Des «dérogations» sur la sellette Après le démarrage du tramway, l'opération d'assainissement de certains fichiers de gestion des affaires locales serait lancée à Casablanca. Des informations concordantes font savoir qu'une enquête serait ouverte par les services compétents pour tirer au clair ce qu'il convient désormais d'appeler l'affaire des «dérogations» dans la Métropole depuis l'année 2003. Il s'agit des dépassements qui seraient enregistrés lors de la mise en œuvre de la circulaire qui décentralisait les décisions de déroger aux documents d'urbanisme pour les projets d'investissement. La circulaire en question, signée par le gouvernement de Driss Jettou, avait pour but, rappelle-t-on, de dynamiser l'activité économique, de créer des postes d'emplois et d'attirer d'importants investissements étrangers. Les projets concernés doivent avoir une dimension sociale comme la réalisation de programmes d'habitat social ou de logements dans le cadre de la lutte contre l'habitat insalubre. Alors qu'à Casablanca, plusieurs dossiers nécessitant des «dérogations» seraient validés sans que l'esprit de la circulaire ne soit respecté. A tel point que des Casablancais parlaient en ce temps de dérogation pour dossier de «dérogation». Ainsi, depuis l'année d'entrée en vigueur de cette circulaire, plus d'une cinquantaine de dossiers ont été entérinés dans la région du Grand Casablanca. Ce qui est intriguant est que le président du conseil de la Région du Grand Casablanca, promoteur immobilier et lotisseur, a bénéficié, à lui seul, de plus des deux tiers des dossiers de dérogations en urbanisme. Comment ? Seuls les résultats de l'investigation des services compétents apporteront la réponse adéquate. D'autres élus seraient également sur la sellette. Le gouvernement avait opté pour la dérogation en vue de doper les projets d'investissements. Mais ces promoteurs ont dérogé à la règle. Rappelons que l'ancien Premier ministre, qui a parrainé cette circulaire à l'époque, est aujourd'hui aux commandes de la Cour des comptes.