La question taraude plus qu'un depuis des années. Pour la énième fois, le titre de la doyenne des sociétés de financement est suspendu de la cotation, en attente d'information importante ! Diac Salaf, société contrôlée par la famille Bencherki réussira-t-elle, cette fois ci, de sortit du trou ? On ne sait trop. Curieusement, le titre a gagné 37,6%, en moins de trois semaines, atteignant un cours de bourse de 46 DH contre 32 DH en début de ce mois de janvier. En 2011, Diac Salaf a perdu 70% de sa valeur, chutant de 109,5 DH à 33,5 DH l'action. Le titre demeure faiblement traité, totalisant un volume transactionnel d'à peine 8 millions DH sur toute l'année 2011. Depuis plusieurs années, la filiale du Groupe Bencherki ne réussit finalement qu'à s'enfoncer davantage et n'est toujours pas parvenu à trouver le « chevalier blanc » pour la tirer du trou. Début d'année 2011, le rapprochement avec le Crédit Agricole du Maroc a tenu le marché en haleine. La banque agricole avait aligné 50 millions DH pour croquer la société de crédit à la consommation. Sans succès. Les négociations, entamées en octobre 2010 et qui ont duré jusqu'en janvier 2011, n'ont pu aboutir pour des raisons restées obscures. On rappellera, par ailleurs, qu'en 2010, le top management de la Diac a eu des négociations avec le CMKD, le Consortium maroco-koweïtien, pour un éventuel rapprochement, mais qui se sont avéré infructueux. L'annonce de ces pourparlers a permis un rebond du titre, limité dans le temps. Car le titre n'a pu arrêter sa dégringolade. Comme pour ces deux premières tentatives, aujourd'hui, le titre a fortement bondi, bien avant sa suspension. Le pourquoi du comment est difficilement explicable. Seuls les initiés sauraient trouver réponse à ce genre de tripatouillage. Au risque de brader la société, le management a toujours eu du mal à trouver preneur ou un éventuel partenaire à même de l'accompagner dans ses projets de développement. Quels sont alors les arguments de M. Bencherki pour éviter un simple dépôt de bilan et pouvoir séduire le marché. Il ne faut surtout pas oublier que la Diac est la première société de son secteur à rejoindre la cote officielle de la Bourse de Casablanca, depuis le début des années 60. Et à ce titre, rien ne justifierait sa radiation et encore moins sa faillite. Il est vrai que la société cumulait depuis 2008 des pertes successives et qu'à valeur d'aujourd'hui, le titre traite à un tiers de sa valeur nominale et que sa contreperformance dépasse le bon sens. En 2010, le titre traitait au-dessus de 155 DH, avant de tomber à 88 DH. Au capital social de 105,3 millions DH, la société affichait, à fin décembre 2010, un résultat négatif de 18 millions DH pour un chiffre d'affaires très maigre de l'ordre de 15 millions DH. Et comme le cours boursier a beaucoup baissé, la capitalisation a fondu comme neige au soleil, se réduisant à quelque 48,5 millions DH. C'est un petit peu le scénario déjà vécu en 2009, avec un total bilan de 370 millions DH (contre 432 millions en 2008) et une capitalisation de l'ordre de 97 millions DH. Pour le moment, le marché attend avec impatience le sort qui attend la valeur. Diac va-t-elle enfin se libérer de la scoumoune qui l'accable ? Rien n'est ficelé d'avance, mais Diac, compte tenu de sa valeur symbolique, mérite d'être soutenu et appuyé, pour qu'elle retrouve sa place qui lui revient sur le marché. La poisse n'est pas une fatalité, dirait l'autre.