L'occupation illégale et anarchique des espaces publics pénalisait les piétons et les automobilistes. Mais, depuis quelques jours, les autorités provinciales ont entamé une campagne de lutte contre l'occupation illégale et anarchique du domaine public. Le phénomène des marchands ambulants, communément appelés "Ferracha", a pris depuis plus de sept mois des proportions alarmantes à tel point qu'il est devenu un phénomène incontrôlable avec des conséquences négatives. Ainsi, la chaussée est devenue le souk le plus impopulaire de toute la ville. Un mélange pittoresque de commerçants et de vendeurs à même la terre offrant «l'affaire du jour» ou encore un bric-à-brac d'objets hétéroclites neufs ou vieillots, de la friperie et de différents produits de contrebande, des légumes, des poissons sans aucun respect des normes sanitaires. Il ne s'agissait pas d'un signe de prospérité. C'était beaucoup plus une tacite volonté de certains «mafiosi» de tenter de désactiver localement une vie économique paralysée ces derniers mois par une baisse constante du pouvoir d'achat.
Beaucoup de «Ferracha» occupaient la voie publique tout au long de l'avenue Zerktouni ainsi que les places Allal El Kasmi et El Hansali, Bir Brahim, Saâda, Essafaâ, El Barkaoui, Lalla Zahra et même en plein centre-ville. Jour après jour, on assistait impuissamment à l'infection de cette plaie béante de l'environnement d'El Jadida. Pratiquement, aucun espace n'était épargné par ce fléau social. Une situation qui a aggravé davantage l'aspect de la sécurité des personnes. On assistait également à des « guerres de territoire » entre des gangs d'une autre ère. Et si, par malheur, on réclamait un stationnement autorisé dans ces quartiers conquis, on n'était pas sûr de rentrer indemne. Utiliser un véhicule relevait du suicide. Cette "siba" était plus perceptible jour et nuit. Rien ne bougeait à tel point que ces Ferracha croyaient fermement que les responsables étaient incapables de rendre à cette ville son calme. Car certaines gens, qui n'aiment guère que le Maroc bouge, encourageaient les Ferracha, pour des raisons purement sataniques, à imposer leur diktat sans se soucier de la ruralité et de la clochardisation de la ville qui ressemblait ainsi au souk rural d'Ouled Bouâziz.
Mais ces derniers jours, les autorités provinciales ont décidé de mettre fin à la mascarade en menant une campagne sans répit pour assainir les lieux. Tout le monde a été sommé de s'assujettir à la loi. Même ceux qui se croyaient se payer tout et tous, ont été rappelés à l'ordre. Car il s'agit aussi de l'image touristique d'une ville qui accueille, chaque été, de milliers de visiteurs nationaux et étrangers. Par conséquent, toute marchandise ou tout matériel gênant déposé illégalement sur les trottoirs ou même sur la chaussée est systématiquement saisi et confisqué par les services compétents. Et ce, pour veiller au respect de la loi et des droits de chacun. Evidemment, certaines personnes "anarchistes" n'ont guère apprécié le geste des autorités provinciales même s'ils savent bien que ces marchands ambulants, ces gargotiers ainsi que les ferracha sont en situation irrégulière, comme s'ils voulaient que l'anarchie continue à persister dans tous les coins et recoins de la ville. Ne savaient – elles pas que cet état de choses condamne généralement les piétons à descendre, à leurs risques et périls, sur la chaussée gênant ainsi la circulation des automobilistes (cas boulevard Mohammed IV et place Mohammed V)? Ne voyaient-elles pas que ce désordre gênait également les habitants riverains de ces lieux? Qu'elles le veuillent ou non, après cette campagne, il a été constaté que beaucoup d'espace a été récupéré aérant ainsi les boulevards et les artères du centre-ville. Et pour préserver ces espaces contre de nouvelles occupations illégales et anarchiques, il semble que les autorités provinciales sont déterminées cette fois à maintenir l'ordre dans les grandes artères du centre-ville mais surtout à la place El Hansali, marché Allal El Kasmi et avenue Zerktouni.
En effet, et jusqu'à une heure tardive, la patrouille était sur le qui-vive afin de lutter contre le phénomène des marchands ambulants et les Ferracha afin d'organiser le cœur névralgique de la ville. Elle sillonnait donc le centre-ville et d'autres rues et ruelles pour imposer l'ordre, en confisquant la marchandise des vendeurs ambulants et des Ferracha. Mais il faut que cette campagne concerne aussi vendeurs à charrettes de fruits, d'oranges pressées, d'escargots… ces propriétaires de boutiques qui ne respectent pas les règles et qui squattent la chaussée tout autour de la mosquée Belhamdounia. Pourquoi continue-t-on à «tolérer» certains dépassements, dont entre autres ceux des vendeurs ambulants à charrettes au souk Allal El Kasmi ? La campagne doit concerner tout le monde sans exception. En plus, la marchandise ne doit pas être exposée à plus de 60 centimètres de la porte de la boutique ou sur les trottoirs ou sur la chaussée. C'est vrai que cette remarque ne va pas plaire à certains. Mais même les propriétaires de magasins doivent bien apprécier cette initiative qui écarte, enfin de compte, leurs rudes concurrents, à savoir les marchands ambulants et les Ferracha. Enfin, pour une fois, une campagne tous azimuts est menée sans répit par les autorités provinciales pour l'application scrupuleuse d'une loi et pour son respect total. Une première dans les annales de la ville. Jamais, en effet, une campagne n'a été de cette ampleur et de cette manière.
D'autre part, il ne faut pas oublier que la loi doit aussi punir toute personne incitant ces Ferracha à ne pas respecter la loi. Car une certaine minorité, dépourvue de tout sens patriotique, rêve d'entraver la promotion du Maroc au rang des pays où règnent la stabilité et la paix sociale. Pas de distinction entre les contrevenants Fini donc les temps des complaisances, du favoritisme et de clientélisme ! L'occupation illégale du domaine public n'est plus tolérée. On se plaindra et on rouspétera contre cette louable initiative des autorités provinciales! Mais il faut se mettre dans la tête que tout le monde est sommés d'obéir et de respecter “Dame Loi” qui reste suprême. On peut même menacer de s'élever contre cette campagne et les mesures qui en découlent par une manifestation, une expression ou une autre. Mais quelle que soit l'arme brandie, la ferme décision des autorités de lutter contre ce phénomène, mettant en danger la vie des citoyens et dégradant l'esthétique d'une coquette ville telle El Jadida, jouit d'un écho favorable et de l'appui des populations. Cette réaction vive des autorités - et c'est tout à leur honneur - serait encore beaucoup plus appréciée si cette campagne perdure.
Nous sommes tous conscients que ces marchands ambulants et ces Ferracha, qui sont généralement des jeunes, n'ont pas d'autre alternative que de pratiquer cette activité "sauvage" pour faire face au chômage et survivre. Ils sont une catégorie sociale qui a le droit de vivre respectablement. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre les mesures nécessaires pour solutionner pertinemment ce problème épineux. Il faut établir des statistiques précises sur le nombre exact de ces marchands ambulants et ces Ferracha d'origine jdidie pour les transférer par exemple dans le marché central (marché européen) qui est pratiquement désert afin d'arrêter l'afflux ininterrompu de marchands qui viennent des villes avoisinantes. Il faut aussi imposer des règles très rigoureuses et très sévères d'étalage pour libérer ces trottoirs squattés par ces boutiquiers et ces cafetiers. Il est donc temps de trouver des solutions adéquates et d'appliquer la loi si on veut soigner la qualité de vie à El Jadida...