse et aucun prétexte. Le conseil municipal a fait ses preuves de paralysie totale. Il a bien montré qu'il est incapable de gérer la ville. Il a aussi montré qu'il est passé maître dans l'art de céder des concessions des terrains municipaux à des particuliers en deça de leur valeur réelle. Il aurait dû songer à aménager dans ces terrains cédés, d'une manière louche, de petits marchés pour ces ferrachas méritants si vraiment il était animé d'une bonne foi. De son côté, le gouverneur de la province, en tant que première autorité de tutelle, se doit de réagir en sommant le conseil urbain de procéder au retrait définitif de ces autorisations d'exploitation du domaine public qui défigurent des administrations publiques et le centre-ville. Les constructions sur ce domaine doivent tout simplement être détruites. Personne n'est censé être au-dessus de la loi. Se taire et ne pas agir est synonyme de complicité. El Jadida mérite un meilleur sort. Son statut de ville touristique, par excellence, l'habilite à de meilleures considérations.