Haj Nabil Au moment où ce papier est publié, le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, serait en train de finaliser son Haj. Que son pèlerinage soit accepté et qu'il revienne aux siens, à ses camarades et à son peuple en bonne et parfaite santé, serein et déterminé pour l'accomplissement au mieux de sa mission et de ses responsabilités. Comme ce pèlerinage a suscité des réactions aussi nombreuses que diverses, il vient à point nommé pour rappeler la position du PPS vis-à-vis de la religion. Il faudrait souligner que nulle organisation politique au Maroc ne fût autant lésée que le Parti du progrès et du socialisme par l'utilisation de la religion à des fins politiques et politiciennes. Même actuellement, ils existent encore ceux et celles qui veulent jouer de l'amalgame de l'appartenance au PPS avec l'athéisme. Dès 1959, à l'aube de l'indépendance du Maroc, l'interdiction du Parti communiste marocain (PCM) fût opérée sur cette base «à la faveur de la division du mouvement national». La mesure d'interdiction prise par Abdallah Ibrahim n'augurait rien de bon. «Nous serions les premières victimes, et vous, les suivantes» signalait avec clairvoyance le Comité central du parti dans sa lettre du 14 décembre 1959 aux autres partis et organisations de masses. Le livre «Un procès d'inquisition», publié en 1960, reste une référence historique et culturelle pour combattre les éléments rétrogrades de notre société qui se prennent pour les gardiens «des institutions religieuses». Les thèses du 3e congrès du Parti communiste marocain vont donner une nouvelle impulsion à l'organisation du parti en abordant directement la problématique de l'Islam dans notre société. Il ne s'agit ni de tolérance envers une pratique religieuse ni de respect envers les croyances, ni de position tactique et encore moins d'une approche imposée par la situation, souligne l'analyse du PCM. L'Islam est une composante centrale et essentielle de la vie sociale des populations marocaines et de ce fait il doit être vécu pleinement et totalement pour assurer la cohérence de l'engagement militant avec les masses populaires pour lesquelles cet engagement a été pris. Dès lors, et bien avant d'autres, les statuts du Parti de la libération et du socialisme (PLS), puis ceux du PPS comporteront la référence à cette composante de l'identité marocaine en soulignant l'apport progressiste de l'Islam et sa convergence avec la réalisation de la justice sociale, l'émancipation de l'homme et sa liberté. La praxis militante a toujours respecté dans la forme et le fond cet engagement. Elle a permis l'adhésion au parti à de nombreux imams, à des personnes qui connaissent, en bonne et due forme, «ce qu'ils doivent à Allah et à ses créatures.». Les allégations des réactionnaires de tout poil, celles des opportunistes de tout bord, furent réduites à néant, chaque fois que la religion a été utilisée pour porter tort au parti ou à ses militants. La discussion au sein du PPS va s'approfondir, à propos de l'Islam au moment où certains ont voulu s'organiser en parti politique avec une lecture qui leur est propre de l'Islam, en se l'appropriant à leur manière et en faisant de leur approche la panacée pour les maux de notre société. Les thèses du 5e congrès du PPS abordèrent l'analyse du fondamentalisme religieux, du droit à l'organisation partisane et de ses conditions respectueuses de la démocratie, en soulignant que l'Islam est l'apanage insécable de tous les Marocains. L'analyse des tristes événements de septembre 2001 aux USA, ceux de mai 2003 à Casablanca et d'autres actes terroristes, aboutira à la condamnation par le PPS de tout acte terroriste quelle que soit sa nature, terrorisme d'Etat dans toutes ses formes ou terrorisme de groupes extrémistes ou d'organisations fanatiques «que ne justifient ni les préceptes religieux ni les valeurs humaines universellement reconnues». Il reste à conclure que le PPS, par sa participation au gouvernement actuel avec le PJD, ne s'inscrit pas dans une approche idéologique étroite mais dans sa ferme volonté de consolider les avancées certaines du processus démocratique dans notre pays au bénéfice des masses populaires et du plus grand nombre de nos compatriotes. Le haj du Secrétaire général du PPS renforcera certainement son action.