Le phénomène des marchands ambulants, communément appelés "Ferrachas", commence à prendre des proportions alarmantes et devient un phénomène incontrôlable avec des conséquences négatives. Grouillanted'activité, la chaussée est devenue le souk le plus impopulaire de toute la ville. Un mélange pittoresque de commerçants et de vendeurs à même la terre offrant «l'affaire du jour» ou encore un bric-à-brac d'objets hétéroclites neufs ou vieillots, de la friperie et de différents produits de contrebande, des légumes, des poissons sans aucun respect des normes sanitaires. Il ne s'agit pas d'un signe de prospérité. C'est beaucoup plus une tacite volonté de certains «mafiosi» de tenter de désactiver localement une vie économique paralysée ces derniers mois par une baisse constante du pouvoir d'achat. Pratiquement, les principales rues et artères de la ville, sont carrément assiégées par des centaines de «ferrachas» dont la plupart d'entre eux sont venus de Bni Mesquine, Laghnadra, Khouribga, Fkih Ben Salah et Béni Mellal, Ouled Sệid, Casa… Ces derniers jours et avec la saison estivale, ce phénomène a pris de l'ampleur au point que toute circulation (piétons ou automobilistes) est devenue quasiment difficile. Par conséquent, ce genre de commerce informel a squatté le moindre espace et même la chaussée sans aucun respect de la légalité. Cette occupation illégale se fait sous «la bénédiction» de certains. Une virée du côté de la place El Hansali, Allal El Kasmi, Zerktouni, Essafaa, El Barkaoui, Saâda, Lalla Zahra, Boulevard Mohammed V et le boulevard Jamiae Al Arabia doit être pédestre. Utiliser un véhicule relève du suicide. Partout vous trouvez des charrettes chargées de fruits, de légumes, d'œufs, figues de Barbarie… Par-ci par-là, des gargotiers et une multitude de vendeurs à la sauvette qui présentent toute une gamme de marchandises à tel point qu'on se croit qu'on est dans le souk rural Ouled Bouâziz. Ces marchands ambulants, qui inondent la ville de produits de qualité diverse, ont la nette conviction que leur étalage sur l'espace public est un droit acquis vu qu'ils donnent du bakchich à plusieurs personnes. Pis encore, on assiste également à des « guerres de territoire » entre des gangs d'une autre ère. Et si, par malheur, on réclame un stationnement autorisé dans ces quartiers conquis, on n'est pas sûr de rentrer indemne. Les habitants et les propriétaires des magasins de ces quartiers ne cessent de se plaindre à qui veut les entendre, bruits et bagarre durant la journée. Le tapage nocturne est un autre mal auquel on ne voudrait pas, semble-t-il, trouver une solution. Ça et là, les chansons du Chaâbi, raï, rap, les chebs et les chebbates font crever les tampons. Des chansons qui, également, assourdissent les appels à l'aide matérielle et financière des mendiants qui par dizaines occupent les trottoirs et les abords de magasins, boulangeries, boucheries… D'autre part, il faut signaler que presque tous les trottoirs et espaces pour piétons sont encombrés par les tables et chaises des cafés, des voitures ou carrément annexés comme s'ils faisaient partie de la propriété privée de ceux qui les ont annexés. Pis encore, «Certains particuliers» ne se gênent plus pour faire main basse sur le domaine public et occuper abusivement les trottoirs en principe réservés aux piétons surtout dans les boulevards Jamiae Al Arabia et Mohammed V, place El Hansali, avenue Zerktouni… C'est l'anarchie totale. N'est-il pas temps pour les services concernés et surtout les autorités provinciales et locales de mettre fin à cette "siba" ? Ne sait-on pas que cet encombrement de l'espace urbain constitue une vraie menace pour la sécurité des biens et des personnes et pour la libre circulation sur la voie publique et les trottoirs ? Nous sommes tous conscients que ces marchands ambulants et ces ferrachas, qui sont généralement des jeunes, n'ont pas d'autre alternative que de pratiquer cette activité "sauvage" pour faire face au chômage et survivre. Ils sont une catégorie sociale qui a le droit de vivre respectablement. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre les mesures nécessaires pour solutionner pertinemment ce problème épineux. Il faut aussi imposer des règles très rigoureuses et très sévères d'étalage pour libérer ces trottoirs squattés par ces boutiquiers et ces cafetiers. Il est donc temps de trouver des solutions adéquates et d'appliquer la loi si on veut soigner la qualité de vie à El Jadida au lieu d'appliquer la politique du « maquillage sur la morve ». La politique d'œil de "mica" envers ce chaos, cette siba sonne comme un aveu d'impuissance des pouvoirs publics. Protestations des commerçants Il y a quelques jours, un sit-in de protestation des commerçants du marché Allal El Kasmi, de la place El Hansali et de l'avenue Zerktouni a eu lieu devant la Préfecture et devant le deuxième arrondissement pour protester contre le commerce anarchique des ferrachas qui obstruent tous les passages. À maintes reprises, des promesses ont été données par les autorités pour agir et trouver des solutions. Malheureusement, ces promesses n'ont pas été tenues jusqu'à maintenant après des mois et des mois d'attente. Par conséquent, les commerçants ont ras-le-bol vu le laxisme et l'inaction des autorités à trouver des solutions définitives.