A fin juin 2006, Diac Salaf publie un résultat semestriel négatif de 9.8 millions DH, après un déficit de 17,3 millions en juin 2009. et un total de dettes (envers les établissements de crédits) de l'ordre de 244,9 millions DH. Avec un niveau de production carrément insignifiant, alors que les charges générales d'exploitation sont en hausse, le PNB ressort à 0,4 million DH. Au fond, la situation financière de la société s'est fortement dégradée cette année 2010, avec «la perte du capital social en totalité», ont constaté les commissaires aux comptes, en l'occurrence LS Consulting, qui vient de tirer la sonnette d'alarme sur la difficulté pour la société de continuer ses activités. «les titres de particpation du Diac Salaf dans les filiales Diac Equipement et Diac Leasing devraient faire l'objet de provisions pour dépréciation eu égard à la situation nette négative de ses deux sociétés », peut-on lire dans le compte rendu du commissaire aux comptes, Lyna Sebti. Les encours débiteurs des 2 sociétés ainsi que le risque encouru par le cautionnement de leur dette bancaire par Diac Salaf devrait faire l'objet d'un proviosionnement pour un montant de 109 millions DH. La commissaire aux comptes a relevé, par référence aux prescriptions de la circulaire de Bank Al Maghrib n°19/G/2002, une insuffisance des provisionnements des créances en souffrance pour un montant global de 31 millions DH. La commissaire aux comptes estime que, compte tenu de la lourdeur des dettes et des montants vertigineux des provisions, «ces opérations sont irréalisables». L'attestation du commissaire aux comptes souligne les « insuffisances de provisionnemen qui se montent à 152,9 millions DH. Par conséquent, la situation comptable corrigée se trouve ramenée à un solde négatif de -85,4 millions DH. Première société de financement à s'introduire en Bourse (été 1962), le Groupe Diac que préside Abdelkrim Bencherki (l'actuel président de l'APSF) a connu les gloires et les déboires de son succès. Ces dix dernières années, le Groupe tangue, comme ce bateau ivre qui, en plein zone de tempête, a du mal à maintenir le cap. La restructuration entamée début 2000 et le Plan de développement achevé en 2005 n'ont pas réussi à mettre la société sur les rails de la croissance. Certes, la période fut difficile, marquée surtout par l'entrée en vigueur des règles prudentielles et la reconfiguration du secteur du crédit à la consommation -dans le sillage du mouvement de fusion-absorption et l'apparition des champions adossés à des banques. En raison sans doute de son indépendance, Diac Salaf, devenu un nain face aux mastodontes de la Place (Wafasalaf, Eqdom et Salaf Chaâbi), n'a jamais pu, depuis 2006, consolider sa structure financière et s'assurer un retour à bonne fortune. En tous les cas, sur le plan financier, la société, faute de coût de financement compétitif et de marge d'intermédiation suffisante, a besoin d'un partenaire de taille qui pourrait l'accompagner et soutenir sa quête de jouvence. Détenu par Fininvest, de la famille Benherki, à hauteur de 51,3%, Diac Salaf affiche une contre-performance de 26,43% sur le marché boursier casablancais, depuis le début de l'année. La valeur traite aujourd'hui à 81 DH au lieu de 155 DH en début d'année. Comme on peut le constater sur le graphique ci-contre, la valeur traitait à plus de 255 DH, en janvier 2008, avant de franchir le seuil de 290, suite aux rumeurs sur le rapprochement avec CMKD. Depuis cette date, rien ne semblait arrêter le mouvement baissier du titre. Le marché, en attente d'informations importantes, reste encore indécis sur le sort de la valeur.