Pour que cesse la violence faite aux femmes La commémoration de la Journée du 8 Mars, fête de la femme, coïncide cette année avec le 1er anniversaire de la disparition d'Amina El Filali, cette mineure qui s'est donné la mort le 12 mars 2012 en ingérant de la mort aux rats, après avoir été mariée à son violeur. Selon des sources concordantes, cette mineure de 15 ans a été contrainte en 2011 d'épouser son violeur sous la pression de sa famille afin que celui-ci n'encoure pas les peines sanctionnant le viol sur mineure nubile en vertu de l'article 475 du code de la famille qui accorde l'impunité au violeur qui épouse la violée. Commentant en son temps de manière éloquente ce drame, le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication Mustapha El Khalfi avait dit: «Cette fille a été violée deux fois, la dernière quand elle a été mariée». D'après des membres de sa famille, cette mineure, une fois violée a été mariée à son violeur pour «étouffer le scandale et sauver l'honneur de la famille humiliée par ce viol» et permettre en même temps au violeur-mari de ne pas être puni pour son acte (article 475 du code de la famille) et à la mariée «de mener une vie normale». A l'occasion de la commémoration de ce drame, qui avait choqué l'opinion publique il y a un an, les défenseurs des droits des femmes ne baissent pas les bras. Après la bataille contre la loi permettant à un violeur d'échapper à la prison, et qui est en passe d'être gagnée, un nouveau front est ouvert au Parlement, sur le fléau que constitue le mariage des mineures. Condamné vigoureusement par le Parti du progrès et du socialisme, ce dernier a mobilisé ses groupes parlementaires pour qu'un tel acte abject ne se répète plus. C'est ainsi que le parlementaire Abdellatif Ouammou, membre de la Chambre des Conseillers, a décrié l'article 475 du code de la famille et déposé pour ce faire une proposition de loi portant amendement dudit article et il est attendu qu'elle soit adoptée par les députés au cours de la session de printemps de la Chambre des représentants. La proposition de loi du Conseiller Oummou a récemment reçu le soutien du ministère de la Justice et des libertés, qui a proposé d'autres amendements visant le durcissement des peines encourues pour viol, lesquelles peuvent désormais aller jusqu'à 30 ans. Outre ce dossier, les défenseurs des droits des femmes réclament à présent l'interdiction pure et simple du mariage des mineures sans dérogation aucune. Pour la députée Rachida Tahiri, du Parti du progrès et du socialisme, cette interdiction s'impose car le nombre des mineures mariées a augmenté de 30.000 cas en 2008 à plus de 35.000 en 2010 selon des chiffres officiels et ce malgré le fait que l'article 19 du code de la famille adopté en 2004 interdit le mariage pour toute personne de moins de 18 ans. Cette augmentation inquiétante a été toutefois rendue possible par le fait que les articles 20 et 21 du code de la famille offrent au juge un pouvoir d'appréciation pour déroger ou non à cette règle. C'est ainsi que des juges ont autorisé dans certaines régions le mariage de filles en bas âge (12 ou 13 ans). Pour les défenseurs de l'interdiction pure et simple du mariage des mineures de moins de 18 ans, cette mesure est plus que jamais nécessaire, car la «place de ces mineures est à l'école». Mais comment accéder à une telle école quand on est confronté tous les jours à la menace d'être violée par un agresseur qui guette à la sortie du douar, réplique une fille de 18 ans, empêchée depuis son jeune âge de fréquenter l'école. Pour son père, il est impossible d'envoyer des filles à l'école dans la région (Kétama). C'est pourquoi, il a décidé de placer ses jeunes enfants de moins de dix ans dans une école à Fès, loin de leur famille. Pour la députée Rachida Tahiri, il ne faut pas prévoir dans le nouveau texte de loi la possibilité de mariage à 16 ans, car cela risque d'envoyer un mauvais signal à la population et au juge, ce qui constituera un recul regrettable par rapport à ce qui est prévu dans la nouvelle constitution de 2011-, laquelle consacre définitivement «l'égalité des droits » entre les deux sexes et prévoit pour ce faire la création de la «Haute instance de la parité». Selon la députée, «le principe d'égalité et de non discrimination doit être inscrit dans toutes les grandes lois». Nombre d'organisations de défense des droits de l'homme nationales et internationales dont Amnesty International appellent pour leur part à des réformes globales et profondes pour permettre aux femmes de bénéficier pleinement de leurs droits et d'être totalement protégées contre la violence et la discrimination. Pour y parvenir, le groupe du progrès démocratique à la Chambre des représentants avait déposé en janvier dernier une proposition de loi de 64 articles portant amendement du code pénal et qui vise à assurer à la femme une meilleure protection contre les crimes de violence quel qu'en soit l'auteur (époux, ex-époux, financé, ex-fiancé ou prétendant au mariage, lesquels sont responsables de 80% des cas de violences à l'égard des femmes). Pour plus d'efficacité, la proposition de loi appelle au durcissement des peines contre les abus sexuels qui seraient commis contre les femmes. Au-delà de cette action, les groupes parlementaires du PPS comme l'ensemble des défenseurs des droits des femmes expriment l'espoir de voir la dynamique en cours aboutir le plus tôt possible à la mise en place de la Haute autorité de la parité, qui aura la lourde tâche de s'attaquer aux dossiers en instance. La libération totale des énergies de la femme marocaine ne requiert que la reconnaissance effective de ses droits et sa protection contre l'exploitation, la violence et la discrimination dont elle est victime. Peu importe l'approche poursuivie (familiale ou autre, famille embryonnaire) et l'exemple dont on s'inspire (scandinave ou ailleurs), l'essentiel pour le pays est d'ouvrir à la moitié de sa population que représentent les femmes toutes les possibilités et opportunités afin de participer à l'œuvre de développement du Maroc des réformes, du progrès et de la prospérité. Et comme disait Stendhal : «l'admission des femmes à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain». o/o BP du PPS Soutien permanent aux revendications légitimes de la femme : parité, dignité, progrès et égalité effective Le Bureau Politique du Parti du Parti du Progrès et du Socialiste (PPS) a tenu, mercredi 6 mars 2013, sa réunion ordinaire. La première question abordée a été celle des élections partielles du 28 février dernier. Le Bureau Politique a noté avec satisfaction les résultats positifs de ce scrutin dans circonscription de Youssoufia, gagné par le candidat du parti. Sans oublier les circonscriptions d'Azilal-Demnate, Sidi Kacem et Settat où le PPS a obtenu des milliers de voix dans chacune des localités, malgré le faible taux de participation. A cette occasion, le Bureau Politique adresse ses sincères remerciements aux habitants de Youssoufia qui ont réitéré leur soutien au candidat du PPS qui a pu remporter le siège de la circonscription avec une large avance sur ses adversaires. Du coup, le Parti a récupéré les voix gagnées lors du scrutin du 25 novembre 2012 en plus d'une centaine d'autres voix qui réconfortent sa fierté. Le BP s'est également félicité des efforts consentis par les organes du Parti, ses cadres et ses militants aussi bien à Youssoufia, Demnate et Settat, les appelant à plus de synergie avec le peuple afin de l'encadrer dans le but de défendre ses revendications et ses intérêts légitimes. Le BP, tout en prenant acte des performances réalisées par le Parti au cours de ces élections partielles et la forte mobilisation partisane dans ces circonscriptions, considère que ce résultat nous pousse à poursuivre les efforts de réhabilitation et de renforcement des structures et des organes du Parti et le développement de moyens de communication avec le public sur la base de programmes efficaces basés sur l'engagement, l'honnêteté et le travail de proximité. En ce qui concerne la circonscription de Sidi Kacem, où le PPS n'a pas su mobiliser toutes les énergies et les moyens dont dispose le parti, le BP a décidé de créer une commission d'écoute, présidée par le secrétaire général du parti. La commission devra réunir toutes les données relatives à la prestation des organes du parti et la manière avec laquelle a été gérée la campagne afin de prendre des mesures et des décisions qui s'imposent. Dans cette optique, le Bureau Politique nie catégoriquement toute responsabilité dans communiqué faussement attribué à la direction régionale du PPS à Sidi Kacem. La commission d'écoute s'intéressera également à ce sujet et tentera de mettre toute la lumière sur cette sombre affaire. En relation avec la commémoration de la fête du 8 mars, le Bureau Politique réitère ses positions de principe sur les dossiers de la femme et ses revendications légitimes qui sont la parité, la dignité, le progrès et l'égalité effective. Le Bureau Politique exprime ainsi ses sincères félicitations à la femme marocaine et au mouvement féministe. Il profite de l'occasion pour réaffirmer son engagement militant aux côtés de la gent féminine et ce dans tous les domaines (économiques, sociaux, juridiques, culturels...). Le PPS continuera de défendre avec rigueur la cause féminine en la considérant comme cruciale pour le projet de société que défend le parti. Le Bureau Politique organisera, jeudi 14 mars 2013, une rencontre avec les médias afin de présenter les positions du PPS concernant l'Autorité pour la Parité et la Lutte contre toutes les formes de discriminations, prévue par la constitution. Enfin, le Bureau Politique a pris note du rapport sur la dernière réunion de l'instance dirigeante de la majorité. Il a également préparé la prochaine saison du comité central (CC) et devra fixer la date et l'ordre du jour lors de sa prochaine réunion.