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Rachid Tahiri appelle le gouvernement à respecter les engagements du Maroc et à protéger le droit des Marocaines à vivre sans violence Les acquis réalisés en matière de lutte contre la violence faite
aux femmes sont l'œuvre des défenseurs des droits de l'homme et des femmes Les acquis réalisés au Maroc en matière de lutte contre les violences faites aux femmes sont l'œuvre des organisations de défense des droits de l'homme en général et des femmes en particulier, a affirmé Rachida Tahiri, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), députée et militante très discrète et modeste de première heure, au côté de son époux et compagnon de lutte, feu Said Raïss, pour la promotion de la condition de la femme marocaine. Dans un entretien avec Al Bayane, à la veille de son départ pour New York pour y participer aux festivités organisées par ONU-Femmes, qui célèbre cette année la Journée internationale de la femme sous le thème majeur de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (la CSW), l'élimination de la violence envers les femmes, Rachida Tahiri a reconnu que nombre d'acquis ont été réalisés surtout au cours des deux dernières décennies au profit de la femme marocaine. L'expérience marocaine en matière de lutte contre la violence faite aux femmes est désormais citée en modèle au niveau international, à l'issue notamment de l'adoption du nouveau code de la famille qui consacre l'égalité entre les deux sexes en matière de répartition des responsabilités, du code du travail, du code pénal et du code de la nationalité, qui accorde aux femmes le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants issus d'un mariage avec un étranger. La femme marocaine participe également de manière plus active à la vie politique du pays, à travers sa présence en plus grand nombre au sein du parlement pour faire entendre sa voix contre la discrimination et la violence, a-t-elle noté. Selon cette militante infatigable pour la pleine émancipation et l'amélioration de la condition de la femme, ce sont surtout les organisations féminines qui ont eu le mérite de s'occuper de manière pratique de la femme violentée en créant notamment des centres d'accueil et d'écoute des femmes victimes de violences et de discrimination pour les accompagner aux niveaux juridique, sanitaire et social, avant que la lutte contre la violence ne soit inscrite en 1998 par le gouvernement d'alternance dans les programmes de l'Etat. Depuis lors, un plan d'action national pour l'intégration de la femme dans le développement a été adopté. En 2002, il a été procédé à l'adoption de la stratégie nationale de lutte contre la violence et en 2004 du plan d'action de cette stratégie, qui repose sur une série de mesures relatives à la protection et à At-Takaffoul, ce qui s'est traduit par la création de centres et d'une ligne verte pour recevoir les plaintes des femmes violentées. Cette dynamique avait abouti aussi à l'adoption du programme Tamkine, mis en œuvre entre 2007 et 2011 et à la mise en place de l'agenda gouvernemental, lequel consacre tout un axe à la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Mais ce qui est réconfortant, c'est que la nouvelle Constitution de 2011 est venue consacrer tous ces acquis, arrachés de haute lutte par les organisations de défense des droits de l'homme et des femmes, a-t-elle dit. Selon le préambule de la Constitution (article 19) , «l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L'Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination». Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis l'avènement de l'Alternance au Maroc ont organisé nombre d'activités annuelles visant à la promotion de la culture de respect des droits de l'homme et de la femme, a-t-elle dit, notant que le gouvernement actuel semble avoir renoncé à cette tradition et que la ligne verte ouverte aux plaintes des femmes violentées a été fermée. Selon la députée, même la deuxième partie du programme Tamkine n'a pas été mise en œuvre jusqu'à présent, exprimant ses craintes que ce programme soit abandonné une fois pour toutes. Il est vrai que nombre de réalisations ont été accomplies, mais cela ne signifie guère qu'il n'y a plus de cas de violences au Maroc, a-t-elle dit, précisant que le Maroc se doit de poursuivre son action pour faire débarrasser la société de telles pratiques condamnables, inexplicables, inexcusables et répugnantes et que les organisations se doivent de rester vigilantes. Pour y parvenir, a-t-elle expliqué, il est nécessaire de poursuivre une nouvelle politique plus audacieuse, intégrée et claire conforme à l'engagement du Maroc qui a ratifié nombre de conventions internationales et instruments internationaux relatifs à l'abolition de toutes les formes de discrimination, d'abus et de violence contre les femmes. Elle a également jugé nécessaire pour le Maroc de mettre en œuvre sans plus tarder le programme gouvernemental pour l'égalité, qui ambitionne selon les dires des responsables actuels "d'institutionnaliser" les questions relatives à la femme, mettre fin à toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme et renforcer les principes d'équité et de parité. L'Union européenne a accordé au Maroc une subvention de 45 millions d'Euro, dédiés à ce programme, et il n'y plus de raison pour ne pas en concrétiser les projets, a-t-elle estimé. Conscient de l'importance de poursuivre le combat, le Parti du progrès et du socialisme a mobilisé son groupe à la Chambre des représentants, lequel a initié une journée d'études le 11 décembre 2012 sur la lutte contre la violence faite aux femmes et présenté au bureau de la chambre une proposition de loi dans ce cadre, a rappelé Rachida Tahiri, selon laquelle les défenseurs des droits de femmes ne doivent pas baisser les bras pour gagner la bataille visant à renforcer la protection des femmes contre les violences et les abus et permettre aux mineures d'aller en classe au lieu d'être mariées et livrées à leurs bourreaux, une fois violées. Elle s'est en outre félicitée de l'évolution des événements au Maroc, depuis le discours royal du 9 mars 2011, qui a tracé aux jeunes la meilleure voie à suivre pour bien s'approprier les bienfaits du printemps arabe et éviter toute déstabilisation fort préjudiciable de la situation du pays. Le Maroc a su se frayer sa propre voie, qui lui a permis de s'en sortir sans dégâts aucun, forçant ainsi l'admiration, l'estime et le respect des observateurs de tous bords, a-t-elle souligné.