La «dérogation» Casablanca ! La suspension de ses fonctions du président de la Cour régionale des comptes de Casablanca continue de susciter des polémiques et de soulever moult interrogations. Chacun y va de son commentaire, et ce en l'absence d'un communiqué officiel expliquant le pourquoi d'une telle suspension. Des médias rapportent que cette institution aurait fermé les yeux sur les dysfonctionnements qui émaillent deux grands conseils élus à l'échelle nationale, à savoir la Commune urbaine de Casablanca et le Conseil de la Région du Grand Casablanca. Du coup, le rapport de la Cour des comptes, rendu public dernièrement, zappe les deux instances élues, alors que les défaillances seraient légion. Il suffit, soulignent d'aucuns, de revenir aux sessions ordinaires et extraordinaires tenues par les deux conseils de la métropole durant ces dernières années et les cas de dépravation et d'infractions soulevés en pleine séance par des élus devant les responsables locaux et régionaux et qui devraient, selon les lois de la charte communale, être dressés dans des procès verbaux. Souvent, cinq registres sont cités par les élus. Il s'agit des défaillances qui émaillent la gestion déléguée, la passation de certains marchés, l'exploitation de l'espace public, les subventions octroyées aux associations et l'épineux fichier des «dérogations» accordées en matière d'urbanisme à l'échelle de la Région. Chaque dossier serait volumineux et les violations des lois en vigueur seraient innombrables. Cela a été soulevé lors des séances des deux conseils devant les walis et les gouverneurs qui se sont succédé à Casablanca, les représentants des médias et plusieurs citoyens. Ces dossiers animent aujourd'hui les discussions, même dans les cafés de la métropole. Comment cet état de choses a-t-il échappé aux regards de la Cour régionale des comptes de Casablanca ? Il est juste permis de poser la question.