En dépit des assurances données par le gouvernement quant au bon approvisionnement du marché local en produits alimentaires fortement consommés durant le ramadan, la frénésie des achats a atteint son pic encore une fois à la veille du mois sacré. L'emballement souvent exagéré du citoyen ouvre grande la porte à la spéculation et au renchérissement des prix de vente. Le mois sacré de ramadan débute officiellement aujourd'hui mercredi 10 juillet. Normalement l'approvisionnement du marché en produits de grande consommation ne devrait pas poser problème. Le gouvernement semble confiant quant aux à la bonne qualité et aux quantités suffisantes des denrées alimentaires très sollicitées durant ce mois sacré. De visu, l'offre proposée sur les différents points de vente (marché, grandes surfaces, détaillants...) est jugée suffisante pour combler une demande assez abondante durant cette période. D'ailleurs, une panoplie de mesures est désormais mise en place pour mieux contrôler la qualité des produits et les conditions de leur stockage. Dans la même logique, des équipes de contrôle et de supervision des points de ventes et du conditionnement des produits sont mobilisées pendant ce mois de jeûne pour luter contre les fraudes alimentaires et le non respect des normes d'hygiène et de propreté en vigueur. L'office national de sécurité et de santé alimentaire (ONSSA) a déjà mis en place plus de 1150 contrôleurs sur le terrain et plus de 7 laboratoires sont chargés du contrôle de la qualité des produits de grande consommation. Est-ce suffisant ? Probablement non. Les fuites en termes de mauvaise qualité, de non respect des conditions de stockage et de flambée des prix de vente des produits bas son plein. A cela s'ajoute le comportement abusif des uns combiné à des attitudes démesurées d'une bonne partie de la population qui déblaye le terrain au renchérissement. La journée de mardi a été une journée un peu spéciale. L'afflux vers certains produits alimentaires, notamment le lait, les yaourts, les dattes, le pain, le beurre et les jus a quasiment épuisé les stocks des rayons des grandes surfaces et superettes, sans compter les désagréments des longues files devant la caisse. In fine, cet engouement frénétique avant et pendant le ramadan reste injustifié et irréfléchi, car s'approvisionner en quantité suffisante et selon les besoins réels nous éviterait la surenchère et nous permettrait de barrer la route à la spéculation sous toutes ses formes.