Cinquantenaire de l'Union africaine Addis-Abeba, la capitale emblématique de l'Afrique qui a vu naître, le 25 mai 1963, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), abrite aujourd'hui le 50e sommet des chefs d'Etat du continent noir (24-25 mai 2013). Ce 50e sommet a été précédé, jeudi dernier, par une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères, puis d'une rencontre organisée, dimanche dernier, sous le thème de «Panafricanisme et la renaissance africaine». Mais l'absence de trois Etats comme la République centrafricaine, Madagascar et la Guinée Bissau, écartés pour raisons de troubles politiques internes, est symptomatique des divisions qui n'ont cessé de plomber cette organisation, en l'empêchant de se consacrer aux réels problèmes de sous-développement qui constituent le talon d'Achille de ce vaste continent, qui regorge pourtant de moyens prometteurs. Cette mauvaise habitude a de nouveau terni le demi-centenaire de l'OUA (devenue pompeusement l'Union africaine dans les conditions que l'on sait), lorsqu'Alger a une nouvelle fois fait usage de sa force d'obstruction en exigeant d'inscrire la question du Sahara marocain à l'ordre du jour de ce 50e sommet. Une initiative «rétrograde et inopportune», comme l'a qualifiée, mardi à Rabat, Abdu Razzaq Guy Kambogo, ambassadeur du Gabon au Maroc, dans une déclaration à la presse. Avant d'ajouter que, «l'Afrique a d'autres préoccupations plus urgentes à résoudre, notamment la recherche d'une paix pérenne, l'autosuffisance alimentaire, la santé, l'éducation et le logement pour tous», et que «les questions déjà confiées à l'ONU doivent être traitées seulement par elle». D'ailleurs, et pour mettre la pression sur le conclave africain comme à son habitude à la veille de chaque sommet, le chef des séparatistes de Tindouf a une nouvelle réitéré sa menace de mettre la région à feu et à sang si le conseil de sécurité ne se plie pas à ses desiderata, auxquels plus personne n'accorde le moindre crédit. Pour sa part, le Maroc, bien qu'ayant claqué la porte de l'OUA depuis le 12 novembre 1983 (20e sommet) n'a jamais quitté la scène africaine proprement dite. Au contraire, il a continué à renforcer ses relations bilatérales avec la majorité des Etats africains, tout en s'érigeant en défenseur des intérêts africains tant sur la scène arabe et européenne, qu'au sein même des instances onusiennes, surtout au Conseil de sécurité. Mieux, lors des récents sommets de l'organisation panafricaine, le Maroc s'est surtout signalé par sa présence active en coulisses, fort du nombre de plus en plus élevé de voix (plus de deux tiers) qui appellent sans cesse à son retour au sein de l'enceinte africaine et à la réparation définitive de la méprise d'Edem Kodjo. Ainsi, pour la célébration de ce 50e anniversaire, le ministre des Affaires étrangères marocain, Saâd Dine Et Otmani, était dans la capitale éthiopienne. Mardi, il a organisé une rencontre avec la presse internationale, où il affirmé que «SM le Roi Mohammed VI accorde un intérêt particulier au développement de l'Afrique et la vision prospective du Souverain dénote l'attachement et la grande fierté du Royaume de son appartenance africaine». Pour ce qui est d'une éventuelle récupération par le Maroc de son siège de membre fondateur de l'OUA, Otmani a répondu que si cette dernière répare sa «grave erreur», ce retour sera immédiat.